Taotopia: Nightfall

Taotopia: Nightfall

Le rock progressif a pas mal de points communs avec l’alchimie: c’est une discipline mal connue, un peu archaïque, qui peut donner des résultats magnifiques, mais qui, mal gérée, peut éparpiller l’apprenti-alchimiste façon puzzle à beaucoup de pièces. Tout ceci pour vous parler de Taotopia et de leur album Nightfall.

Yes à Guitare en Scène

Oui, je sais, je suis tout cassé, je ne devrais pas aller faire le zazou dans les concerts. Mais putain, c’est Yes! Yes qui passe à Genève! De mon vivant! Enfin, Yes feat. Jon Anderson Trevor Rabin & Rick Wakeman, ce qui est quand même un beau casting. Et, quand je dis Genève, c’est au festival Guitare en Scène de Saint-Julien en Genevois, à quinze bornes du centre.

Anderson/Stolt: Invention of Knowledge

Anderson/Stolt: Invention of Knowledge

Prenez Jon Anderson, le chanteur emblématique de Yes – ex-chanteur, mais ne chipotons pas – et Roine Stolt, guitariste suédois actif depuis plus de quarante ans avec Kaipa Dacapo, puis les Flower Kings et Transatlantic. Vous obtiendrez Invention of Knowledge, album signé Anderson/Stolt et qui, sans surprise, sonne comme du Yes.

The Psychedelic Ensemble: The Tale of the Golden King

Je ne vous referai pas mon cours habituel sur le rétro-progressif: sachez que cet album, The Tale of the Golden King, du multi-instrumentiste américain qui opère sous le nom de The Psychedelic Ensemble (à lui tout seul; il s’fend la gueule), en est et que, malgré tout, il est très bien.

Izz: Crush of Night

La sortie du nouvel album de Izz, intitulé Crush of Night, n’a pas déchaîné chez moi des passions inextinguibles. Ceux qui se souviennent de la critique dythirambique que j’avais adressé au précédent, The Darkened Room, en seront peut-être étonnés, mais j’avoue que, depuis, l’enthousiasme est un peu retombé.

Ce qui ne veut pas dire que c’est un mauvais groupe, ni que ce nouveau Crush of Night et son néo-prog à deux voix (masculine et féminine) fortement influencée par la musique de Yes, soit un mauvais album, notez-le bien – au contraire. Je soupçonne juste qu’avec la profusion de groupes récents qui s’inspirent de (voire pompent carrément) Yes, je commence à saturer.

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Druckfarben

Après quelques écoutes du premier album éponyme de Druckfarben, je peux conclure qu’ils ne viennent ni d’Allemagne, comme leur nom pourrait laisser le supposer, ni du Canada, comme leur biographie le prétend, mais de la planète Yes! Je vous ai mis le lien sur leur site Bandcamp, parce que leur site officiel, lui, vient de la planète “Argh! Autoplay”, comme hélas beaucoup d’autres, mais passons.

Bon, il fait vous dire que, sur la planète Yes, ils font un peu tout comme Yes. Alors il y a des ressortissants de la planète Yes, comme Glass Hammer ou Wobbler, qui font carrément dans le clonage massif, tandis que d’autres s’essayent à des choses un peu différentes, en incorporant les idées et sonorités anciennes avec des constructions et des influences plus modernes.

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Glass Hammer: If

Voix à la Jon Anderson? Check. Claviers façon Rick Wakeman? Check. Guitare à la mode Steve Howe? Check. Pochette de Roger Dean? Bingo, c’est bien le nouvel album de Yes! Ah, tiens, non: If est un album de Glass Hammer, groupe américain dont on ne peut même pas dire qu’il fait du rock progressif, mais qu’il fait du Yes.

J’avais chroniqué en son temps Culture of Ascent, qui était un peu dans la même veine, mais nettement moins marqué et qui arborait d’autres influences (de la même eau, cela dit), puis j’avais écouté Three Cheers For The Broken-Hearted, qui lui ne m’avait pas du tout convaincu. Pour le coup, le groupe revient à ce qu’il sait faire du mieux: du Yes sans Yes.

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Brighteye Brison: The Magician Chronicles – Part 1

Force m’est d’avouer que, si je raille régulièrement les groupes de rétro-progressif (comme je les appelle), quand c’est bien fait, c’est vraiment bien. Témoin l’album de Brighteye Brison, intitulé The Magician Chronicles – Part 1.

Le quintet suédois est actif depuis près de dix ans, même si c’est le premier album qui me tombe sous l’oreille, et donne dans un rock progressif aux sonorités très vintage, rappellant Yes, Genesis, Emerson Lake and Palmer ou, plus récemment, leurs compatriotes de The Flower Kings.

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Subsignal: Touchstones

Des fois, il suffit de pas grand-chose pour faire mon bonheur: Touchstones, le nouvel album de Subsignal, n’a l’air de rien avec son néo-prog très radio-calibré avec des faux airs de Yes récent ou d’Asia, voire Kansas, mais il est très agréable à l’écoute.

Le quintet allemand ne révolutionne certes pas un genre qui en aurait pourtant bien besoin, mais il sait accommoder les vieilles recettes avec une sauce contemporaine, beaucoup d’énergie et de savoir-faire. Une louche de métal, quelques sensibilités électro, du vintage bien maîtrisé, emballez c’est pesé!

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Yes: Fly From Here

Dans la blogosphère prog, l’arrivée de Fly From Here, le nouvel album de Yes (dix ans après le précédent), est comparable à l’annonce d’un huitième volume d’Harry Potter ou du rachat d’Apple par Microsoft (ou vice versa). D’une part, ça fait beaucoup de bruit et, d’autre part, ça donne lieu à un déchaînement de passions, surtout négatives.

Il faut dire que, dans le genre controversé, celui-ci est pas mal. Déjà, le chanteur historique et iconique, Jon Anderson, est remplacé par Benoît David, un p’tit jeune (il a juste un an de plus que moi); en plus, cet album signe le retour de Geoffrey Downes aux claviers et Trevor Horn à la production. Pour ceux qui ne connaissent pas les deux oiseaux, les Buggles, c’est eux – et Drama, album de Yes de 1980 honni par les fans, c’est eux aussi. En fait, du groupe “historique”, il ne reste que Steve Howe aux guitares.

Autant dire que cet album a déjà généré pas mal de hurlements et va sans doute continuer à brasser du fanboy pendant un moment. N’étant pas moi-même un fan absolu du groupe et, surtout, étant plutôt fan des Buggles, je ne vais pas ajouter ma voix au concert – ou alors, sur un mode de contrepoint discordant qui, quand on y pense, est assez prog. Ou pas.

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Wobbler: Rites at Dawn

Si je croyais en la réincarnation, j’aurais une explication toute trouvée pour la ressemblance frappante entre Rites at Dawn, le dernier album des prog-heads norvégiens de Wobbler, et le Yes des années 1970 – malgré ses faux-airs de pochette post-rock naïf. Bon, il y a aussi le léger détail que les membres de Yes de l’époque ne sont pas morts (pas dans le sens biologique du terme, en tous cas).

D’un certain point de vue, il m’est toujours ennuyeux de commencer une chronique par “le groupe X sonne exactement comme Y” (comme Yes, d’ailleurs, mais ça peut aussi être comme G comme Genesis ou P comme Pink Floyd). D’une part parce que ça signifie que je retombe dans mes travers de vieukon, sur l’air de “l’originalité est belle et bien morte, ma bonne dame!” D’autre part, il y a pire à imiter que le prog de cette époque, surtout celui d’un Yes période Tales of the Topographic Oceans ou Relayer et surtout si c’est bien fait.

Il faut dire qu’en cherchant à retrouver les sonorités de ce groupe en particulier et de cette époque précise, Wobbler ne cherche pas la facilité et, il faut le dire, s’en tire avec les honneurs. Le rock progressif “rétrosymphonique” (comme disent les chroniqueurs et, je suppose, le dossier de presse du groupe) ne fait pas semblant et emprunte plus massivement qu’une banque grecque au style et au son de l’époque. Rites at Dawn aurait pu être enregistré en 1975 sans que personne ne s’aperçoive de rien.

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Moon Safari : Lover’s End

Dire que j’attendais ce nouvel album de Moon Safari, Lover’s End, est une litote. Hormis le fait que ça me permet de placer le mot « litote » dans une de mes chroniques, la raison de cette attente est à mettre au crédit du somptueux [blomljud], précédent opus du groupe suédois, que j’avais découvert plus tôt dans l’année, mais avec deux ans de retard.

Le gros défaut de ce genre d’attente, c’est qu’elles sont du bois dont on fait les déceptions. Ce qui est une métaphore douteuse, mais passons. Car, si Lover’s End est assurément un très bon album de rock progressif, je lui reprocherais volontiers un manque de folie. Les Suédois ont troqué le foisonnement foutraque et souvent jouissif de leurs précédents albums pour une musique plus posée, plus léchée, mais moins enthousiasmante.

Au reste, est-on vraiment sûr que ces Suédois sont de vrais Suédois de souche et non d’infâmes Californiens immigrés, transfuges d’un avatar méconnu des Beach Boys, convertis au rock progressif par on ne sait quelle épiphanie et qui viennent manger les meubles en kit des vrais Suédois de souche ?

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Yoso: Elements

Comment vendre un disque? Facile: mettez des pointures de groupes mythiques ensemble et faites leur faire un album. Rajoutez une pochette qui repompe l’air de rien certains éléments graphiques de ces mêmes groupes et balancez le tout à grand renforts de pub. C’est la recette Yoso, dont l’album Elements vient de sortir.

On va simplifier: Yoso, c’est des bouts de Yes avec des bouts de Toto et quelques autres musiciens pour remplir les trous. Bon, quand on dit “musiciens de Yes et de Toto”, faut pas se leurrer: les Lukather et autres Howe étant occupés à plus intéressant (ou morts), on a droit à des seconds couteaux: Tony Kaye, Billy Sherwood et Bobby Kimball. Tout ce petit monde a surtout été actif au cours des années 1980, il ne faut donc pas s’étonner si l’ensemble à un fort fumet de style-genre. C’est un supergroupe dans la grande tradition des Asia, GTR ou UK de l’époque.

Faut pas rêver non plus: si l’étiquette “rock progressif” est généreusement appliquée sur l’ensemble, on est bien plus proche du rock mélodique de Toto que des concepts kilométriques façon “Tales of the Topographic Oceans”. Yoso, c’est du rock calibré pour les radios, du hit à la chaîne, une musique profilée dans l’équivalent marketing d’une soufflerie: pénétration optimisée dans les cerveaux disponibles. L’originalité aurait bien voulu être de la partie, on l’a remerciée et on lui a dit qu’on lui écrirait.

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Moon Safari: [blomljud]

Cette fois, je ne vais pas vous faire le coup de “Moon Safari est un groupe génial et [blomljud] un excellent album et on ne m’avait rien dit”. Pas parce que ce n’est pas vrai, mais parce que je le savais depuis un petit moment (l’album est sorti en 2008 et un peu tous les critiques de rock prog étaient très enthousiastes; les extraits que j’en avais entendu semblaient le confirmer), mais parce qu’il m’a fallu un petit moment pour mettre la main sur l’album. Également parce qu’il serait bon que je me renouvelle un peu, d’ailleurs.

Je ne vais pas prolonger le suspense très longtemps – d’autant plus que je l’ai déjà dit dans le paragraphe précédent – et affirmer que [blomljud] (“le chant des fleurs” en suédois) est effectivement un excellent album de rock progressif. Moon Safari, avec ses faux airs de clone de Yes, propose en fait une musique qui s’inspire tout autant de la bande à Steve Howe, Jon Anderson et consorts et de ses confrères en progeries dinosauriennes des temps anciens que de groupes plus récents, comme le néo-prog des débuts de Pendragon, IQ ou Marillion. Le mot-clé étant “s’inspire de” et non “repompe éhontément”.

Ne nous leurrons pas non plus: Moon Safari n’est pas le groupe le plus original qu’ait pondu le rock progressif ces dix dernières années et, par moment, les influences que je mentionnais précédemment peuvent se faire fort présentes. Mais, sur l’ensemble de l’album – et [blomljud] ne fait pas moins de cent minutes –  ce ne sont que quelques instants: telle harmonie vocale, tel solo de clavier.

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Izz: The Darkened Room

Ça faisait un moment que le nom Izz flottait au milieu dans mes recommandations Last.fm. L’été étant en général une période calme en matière de nouveautés musicales, je me suis lancé et ai acheté The Darkened Room, leur dernier album en date. On ne sait jamais: c’est comme ça, l’année passée, que j’ai découvert Indukti.

Paf! Encore un groupe de rock progressif génial que l’on m’avait caché. Certes, les New-Yorkais de Izz sont loin d’atteindre le degré d’originalité des fous furieux venus de Pologne. On est même dans le prog symphonique classique, fortement inspiré par les grands anciens – Yes et Emerson Lake & Palmer en tête – mais c’est superbement fait, suffisamment en tous cas pour que les inspirations sus-mentionnées ne restent que cela et qu’on ne s’enfonce pas dans la tendance à la copie plus ou moins bâclée que pratiquent tant de groupes récents du même genre.

The Darkened Room regorge de morceaux courts, aux mélodies imparables, yessiennes en diable et pourtant avec toujours leur personnalité: “Swallow Our Pride”, qui ouvre l’album, ou “Ticking Away”, ainsi que d’instrumentaux à l’inspiration plus ELP tel “Can’t Feel the Earth I”. Il y a quelques morceaux plus longs, qui permettent au groupe de déployer plus avant sa virtuosité et son savoir-faire en matière de compositions complexes, mais j’ai l’impression qu’Izz est un des rares groupes de prog à exceller dans l’exercice de la chanson “short and sweet”: cinq minutes maximum, mais que que du bonheur.

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Black Bonzo: Operating Manual – The Guillotine Model Drama

Encore un nom d’album qui refuse de donner dans le simple: Operating Manual – The Guillotine Model Drama, de proggeurs suédois de Black Bonzo, a néanmoins le bon goût d’être abrégé par un peu tout le monde (le groupe y compris) en Guillotine Drama.

Black Bonzo m’avait sérieusement tapé dans l’oreille il y a quelques temps avec leur précédent album, Sounds of the Apocalypse, qui revisitait le rock progressif vintage inspiré par Yes et Kansas avec une sauce nettement plus heavy: grosses guitares et grosse énergie. Guillotine Drama est en grande partie sur le même modèle, mais ce qui devrait être une bonne nouvelle s’avère un peu décevant.

Je retrouve du Black Bonzo que je connais dans certains morceaux, à commencer par le morceau titre “Guillotine Drama”, mais assez rapidement, le reste de l’album se perd dans du pseudo-vintage style-genre qui me lasse plus rapidement que ne m’enthousiasment les quelques morceaux de bravoure qui surnagent.

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