King Crimson: The Power to Believe

J’admets: même si The Power to Believe est le dernier album en date de King Crimson, on ne peut pas vraiment dire que c’est une nouveauté, puisqu’il est sorti il y a dix ans. Mais, comme j’ai profité d’un raid sur Gibert Musique pour le ramasser (les albums du groupe n’étant pour la plupart pas disponibles en numérique) et, rebondissant sur une chronique récente de Ben Felten, j’en profite pour parler également du groupe dans son ensemble.

King Crimson est un des groupes pionniers du rock progressif, dont le premier album, In the Court of the Crimson King, est paru en 1969. Quand je dis “pionnier”, je ne plaisante pas. Évidemment, en près de trente-cinq ans de carrière, la formation a muté un nombre de fois incalculables, mais compte parmi ses membres Robert Fripp (indéboulonnable fondateur), Tony Levin, Trey Gunn, Adrian Belew, Bill Bruford, Greg Lake et bien d’autres. Du beau monde, donc.

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Disconnect: Enough Blame To Go Around

Avis à ceux qui n’aiment pas le rock progressif en général et King Crimson en particulier: non seulement Enough Blame To Go Around, cinquième album du duo américain Disconnect, n’est pas pour vous, mais ce ne sera pas le seul du genre que je compte chroniquer ces prochains jours. Rassurez-vous: ça finira par me passer.

Donc, Disconnect est un duo: Erich O’Dell aux guitares, basses, claviers et chants et Brian Eschrich en charge de la batterie, des percussions et d’un peu de programmation. L’inspiration première de ce rock progressif aux sonorités résolument modernes est donc King Crimson (au point qu’on peut parler de rétro-progressif), mais pas que.

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Pirate: Left of Mind

Pour faire dans l’humour facile, je pourrais dire que c’est parce que Pirate est un groupe australien que leur nouvel album Left of Mind nous met la tête à l’envers. Hormis les blagues dont même l’Almanach Vermot 1938 n’aurait pas voulu, il faut dire ce qui est: le rock progressif de Pirate est certes original, il n’est pas exactement facile d’accès.

Encore que “original” ne soit pas exactement le bon terme; disons plutôt qu’il fourmille de références plus ou moins assumées et, surtout, mélangées et télescopées à un point tel qu’on frise parfois l’indigestion: King Crimson, Van der Graaf Generator, math-rock, post-rock, tout change et tout s’enchaîne à grande vitesse sur les huit morceaux courts (l’album fait à peine trente-deux minutes) de Left of Mind.

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Platurno: Insano

Vous aimez King Crimson? Vous allez aimer Insano, le nouvel album du groupe chilien Platurno. Sinon, euh… disons que ça va être brutal. Parce que King Crimson, dans la galaxie rock progressif, ce n’est pas exactement l’étoile la plus facile d’accès: il y a des champs d’astéroïdes taquins (et probablement minés), des singularités quantiques, des formes d’énergie inconnues et des autochtones pas forcément très amicaux.  Pas hostiles, hein? Juste pas super-accessibles.

Mais ce n’est pas un problème pour les petits gars de Platurno, ils connaissent bien le coin. Et puis ils sont à peu près aussi bizarres que ces mêmes autochtones. Parce qu’en plus de ne pas chercher la facilité dans le mode rétro-progressif, Platurno est un trio dont la particularité est de ne pas avoir de bassiste: les lignes de basse sont jouées au clavier. Je vous rassure tout de suite: à mes oreilles modérément éduquées, ça ne s’entend pas.

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Discipline: To Shatter All Accord

Je me méfie des critiques dithyrambiques; vous devriez aussi, d’ailleurs, y compris des miennes. Dans le cas présent, celle de To Shatter All Accord du groupe anglais Discipline (et non allemand, bande de petits rigolos), parue récemment sur Progressive Area – site que j’aime d’autant plus que j’y ai de temps à autres mes entrées – m’a paru suspectement enthousiaste, ce d’autant plus qu’elles s’ajoutaient à d’autres, lues elles sur Progarchives.

Vous me connaissez: j’ai beau me méfier, je résiste difficilement à l’enthousiasme, surtout quand il concerne une de mes passions; par exemple, vous pouvez être enthousiaste tant que vous voulez sur le dernier album de Michel Sardou ou sur un GN à venir, je ne m’y intéresserai pas pour autant. J’ai donc acquis l’objet – façon de parler pour un téléchargement – sur la plateforme Aïe-Thunes et, quelques rotations plus tard, boum! article.

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Sky Architect: Excavations of the Minds

Double surprise avec Excavations of the Minds, du groupe de rock progressif hollandais Sky Architect: d’une part, un album qui est du prog tout ce qu’il y a de plus standard (par opposition aux mélanges de genres plus ou moins opposés et/ou assumés) et, d’autre part, un rock progressif qui n’est pas une énième tentative de faire plus vintage que du vintage. Ça me change. Un peu.

 

Asia: Omega

Avec son nouvel album, OmegaAsia est de retour! Bon, d’accord, malgré ses presque trente ans d’existence, le supergroupe le plus connu de la planète prog n’était jamais vraiment parti, mais on ne peut pas vraiment dire que l’équipe précédente, qui avait commise le calamiteux Silent Nation (je n’ai pas encore écouté Phoenix, paru en 2008) était le meilleur exemple d’un groupe au sommet de son art.

Pour être très honnête, Omega non plus, mais avec le retour aux manettes de l’équipe originelle – Steve Howe (Yes) à la guitare, John Wetton (UK, King Crimson) à la basse, Geoffrey Downes (The Buggles, Yes) aux claviers et Carl Palmer (ELP) à la batterie (plus Roger Dean pour la pochette) – signifie également un retour aux sources et à un prog léché flirtant avec le hard-FM.

Cet aspect “retour vers le futur” a un côté à la fois amusant et agaçant. Amusant parce que j’ai beau me dire un anti-nostalgique de première bourre, Asia a été un des groupes-phares de mes années 1980 à moi. Et de ce point de vue, un album qui attaque avec des morceaux comme “Finger on the Trigger” rappelle forcément des bons souvenirs. Agaçant, parce que si j’achète un album sorti en 2010, ce n’est pas (que) pour me rappeler de bons souvenirs d’il y a trente ans.

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Birds and Buildings: Bantam to Behemoth

J’avoue que, dans la catégorie des noms stupides, on a encore ici affaire à du lourd avec Birds and Buildings, même si c’est un nom qui s’explique dès “Birds Flying Into Buildings”, le premier morceau de cet album, Bantam to Behemoth. Comment ça, ce n’est pas clair?

D’accord, ce n’est pas très clair. Mais, à ma décharge, je dois avouer que la musique que ce quatuor américain est à peu près dans la même veine que celle d’Ihsahn, précédemment chroniquée, mais en rock progressif; on y retrouve d’ailleurs les pointes de saxophone torturé, sauf que, dans ce cas, ça choque moins.

En bref, c’est très complexe, avec des sonorités très années 1970 et des influences clairement marquées par Van der Graaf Generator – qui est une sorte d’asymptote du rock progressif barré. Le groupe cite également King Crimson et Magma dans ses influences et ça devrait être suffisant pour faire lever le sourcil du prog-head le plus blasé.

En grande partie instrumentale, la musique de Birds and Buildings se compose principalement de longues plages nerveuses, comme le “Birds Flying into Buildings” déjà mentionné, “Chakra Khan” ou le très sympathique “Yucatan 65: The Agitation of the Mass”, ainsi que des parties chantées plus traditionnelles et, à mon avis, beaucoup moins bien maîtrisées (et pas très intéressantes non plus).

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The December People: Sounds Like Christmas

Cette chronique met en lumière trois évidences: d’une, il faut s’appeler Alias pour chroniquer un disque de chansons de Noël le jour de l’Épiphanie; de deux, il faut également s’appeler Alias pour avoir ne serait-ce qu’entendu parler de cet ovni musical – ça tombe bien, dans ces deux cas: je m’appelle Alias. De trois, je suis une vraie madeleine, parce que c’est en entendant à La Citadelle une compile de chansons de Noël enregistrée par une tripotée de gros métaleux que je me suis souvenu de cet engin.

(Oui, j’ai bien conscience qu’avec une telle intro, je viens de réduire mon lectorat potentiel à quatre personnes, moi-même compris.)

Or donc, Sounds Like Christmas, des December People, groupe éphémère car créé pour le seul enregistrement de cet album. À l’origine, des pointures comme Robert Berry (connu pour ses collaborations avec Keith Emerson et Carl Palmer, excusez du peu, et la production de quelques albums “Tribute To…”), Steve Walsh (Kansas), John Wetton (Asia) ou Trent Gardner (Magellan et un demi-million de projets annexes). Au final, treize chants de Noël – okay, douze chants et un poème de Noël – à la façon de.

De quoi, au fait? On commence un “Carol of the Bells” Yessien en diable, suivi par “We Three Kings of Orient Are” que j’ai longtemps cru être inspiré par Toto alors que c’était du Sting. “Silent Night” sonne comme Pink Floyd, “What Child Is This?” fait remonter des souvenirs de Genesis période “The Lamb Lies Down on Broadway” et “Little Drummer Boy” fait plus ELP qu’ELP eux-mêmes.

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Fractal: Sequitur

C’est une fois encore sur la recommandation de Prog-résiste, le prozine belge qu’il est bien, que j’ai acquis l’album Sequitur de Fractal (attention: ce lien contient du MySpace). À lire la critique, je m’attendais à quelque chose d’un tantinet barré et je n’ai pas été déçu du voyage.

Enfin, disons plutôt qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise: la musique de ces Californiens s’apparente clairement à King Crimson – et pas la période la plus calme de ce groupe. En grande partie instrumental, Sequitur donne plutôt dans le non-sequitur musical, avec des morceaux savamment déconstruits, qui proposent des décrochages acrobatiques à côté de plages plus mélodiques. On y trouve même, avec “Bellerophon”, six minutes que n’aurait pas renié le Tangerine Dream de la fin des années 1970.

Le gros défaut de cet album, c’est que je ne suis pas un grand fan de King Crimson; j’apprécie à petites doses, mais guère plus. Du coup, je le recommande volontiers aux amateurs du genre, mais pas forcément aux amateurs d’un rock progressif plus traditionnel (encore qu’on peut m’opposer le fait que, pour le rock prog, King Crimson est traditionnel).

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UKZ: Radiation

Un bref billet pour signaler le non moins bref album (on dit “EP” quand on veut faire dans le coup) Radiation de UKZ, “supergroupe” né de la collaboration, entre autres pointures, d’Eddie Jobson et Trey Gunn. Ou comment, en une phrase, larguer la totalité des gens qui n’ont pas un minimum de culture musicale dans le domaine du rock progressif.