Glass Hammer: If

Voix à la Jon Anderson? Check. Claviers façon Rick Wakeman? Check. Guitare à la mode Steve Howe? Check. Pochette de Roger Dean? Bingo, c’est bien le nouvel album de Yes! Ah, tiens, non: If est un album de Glass Hammer, groupe américain dont on ne peut même pas dire qu’il fait du rock progressif, mais qu’il fait du Yes.

J’avais chroniqué en son temps Culture of Ascent, qui était un peu dans la même veine, mais nettement moins marqué et qui arborait d’autres influences (de la même eau, cela dit), puis j’avais écouté Three Cheers For The Broken-Hearted, qui lui ne m’avait pas du tout convaincu. Pour le coup, le groupe revient à ce qu’il sait faire du mieux: du Yes sans Yes.

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Asia: Omega

Avec son nouvel album, OmegaAsia est de retour! Bon, d’accord, malgré ses presque trente ans d’existence, le supergroupe le plus connu de la planète prog n’était jamais vraiment parti, mais on ne peut pas vraiment dire que l’équipe précédente, qui avait commise le calamiteux Silent Nation (je n’ai pas encore écouté Phoenix, paru en 2008) était le meilleur exemple d’un groupe au sommet de son art.

Pour être très honnête, Omega non plus, mais avec le retour aux manettes de l’équipe originelle – Steve Howe (Yes) à la guitare, John Wetton (UK, King Crimson) à la basse, Geoffrey Downes (The Buggles, Yes) aux claviers et Carl Palmer (ELP) à la batterie (plus Roger Dean pour la pochette) – signifie également un retour aux sources et à un prog léché flirtant avec le hard-FM.

Cet aspect “retour vers le futur” a un côté à la fois amusant et agaçant. Amusant parce que j’ai beau me dire un anti-nostalgique de première bourre, Asia a été un des groupes-phares de mes années 1980 à moi. Et de ce point de vue, un album qui attaque avec des morceaux comme “Finger on the Trigger” rappelle forcément des bons souvenirs. Agaçant, parce que si j’achète un album sorti en 2010, ce n’est pas (que) pour me rappeler de bons souvenirs d’il y a trente ans.

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Astra: The Weirding

Théoriquement, la notion de rock progressif devrait inclure l’idée de progrès, de vision tournée vers l’avenir et de modernité. Mais, de même que “l’art moderne” n’est plus très moderne, le rock progressif a une fâcheuse tendance à plus se tourner vers un passé glorieux que vers un avenir incertain, témoin The Weirding, premier album des Américains d’Astra.

Je vais être une fois de plus méchant et dire que tout, dans cet album, sent le vieux: de la pochette style Roger Dean des premières années à la musique, qui elle aussi emprunte beaucoup au Yes du début des années 1970 (elle leur emprunte tellement que je me demande si elle aura un jour les moyens de le leur rendre), jusqu’à la production qui, elle aussi, fait style-genre.

Dans l’absolu, ce genre de choses a tendance à m’agacer fichtrement, mais là, je dois avouer que toute considération passéiste mise à part, il y a chez ces p’tits-jeunes-qui-débutent une énergie et une virtuosité qui devrait leur attirer le respect de leurs aînés.

Car Astra ne se contente pas (enfin, pas seulement) de repomper les standards du progressif dinosaurien inférieur, ils y ajoutent une touche personnelle qui est, soit très originale, soit inspirée de tellement de sources différentes que ça revient au même. Comme en plus les musiciens ont clairement les moyens techniques de leurs ambitions, cela donne des compositions qui sont largement à la hauteur.

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Avatar

Histoire de céder à l’hystérie médiatico-geek de cette fin d’année, ceci est donc l’article quasi-obligatoire sur Avatar, le nouveau film de James Cameron. Non, ça n’a aucun rapport avec le dessin animé dont j’avais parlé ici même il y a quelques temps. On peut en résumer l’intrigue par une pirouette genre “Un homme parmi les loups dans l’espace” ou par un descriptif plus élaboré du genre “un marine paraplégique utilise un corps de synthèse pour infiltrer une tribu aborigène sur une planète qui regorge d’un minerai rare et cher”. Mais ce n’est pas très important.

À moins d’avoir passé les derniers mois au fin fond de Bornéo, dans la Creuse ou sous un gravillon, il est difficile d’être passé à côté du fait qu’Avatar est un film 1) très cher, 2) en images de synthèse et 3) visuellement ébouriffant. Pour l’avoir vu en 3D, je confirme: ça en jette! C’est d’ailleurs heureux, parce que c’est à peu près la seule chose qui évite que ce film sombre rapidement dans un semi-oubli.

Le point fort du film est indéniablement le degré d’immersion qu’amènent le travail visuel sur la planète en elle-même et ses indigènes et la 3D accentue encore cet état de fait (et tend à me rendre malade avec des points de vues vertigogènes).

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