Moonsorrow: Jumalten Aika

Moonsorrow: Jumalten Aika

Coup de bol: Jumalten Aika, le titre du dernier album de Moonsorrow, est à peu près lisible. Parce que le concept “pagan-metal finlandais chanté en finnois avec des titres en finnois”, c’est un peu le défi pour les claviers normalement constitués, le festival du tréma en folie. Pour ceux que ça intéresse, ça signifie “L’Âge des Dieux”; pour ceux que ça n’intéresse pas, aussi.

The Ocean: Heliocentric / Anthropocentric

Voilà ce que c’est de trop fréquenter les bars à métaleux comme La Citadelle: on se fait refiler des bizarreries comme le double concept Heliocentric / Anthropocentric du groupe berlino-chauxdefonnier de post-métal expérimental The Ocean. Oui, je sais: vous allez finir par croire que j’invente.

Mais The Ocean est bien réel et ces deux albums, sortis en 2010, sont non seulement de bien beaux objets, avec chacun une pochette-astrolabe, mais également un concentré d’influences diverses alimentant un post-métal rappelant Isis au service d’une critique en règle du dogme catholique, qui s’inspire d’éléments aussi épars que la Bible, Richard Dawkins, Rimbaud et Dostoievski.

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Amorphis: Skyforger

Jolie claque métal que ce Skyforger d’Amorphis, découvert grâce une fois encore à La Citadelle: une grosse dose de métal progressif énervé, un soupçon de folk-métal viking, quelques pincées de symphonique assaisonné de growl, servez chaud! Je ne sais pas ce que valent les autres albums de ce groupe finlandais. qui écume les scènes depuis plus de vingt ans maintenant, mais cet album tient beaucoup de la démonstration; à ce stade, ce n’est pas que la Finlande, c’est l’autre pays du métal, mais plutôt que le reste du monde fait aussi du métal…

Décidément, je me dis que j’ai le chic pour choper des candidats au titre d’album de l’année qui datent tous d’un ou deux ans en arrière: Skyforger est également un album de 2009, qui aura décidément été encore plus riche que je ne le pensais. Mais que ça ne vous empêche pas d’y jeter un peu plus qu’une oreille: avec son air de ne pas y toucher (la pochette est jolie, mais fait plus black/doom/post-rock), c’est un bon gros morceau de métal enthousiasmant. un peu à la manière d’un Katatonia ou d’un Anathema qui aurait fait une surdose de caféine.

Difficile de mettre en avant un seul morceau, tant les compositions sont solides: “Sanpo”, qui ouvre l’album, donne tout de suite le ton progressif, de même que “Silver Bride”; “From the Heaven of my Heart” est plus classique, dans le style ballade (ballade growlée, mais ballade quand même) et “Sky Is Mine” est également dans un métal plus classique, avec un riff imparable. Allez, j’avoue être moins enthousiasmé par “Majestic Beast”, mais c’est surtout à cause de l’intro growl, ainsi que par “My Sun”, qui est un peu plan-plan.

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Be’lakor : Stone’s Reach

Stone’s Reach est le dernier album en date (2009) du groupe Be’lakor, qui pour une fois ne vient pas de l’habituelle Scandinavie, mais d’Australie. Vous allez rire : c’est encore un groupe de death-metal. Ça commence à devenir pathologique et j’en blâme une nouvelle fois La Citadelle pour m’exposer à ce genre de musique. Qui plus est, c’est un groupe de rôlistes, puisque son nom est inspiré en droite ligne de l’univers de Warhammer.

Musicalement, je vous rassure tout de suite : on reste dans la lignée des groupes que j’écoute dans ce style. Le métal de Be’lakor est très mélodique – enfin, aussi mélodique que faire se peut sans devoir rendre sa licence de death-metal : on a quand même droit à la grosse voix qui growle, à la rythmique plombée et aux gros riffs qui poncent.

En contrepoint, on a des compositions très longues (un seul des huit morceaux de Stone’s Reach fait moins de cinq minutes) et très travaillées, rehaussées de claviers et de mélodies de haute volée. Le groupe n’hésite pas d’ailleurs à lancer quelques fausses pistes, comme l’intro faussement paisible de « Venator », première piste de l’album, ou l’instrumental « Husks ».

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Djizoes: Ichi Ten Dai

On dit que nul n’est prophète en son pays; je suppose que c’est particulièrement vrai pour le trio de métalleux genevois Djizoes, qui se prononce précisément “Jesus” à l’anglaise et qui vient de sortir son deuxième album, Ichi Ten Dai sur un label japonais (Outbreak Records). Avec une telle entrée en matière, je suppose que vous allez croire que je me fous de votre gueule, c’est pourtant la pure exacte vérité.

Si cet album devait avoir un maître-mot, ce ne serait sans doute pas “subtilité”: la musique de Djizoes, c’est du gros métal qui tache, à mi-chemin entre le hard rock sudiste et le nu-métal, avec quelques touches de prog façon Tool (“Pocket Kings”). Des morceaux comme “Billy the Winner”, “The Machine”, “Culbutos” ou l’excellent “The World is Undersized” (de près de neuf minutes), pour ne citer qu’eux, transpirent beaucoup de choses, mais pas vraiment la délicatesse.

À vrai dire, le titre de l’album lui-même, s’il doit pouvoir se traduire en quelque chose comme “la brigade de la maison numéro un”, peut également se comprendre “Eat Shit and Die” – qui, comme par hasard, se trouve être le titre de l’avant dernier morceau de l’album. Une balade, d’ailleurs. Ça ne s’invente pas!

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Mind.In.A.Box: R.E.T.R.O

Je sens que ce billet va faire ricaner certains lecteurs de ce blog, car, en théorie, R.E.T.R.O, dernier album en date du duo autrichien Mind.In.A.Box (attention! site web conceptuel), est très proche du genre de musique que je décrie parfois fort vocalement dans ces mêmes pages. En effet, Mind.In.A.Box fait une musique qualifiée de “Technopop” ou “Futurepop” voire, dans les mauvais jours, “Bitpop”.

Katatonia: Night is the New Day

C’est à La Citadelle que j’ai découvert ce que je pensais être le nouvel album d’Anathema et qui s’avère être Night is the New Day, le petit dernier des Suédois de Katatonia. À ma décharge, le métal atmosphérique distillé par cette joyeuse bande de dépressif (oui, c’est très con, mais c’est une image que j’aime bien) a de quoi tromper l’auditeur peu attentif.

Katatonia fait partie de ces groupes qui a commencé sa carrière dans un style un rien brutaliste, genre death/doom/black tendance growl, avant d’évoluer vers quelque chose de beaucoup plus mélodique et atmosphérique. Que les métaleux se rassurent, il y a de beaux restes et l’album compte quand même son quota de grosses guitares bien lourdes.

J’aimais bien Anathema, je crois que j’aime encore plus Katatonia – même si je soupçonne que c’est en grande partie dû à la déception causée par le dernier album des Anglais. J’oserais même une filiation avec le rock progressif par le biais des incontournables Porcupine Tree. Le fait est que Katatonia joue plus sur les atmosphères, les ambiances, que sur l’énergie pure.

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The December People: Sounds Like Christmas

Cette chronique met en lumière trois évidences: d’une, il faut s’appeler Alias pour chroniquer un disque de chansons de Noël le jour de l’Épiphanie; de deux, il faut également s’appeler Alias pour avoir ne serait-ce qu’entendu parler de cet ovni musical – ça tombe bien, dans ces deux cas: je m’appelle Alias. De trois, je suis une vraie madeleine, parce que c’est en entendant à La Citadelle une compile de chansons de Noël enregistrée par une tripotée de gros métaleux que je me suis souvenu de cet engin.

(Oui, j’ai bien conscience qu’avec une telle intro, je viens de réduire mon lectorat potentiel à quatre personnes, moi-même compris.)

Or donc, Sounds Like Christmas, des December People, groupe éphémère car créé pour le seul enregistrement de cet album. À l’origine, des pointures comme Robert Berry (connu pour ses collaborations avec Keith Emerson et Carl Palmer, excusez du peu, et la production de quelques albums “Tribute To…”), Steve Walsh (Kansas), John Wetton (Asia) ou Trent Gardner (Magellan et un demi-million de projets annexes). Au final, treize chants de Noël – okay, douze chants et un poème de Noël – à la façon de.

De quoi, au fait? On commence un “Carol of the Bells” Yessien en diable, suivi par “We Three Kings of Orient Are” que j’ai longtemps cru être inspiré par Toto alors que c’était du Sting. “Silent Night” sonne comme Pink Floyd, “What Child Is This?” fait remonter des souvenirs de Genesis période “The Lamb Lies Down on Broadway” et “Little Drummer Boy” fait plus ELP qu’ELP eux-mêmes.

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Takara: Invitation to Forever

Je vous parlais précédemment de l’abus des étiquettes; vous allez rire: ça continue! Dans le cas présent, l’album Invitation to Forever, de Takara, marqué “prog” par La Citadelle, s’avère être une resucée de hard-FM des années 80. Au temps pour le “forever” (à moins qu’ils n’aient confondu avec Foreigner…). À leur décharge, l’album a été …

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Bokor: Vermin Soul

C’est un fait: les étiquettes de genre, tant au niveau littéraire ou cinématographique que musical, ce n’est pas une science exacte. Mais parfois, je trouve quand même qu’il y a parfois de l’abus: par exemple, qualifier de “prog” Vermin Soul, le nouvel album des Suédois de Bokor, c’est un peu pousser! À la décharge de la Citadelle …

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Punto Omega: Noche Oscura del Alma

En général, quand je déboule à la Citadelle, le bar métal dont j’avais parlé précédemment (on suit, dans le fond!), j’ai une assez bonne idée de ce que je cherche. Il arrive cependant que j’en ressorte avec des trucs pas du tout prévus au programme, comme ce Noche Oscura del Alma du groupe argentin Punto Omega, qui passait alors dans le bar. Ça m’avait déjà fait le coup, en son temps, avec le Klagenfurt de Crematory (qui est d’ailleurs à peu près dans le même style).

Savoir exactement le genre musical représenté par Punto Omega est une gageure: le grand jeu des étiquettes, qui au mieux a tendance à être flou dans le monde du métal en général, devient carrément vaporeux quand on s’aventure aux frontières de l’indus, du gothique et de l’électro.

Résumons en disant que c’est une couche rythmiques et claviers façon électro ou indus, une couche de bonne grosse gratte de métaleux, une couche de voix grommeleuses à la mode goth (qui chante en espagnol, ce qui surprendrait plus si on y comprenait quelque chose) et une dernière couche de clavier atmosphérique pour faire glacis. Ou ambiance, si on en a marre de la métaphore pâtissière.

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La Citadelle, bar métal

Je crois que je vais déménager à La Citadelle.

Je m’explique. Le samedi, j’aime bien me coller dans un bar, siroter un café et bosser sur des textes – ou, le plus souvent, perdre du temps sur Internet, pour peu qu’il y ait un réseau sans fil ouvert à proximité.

En général, pour ce genre d’exercice, il m’est recommandé de me munir d’une quelconque boîte à musique et d’écouteurs munis de solides réducteurs de bruit ambiant, vu que ce genre d’endroit est souvent pourri par une ambiance musicale fournie par Radio Nostalgie et d’autres abominations du genre.

J’aimais bien aussi aller chez mon fourgue habituel en bruits sauvages, le magasin Burn-Out, qui avait en plus l’avantage de ne pas être loin de mes autres terrains de chasse habituels. J’utilise l’imparfait, car il a récemment fermé, pour se réincarner, précisément, dans la Citadelle.

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