Magma: Ëmëhntëhtt-Ré

L’anecdote du jour: j’étais parti pour vous faire la chronique d’un autre album jusqu’au moment où, en vérifiant deux-trois virgules, je me suis aperçu que le vendeur chez qui je l’avais acheté s’était trompé et avait mis un autre album à la place d’un des deux CD. Das lol!

Donc, Ëmëhntëhtt-Ré, de Magma. Vous vous en doutez sans doute rien qu’au titre – et les moins ignares d’entre vous auront également reconnu le nom du groupe –, c’est du lourd! Magma est un de ces dinosaures du progressif, avec quarante ans de carrière derrière eux et une liste d’albums longue comme le bras – sauf que pas tant que ça, vu qu’ils ont fait une pause de vingt ans entre 1984 et 2004.

Magma (et son leader, Christian Vander), c’est surtout l’inventeur de tout un tas de choses, à commencer par un genre spécifique, le Zeuhl, et le langage qui va avec, le kobaïen. Je vous avais prévenus: c’est du lourd (les articles Wikipédia valent leur pesant de concept), et la musique ne fait pas grand-chose pour infirmer ce qualificatif. Elle est définie par les puristes comme un mélange improbable de jazz-rock, de chant choral et de musique classique contemporaine.

De ce point de vue, Ëmëhntëhtt-Ré (gloire à l’inventeur du copier-coller!) est un album typique. Mais seulement de ce point de vue: on a droit à une intro parlée en kobaïen faisant référence à des divinités égyptiennes, puis à des longs morceaux d’une musique complètement décalée et hantée par des chants féminins; plus besoin de LSD, ça part tout seul. Ajoutez à cela que cet album est censé être le troisième (avec Köhntarkösz Anteria (K.A) et Köhntarkösz) d’une trilogie initiée… en 1975.

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The Watch : Planet Earth ?

Cette fois, c’est officiel : le Genesis du début des années 1970 – celui avec Peter Gabriel et Steve Hackett – a découvert une machine à voyager dans le temps et fait un saut de trente-cinq ans dans le futur. Mais, pour que ça ne se voit pas trop, ils ont pris l’identité d’un groupe italien, The Watch, pour sortir leurs nouveaux albums, tel ce Planet Earth ? (le point d’interrogation fait partie du titre, donc).

Bon, il est possible que je m’avance un peu sur l’histoire du voyage temporel, mais à l’écoute de ce rock progressif si vintage, il est possible de douter ; oui, je sais : explications rationnelles, rasoir d’Occam et tout ça, mais je soupçonne que les les explications rationnelles et le rock progressif ne font pas bon ménage de toute façon. Car The Watch, déjà connu pour faire du revival Genesis à ses heures, livre avec cet album un parfait exemple de musique « à la manière de », à commencer par la voix gabrielesque en diable de Simone Rossetti.

Depuis le temps que je râle sur ces groupes qui donnent dans le vintage style genre au lieu d’essayer d’explorer des nouvelles pistes, je dois avouer que je suis soufflé, d’une part par le culot de The Watch et, surtout, par la spectaculaire maîtrise de leur sujet. Ils doivent bouffer du Foxtrot, Supper’s Ready et autres Selling England by the Pound tous les jours pour arriver à calquer à ce point les pas de leur maîtres, tout en parvenant malgré tout à sortir des compositions originales. Les ceusses qui, dans les années 1980, voyaient dans Marillion un obscur clone de Genesis peuvent aller se coucher : ils n’avaient rien, mais alors rien vu (ou entendu, en fait).

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Freeson Rock, du prog à Montréal

Cet article est le numéro 6 d'une série de 7 intitulée Québec 2010

Il semble que le Québec ait une scène métal, prog et prog-métal assez active: mis à part les affiches des festivals d’été à pleurer (en vrac: Rammstein, Rush, Dream Theater, Roger Hodgson et Steve Hackett à Montréal en juillet), j’ai trouvé – complètement par hasard – une boutique de disque spécialisée prog et métal. Il …

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Anathema: We’re Here Because We’re Here

Il est rare que j’attende et que je craigne avec autant de force un album tel que We’re Here Because We’re Here d’Anathema. Il faut dire qu’autant je suis fan de ce groupe anglais, dont le style occupe un espace indéfinissable entre le rock progressif, le post-rock et le métal, voisin de celui que s’est creusé Porcupine Tree et ses affiliés, autant leur précédent album, l’ultra-mou Hindsight, m’avait laissé le souvenir impérissable des catastrophes ferroviaires dont on est le témoin au premier chef.

God Is an Astronaut : Age of the Fifth Sun

Je l’attendais, ce nouvel album de God is an Astronaut !

Après l’époustouflant album éponyme sorti en 2008 et qui m’avait valu de faire péter l’armoire à superlatif, Age of the Fifth Sun est le nouvel opus de ce quatuor, qui prouve que l’Irlande a plus à offrir que de la Guinness (ce qui n’est déjà pas mal) et des paradis fiscaux (ce qui est moins enthousiasmant).

Cela dit, histoire de casser tout de suite le suspens, Age of the Fifth Sun ne parvient à mon avis pas à détrôner God is an Astronaut – mais il s’en faut de peu. En fait, à l’écoute de cet album, j’ai l’impression que le groupe est reparti vers ses premières amours, à savoir un post-rock plus proche du Tangerine Dream de la fin des années 1980, période Melrose.

Je regrette quelque peu le côté plus rock et plus flamboyant d’un « Zodiac », encore que « Worlds in Collision », « In the Distance Fading » ou « Age of the Fifth Sun », par exemple, apportent leur lot de flamboyance – ce dernier avec une sonorité discordante assez surprenante.

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Pendragon au Z-7 de Pratteln

Comme l’a lui-même dit Nick Barrett, Pendragon a décidé de faire du rock tant qu’ils peuvent encore et ce concert au mythique Z-7 de Pratteln est la preuve qu’après trente ans, ils peuvent encore.

Pendragon est un groupe pour lequel j’ai déjà dû expliquer que, vu que je le suis et que je l’apprécie depuis plus de vingt-cinq ans, il m’est difficile d’être pleinement objectif. Certes, il m’est difficile d’être pleinement objectif avec une grande partie de l’existence, mais, dans ce cas, on est largement au-delà des normes de subjectivité communément admises.

Le problème avec ces braves gens, c’est qu’ils se font rares dans nos contrées : la dernière fois que je les avais vus en concert, c’était à Lyon, pour la tournée The Masquerade Overture en novembre 1996 (avec de la neige partout, en montée dans les deux sens, tout ça). Du coup, lorsque j’ai appris leur passage à Pratteln en plein dans ma période de vacances, j’ai sauté de joie et sur l’occasion ; tiens, ça faisait longtemps que je n’avais pas fait un zeugma.

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Pain of Salvation: Road Salt One

À l’intérieur de la pochette de ce Road Salt One – dernier album de Pain of Salvation – un avertissement: ceci est un album fait avec les tripes, sans concession (je vous la fais courte, mais c’est l’idée). Je n’aurais pas mieux dit et c’est en même temps une très bonne et une très mauvaise nouvelle. Très bonne, parce que Pain of Salvation ose sortir des sentiers batus et très mauvaise parce que je n’aime pas forcément les nouveaux chemins qu’il emprunte.

Pour être franc, je ne sais vraiment pas quoi penser de cet album. J’ai à peu près tout lu dessus, des hagiographistes qui l’encensent comme un chef d’œuvre moderne aux déçus aigris qui auraient préféré qu’il ne paraisse pas sous le nom de Pain of Salvation. Il est aussi surprenant qu’il vienne après un Linoleum que j’avais trouvé très moyen, pour rester poli.

C’est vrai que la plupart des compositions de Road Salt One n’ont pas grand-chose à voir avec les pionniers du prog-métal d’il y a dix ans. Après une intro à la Queen, on navigue dans des eaux étranges, on approche les rivages du rock sudiste, et de la musique de cirque, mais pour moi, ça reste du Pain of Salvation, sans aucun doute.

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Les Discrets: Septembre et ses dernières pensées

Si j’étais taquin, en lieu et place de cette chronique sur Septembre et ses dernières pensées, premier album du groupe de post-rock français Les Discrets, je vous dirais bien de prendre mon billet d’hier sur le dernier album d’Alcest et de remplacer noms du groupe et de l’album, tant ils sont similaires. Mais je ne suis …

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Alcest: Écailles de lune

Alors là, normalement, pour commencer ce billet sur Écailles de lune, deuxième album du groupe français Alcest, j’aurais dû vous diriger vers ma chronique du premier (Souvenirs d’un autre monde), sauf que je viens de m’apercevoir qu’il était sur l’ancien blog. Putain, deux ans! Je vais donc vous la faire courte: Souvenirs d’un autre monde était un excellent album et Écailles de lune est son digne successeur.

Il faut dire qu’Alcest est un de ces groupes qui puise ses racines dans le black métal et assimilés et qui, contre toute attente, distille un post-rock mélancolique de toute beauté. Beaucoup de parties instrumentales à la limite de l’acoustique, des chants éthérés et une atmosphère à mi-chemin entre le plombé et l’atmosphérique.

Ce qui change dans cet album, c’est que les racines métal ressortent bien plus que précédemment, notamment avec l’intro de “Écailles de lune pt. 2”, où le chant prend une tournure plus éthérée du tout, ou avec “Percées de lumière”, qui évoque nettement les compositions récentes d’Isis.

Franchement, cet album m’impressionne. Neige, le multi-instrumentiste à l’origine du projet, est une sorte de génie; je ne vois pas comment quelqu’un de normalement constitué peut arriver à se promener avec une telle aisance sur la frontière entre deux genres cousins et pourtant si dissemblables.

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Hourglass: Oblivious to the Obvious

Il y a des jours où je me dis que je suis peut-être un poil trop influençable: le double album Oblivious to the Obvious, du groupe de métal progressif américain Hourglass, m’a été recommandé par quelqu’un que je ne connais pas et que je soupçonne être lecteur occasionnel de ce blog. Bien entendu, je l’ai acheté, ce qui est une façon de dire à tous les zozos qui font du prog qu’ils peuvent m’envoyer leurs recommandations par email s’ils veulent faire une vente de plus.

Bon, maintenant, de là à dire que je regrette l’acquisition, c’est peut-être un peu exagéré. Hourglass est un groupe raisonnablement solide et, s’il manque singulièrement d’originalité, empruntant un peu à Dream Theater et beaucoup à Vanden Plas, il sait faire du métal prog et montre avec Oblivious to the Obvious un goût et un talent certain pour les compositions-marathon: à part deux morceaux de sept minutes et les cinq derniers – qui forment un tout d’une demi-heure –, la durée moyenne d’un morceau tourne autour des douze minutes.

Personnellement, si je veux bien reconnaître toutes ces qualités à Hourglass, l’écoute de cet album ne m’enthousiasme pas plus que ça. J’ai déjà dit que, pour moi, un album de métal progressif se doit d’être plus que correct. C’est mon côté vieux con blasé et j’assume complètement. Il y a de bons moments dans cet Oblivious to the Obvious, mais dans l’ensemble, beaucoup de déjà-entendu. Maintenant, pour vingt balles sur le magasin de musique en ligne qui rime avec “thunes”, c’est très correct pour plus de deux heures.

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Mind.In.A.Box: R.E.T.R.O

Je sens que ce billet va faire ricaner certains lecteurs de ce blog, car, en théorie, R.E.T.R.O, dernier album en date du duo autrichien Mind.In.A.Box (attention! site web conceptuel), est très proche du genre de musique que je décrie parfois fort vocalement dans ces mêmes pages. En effet, Mind.In.A.Box fait une musique qualifiée de “Technopop” ou “Futurepop” voire, dans les mauvais jours, “Bitpop”.

Red Sparowes: The Fear Is Excruciating, But Therein Lies The Answer

Je vais être bref: le nouvel album des Red Sparowes, au titre toujours aussi délicieusement kilométrique de The Fear Is Excruciating, But Therein Lies The Answer, est à peu près tout ce que l’on peut attendre de ce groupe de post-rock instrumental californien. Rien de moins, mais rien de plus non plus. Pas que ce soit en …

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Sleeping With Sirens: With Ears to See and Eyes to Hear

Ce qu’il y a de bien avec les vraies boutiques réelles qui vendent des vrais disques, c’est qu’au bout d’un moment, on a droit à des recommandations de disques qui sont en général plus fiables que celles de Last.fm. C’est comme ça que je me suis retrouvé avec cet album du groupe américain Sleeping With Sirens au titre improbable de With Ears to See and Eyes to Hear.

Techniquement, on pourrait dire que Sleeping With Sirens est du métal à chanteuse, en ce sens que c’est du métal et qu’il y a une chanteuse, mais, d’une part, on est assez loin des envolées symphoniques tendance Walt Disney (avec une princesse et plein de bons sentiments) habituellement associés au style et, d’autre part, la chanteuse est un chanteur.

Toujours est-il qu’on est ici, on est plus dans un genre nu-métal énervé à la Linkin Park des âges héroïques, mâtiné de Lacuna Coil pour les contrepoints en vocaux hurlés.

En fait, un peu tout le monde hurle dans Sleeping With Sirens: les chanteurs, les guitares et, si ça se trouve, le batteur aussi. Ça fait très “jeunesse surexcitée” dans l’ensemble, mais avec un réel talent dans les compositions. Ce n’est certes pas de l’alambiqué façon rock progressif, mais on est également assez loin des compositions ultra-classiques que l’on peut subir sur la bande FM.

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Asia: Omega

Avec son nouvel album, OmegaAsia est de retour! Bon, d’accord, malgré ses presque trente ans d’existence, le supergroupe le plus connu de la planète prog n’était jamais vraiment parti, mais on ne peut pas vraiment dire que l’équipe précédente, qui avait commise le calamiteux Silent Nation (je n’ai pas encore écouté Phoenix, paru en 2008) était le meilleur exemple d’un groupe au sommet de son art.

Pour être très honnête, Omega non plus, mais avec le retour aux manettes de l’équipe originelle – Steve Howe (Yes) à la guitare, John Wetton (UK, King Crimson) à la basse, Geoffrey Downes (The Buggles, Yes) aux claviers et Carl Palmer (ELP) à la batterie (plus Roger Dean pour la pochette) – signifie également un retour aux sources et à un prog léché flirtant avec le hard-FM.

Cet aspect “retour vers le futur” a un côté à la fois amusant et agaçant. Amusant parce que j’ai beau me dire un anti-nostalgique de première bourre, Asia a été un des groupes-phares de mes années 1980 à moi. Et de ce point de vue, un album qui attaque avec des morceaux comme “Finger on the Trigger” rappelle forcément des bons souvenirs. Agaçant, parce que si j’achète un album sorti en 2010, ce n’est pas (que) pour me rappeler de bons souvenirs d’il y a trente ans.

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Ephemeral Sun: Harvest Aorta

Ça fait donc deux albums du groupe américain Ephemeral Sun en peu de temps et, comme je le supposais, ce Harvest Aorta n’a pas grand-chose à voir avec son prédécesseur, Broken Door. Passons rapidement sur le joli combo nom du groupe/titre de l’album dans le genre prog de chez prog et intéressons-nous plutôt à l’album lui-même.

Quatre morceaux entièrement instrumentaux, donc, dont le style épouse une grande partie des sous-genres du rock progressif, à commencer par le néo-progressif, très présent sur “Springsong”, le premier morceau de l’album, qui rappelle pas mal le Marillion des premières années. C’est un peu la tendance lourde de cet album, avec des passages plus classiques, à la Emerson Lake and Palmer, notamment sur un “Prism” aux sonorités plus axées sur les années 1970.

Après un très discret “Memoirs” de moins de cinq minutes (de 50% plus court que le deuxième plus court morceau de cet album, pour vous donner une idée), on attaque le morceau-titre et ses quarante-deux minutes. D’accord, quarante et une minutes et cinquante-six secondes, si on veut chipoter.

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Coheed and Cambria : The Year of the Black Rainbow

Groupe américain de métal progressif à grand spectacle, Coheed and Cambria débarque avec son quatrième album, The Year of the Black Rainbow. Après quelques hésitations, je l’ai acheté et, au final, je ne le regrette vraiment pas.

À part « métal progressif à grand spectacle », qui est bien gentil mais qui n’explique pas grand-chose, il est assez difficile de qualifier la musique de Coheed and Cambria. Il faut dire que les influences s’y télescopent avec une force et une vitesse qui donnerait le tournis au LHC du Cern ; s’il existe l’équivalent musical du boson de Higgs, il y a des chances qu’il soit observable dans cet album.

À la base, j’ai un peu l’impression d’entendre le résultat d’une folle orgie qui, dans les années 1980, aurait rassemblé les membres de Midnight Oil (pour la voix) et AC/DC (pour le côté hard rock), quelque part dans le bush australien, et dont l’enfant maudit aurait fui aux USA.

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Terminal: Tree of Lie

Attention, groupe à suivre! C’est la conclusion à laquelle je suis parvenu à l’écoute de Tree of Lie, premier album du groupe de métal progressif polonais Terminal. Entre parenthèses, je vous mets le lien vers la page MySpace, pas parce qu’elle est plus jolie que le site officiel, mais parce qu’au moins, elle n’attaque pas d’emblée avec du Flash et de la musique inarrêtable…

Si on doit dégager une seule influence qui émane immédiatement de cet album, c’est Pain of Salvation: même agressivité, même tendance à jouer des vocaux syncopés, même influence rap à la Faith No More ou Linkin Park. Ce n’est pas la seule: il y a bien sûr du Dream Theater, principalement parce que c’est l’ADN de quasiment tous les groupes de métal progressif contemporains, mais également  de la soul et du rythm ‘ n blues. Ça surprend.

À côté de morceaux typiquement métal progressif, comme “Afterlife”, “Mind Destruction” ou “The Maze”, on trouve en effet dans ce Tree of Lie des morceaux comme “Deep Inside” et surtout “Tree of Lie” que n’aurait pas renié Seal – pour donner un nom pas tout à fait au hasard, vu que c’est à peu près le seul artiste de ce genre que je supporte. C’est déjà impressionnant en soi, ça l’est encore plus quand on s’aperçoit que la voix de Daniel Moszczynski s’adapte parfaitement à ce style.

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Mastodon: Blood Mountain

Après avoir consciencieusement glosé l’année passée sur le fort progressif Crack the Skye de Mastodon, il m’est venue l’idée saugrenue de voir à quoi ressemblait le précédent album, Blood Mountain. Pendant un bref instant, je me suis dit que je n’aurais peut-être pas dû.

Je commence à voir pourquoi ceux qui adorent Blood Mountain détestent Crack the Skye, et réciproquement: là où ce dernier est du métal progressif sur fond de brutalité assumée, le premier est plutôt du genre grosse artillerie, avec quelques bouts de progressif dedans. Cela dit, de mon point de vue, l’un est l’évolution logique de l’autre.

Ce qui est surtout impressionnant avec cet album, c’est l’inventivité sonore, que ce soit les absurdités vocales de “Bladecatcher” ou les guitares folles de “Capillarian Crest”, on ne peut pas exactement dire que Mastodon dans le simple et l’éprouvé. De façon générale, si la musique est du pur métal moderne, empruntant beaucoup au style sludge, la structure des morceaux est d’une complexité que ne renieraient pas les fans de King Crimson.

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