Maserati: VII

Septième album, donc, pour les post-rockers américains de Maserati qui, en toute logique, l’ont intitulé VII. Je vous rassure tout de suite: leur musique est quand même un poil plus originale que cela. Le groupe poursuit ici son évolution logique, du post-rock instrumental vers des contrées qui rappellent le rock électronique de Tangerine Dream et, par la même, viennent quelque peu piétiner les plate-bandes d’un God Is An Astronaut.

Lire plus

Johannes Schmoelling: A Thousand Times

Ceux qui lisent ces pages (ou, à tout le moins, les chroniques musicales) savent que j’aime bien la musique de Tangerine Dream, surtout celle des années 1980. Du coup, vous ne serez sans doute pas trop étonné d’apprendre que j’ai acheté A Thousand Times, un des albums les plus récents de Johannes Schmoelling.

Schmoelling a été un temps membre du groupe entre 1980 et 1986 et, par la suite, s’est lancé dans une carrière solo que je n’imaginais pas aussi prolifique avant de voir sa discographie et qui continue encore à ce jour. Sans surprise, son style reste dans la gamme de musique électronique initiée par le trio allemand.

Lire plus

Lebowski: Cinematic

Avant tout de chose, je crois que je dois préciser à ceux qui tiltent déjà sur le nom du groupe que la musique de Lebowski n’a à peu près rien à voir avec le film. Même si le groupe définit lui-même cet album comme la bande-son d’un film fictif – un peu (dans un style complètement différent) comme pour le Death’s Design de Diabolical Masquerade.

Style complètement différent, donc: les Polonais de Lebowski proposent un rock progressif instrumental fait d’ambiances planantes, plus à rapprocher du style des musiques du Cirque du Soleil ou du Tangerine Dream du début des années 1990 (ou du Voyager de Jon Anderson et Paul Sutin).

Lire plus

Maserati: Pyramid of the Sun

J’ai un peu honte: je n’ai appris l’existence de Pyramid of the Sun, dernier album en date des Américains de Maserati, par un des moyens les plus détournés qui soit: un compte-rendu de concert dans Charlie-hebdo, qui plus est d’un concert à Lausanne. Ce qui me met vraiment la honte, c’est que je considère Maserati comme étant un des meilleurs groupes de post-rock, notamment via leur album Inventions for a New Season, sorti en 2007. Avoir pu perdre ce groupe de vue à ce point, c’est pas très flatteur pour ma réputation…

Je pourrais prétendre qu’ayant appris la mort de Jerry Fuchs, batteur et âme du groupe, j’avais présumé le groupe disparu avec lui, mais la vérité est que j’ai simplement zappé. Je me ferais bien hara-kiri avec un MP3 émoussé, mais c’est contre mes principes (en plus du fait que, du temps que je passe à travers la graisse, je suis encore là demain). Ma repentance consistera en vous parler de ce nouvel album, paru donc fin 2010 (ça va, je n’ai donc pas trop de retard) et qui est un autre remarquable exemple du style particulier de post-rock propre à Maserati.

On y retrouve les textures de guitares tissant des ambiances complexes et plombées sur des morceaux parfois très longs (jusqu’à huit minutes et plus), appuyés par une rythmique ultraprésente, une sorte de métronome qui appuie les mélodies et dont le groupe sait jouer pour ménager des pauses dans les compositions. Plus généralement, la musique de Maserati se distingue souvent par une dynamique propre et très communicative: on sent vraiment le côté road-movie, principalement alimenté par la rythmique, mais également par un sens de l’énergie dirigée vers un but commun. Maserati va quelque part et a une assez bonne idée d’où.

Lire plus

God Is an Astronaut : Age of the Fifth Sun

Je l’attendais, ce nouvel album de God is an Astronaut !

Après l’époustouflant album éponyme sorti en 2008 et qui m’avait valu de faire péter l’armoire à superlatif, Age of the Fifth Sun est le nouvel opus de ce quatuor, qui prouve que l’Irlande a plus à offrir que de la Guinness (ce qui n’est déjà pas mal) et des paradis fiscaux (ce qui est moins enthousiasmant).

Cela dit, histoire de casser tout de suite le suspens, Age of the Fifth Sun ne parvient à mon avis pas à détrôner God is an Astronaut – mais il s’en faut de peu. En fait, à l’écoute de cet album, j’ai l’impression que le groupe est reparti vers ses premières amours, à savoir un post-rock plus proche du Tangerine Dream de la fin des années 1980, période Melrose.

Je regrette quelque peu le côté plus rock et plus flamboyant d’un « Zodiac », encore que « Worlds in Collision », « In the Distance Fading » ou « Age of the Fifth Sun », par exemple, apportent leur lot de flamboyance – ce dernier avec une sonorité discordante assez surprenante.

Lire plus

Mind.In.A.Box: R.E.T.R.O

Je sens que ce billet va faire ricaner certains lecteurs de ce blog, car, en théorie, R.E.T.R.O, dernier album en date du duo autrichien Mind.In.A.Box (attention! site web conceptuel), est très proche du genre de musique que je décrie parfois fort vocalement dans ces mêmes pages. En effet, Mind.In.A.Box fait une musique qualifiée de “Technopop” ou “Futurepop” voire, dans les mauvais jours, “Bitpop”.

Frames: Mosaik

Dans l’absolu, Mosaik, premier album du groupe de post-rock allemand Frames a tout pour me plaire, à commencer par un style qui tend vers le God Is An Astronaut / Tangerine Dream ou encore Mono. C’est surtout de l’instrumental planant, avec des claviers en doses massives, mais aussi des touches plus particulières, comme le violon sur “The Beginning”. Si les guitares sont également présentes, ce n’est pas l’école “ponceuse sonore” à la Isis ou Pelican.

Et c’est vrai que Mosaik contient des morceaux plutôt agréables, comme “Insomnia” et son violon — depuis que j’ai été exposé à Kansas dans ma prime adolescence, j’ai développé un fétichisme musical pour le rock-avec-violon (bonus si c’est du métal) — ou l’inquiétant “Driving Head”. Du point de vue de l’ambiance post-rock, Frames connait son registre et sait passer outre quand cela est nécessaire.

Le seul souci, c’est qu’au fil de l’album, je ne peux pas m’empêcher de ressentir comme un aspect bon marché à l’ensemble de la production. C’est le genre de sentiment que j’ai déjà rencontré à l’écoute d’albums réalisés par une seule personne; autant, dans ce genre de configuration, je peux comprendre et pardonner, autant dans ce cas précis, c’est beaucoup plus gênant. Je soupçonne que c’est dû au fait que ce que je prends pour des violons est en fait du clavier, ce qui leur donne un son très artificiel.

Lire plus

Progression by Failure

Il fallait être français pour oser un titre comme Progression by Failure, dans la grande tradition de la logique shadock: “plus ça rate, plus ça a des chances de réussir”. Sans aller jusqu’à dire que cet album est un franc succès, je dois dire qu’il a dû avoir déjà beaucoup d’échecs derrière lui pour être arrivé à ce niveau.

Aucan

Décidément, cette fin d’année est à marquer du signe des groupes aux albums éponymes qui dépotent: après God Is An Astronaut, c’est au tour d’Aucan d’atterrir sur ma platine avec force et conviction.

Ce trio instrumental italien (à ne pas confondre avec un groupe de prog-folk argentin des années 1970) livre un mélange particulièrement surprenant de post-rock, de métal ultra-technique et d’influences diverses, allant du jazz à l’électro. L’étiquette la plus souvent utilisée pour les caractériser est “math rock”, ce qui résume d’une certaine façon le style.

Ce que je trouve particulièrement impressionnant avec cet album, c’est à quel point ils arrivent à juxtaposer des touches minimalistes pour faire au final des compositions redoutablement complexes et riches, comme par exemple sur le morceau “Fauna” et ses petites touches de clavier façon jeu vidéo. Par certains côtés, ça me rappelle presque Tangerine Dream.

Lire plus

Fractal: Sequitur

C’est une fois encore sur la recommandation de Prog-résiste, le prozine belge qu’il est bien, que j’ai acquis l’album Sequitur de Fractal (attention: ce lien contient du MySpace). À lire la critique, je m’attendais à quelque chose d’un tantinet barré et je n’ai pas été déçu du voyage.

Enfin, disons plutôt qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise: la musique de ces Californiens s’apparente clairement à King Crimson – et pas la période la plus calme de ce groupe. En grande partie instrumental, Sequitur donne plutôt dans le non-sequitur musical, avec des morceaux savamment déconstruits, qui proposent des décrochages acrobatiques à côté de plages plus mélodiques. On y trouve même, avec “Bellerophon”, six minutes que n’aurait pas renié le Tangerine Dream de la fin des années 1970.

Le gros défaut de cet album, c’est que je ne suis pas un grand fan de King Crimson; j’apprécie à petites doses, mais guère plus. Du coup, je le recommande volontiers aux amateurs du genre, mais pas forcément aux amateurs d’un rock progressif plus traditionnel (encore qu’on peut m’opposer le fait que, pour le rock prog, King Crimson est traditionnel).

Lire plus

Eureka: Shackleton’s Voyage

Tiens, c’est rigolo: j’ai récupéré ce Shackleton’s Voyage du groupe allemand Eureka il y a près d’un mois et j’ai totalement oublié de le glisser dans une playlist, ce qui fait que j’ai également oublié de l’écouter jusqu’à ce jour. Rigolo et pas très malin, mais passons. C’est surtout un peu dommage, parce que je …

Lire plus

Quantum Fantay: tentacules à la belge

Certains hasards font bien les choses: ainsi, s’il n’y avait pas eu cette typo sur le mot “fantasy”, Quantum Fantay aurait eu un nom extrêmement banal. Au lieu de cela, ce groupe belge sort du lot, déjà comme ça; c’est le miracle du branding!

Ahem…

Donc, Quantum Fantay est un groupe de prog-rock belge, qui fait du “liquid space rock” — entendez par là un son très proche de celui des anglais d’Ozric Tentacles. Ils ont tendance à aller aussi piocher des inspirations dans le Jean-Michel Jarre des débuts ou dans le Tangerine Dream, ce qui amène une petite touche d’originalité. Mais, même sans cela, le principal défaut que j’ai trouvé à ce groupe est d’être à peu près introuvable.

Lire plus