Asia: XXX

Note à moi-même: ne pas aller chercher la pochette de XXX, le dernier album d’Asia sur Google Images depuis l’ordi du bureau. Note à moi-même numéro deux: proposer que cet album soit officiellement rebaptisé “ZZZ”, parce que, dans le genre ratage soporifique, ça ne fait pas semblant.

Je vous la fais courte: cet album n’est pas bon. Pire que mauvais, il est surtout raté: c’est un festival de bonnes idées galvaudées et d’intentions abandonnées en rase campagne. Je suis grave déception, tiens! Et, du coup, cette chronique va s’apparenter la complainte du fanboy déprimé.

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Yoso: Elements

Comment vendre un disque? Facile: mettez des pointures de groupes mythiques ensemble et faites leur faire un album. Rajoutez une pochette qui repompe l’air de rien certains éléments graphiques de ces mêmes groupes et balancez le tout à grand renforts de pub. C’est la recette Yoso, dont l’album Elements vient de sortir.

On va simplifier: Yoso, c’est des bouts de Yes avec des bouts de Toto et quelques autres musiciens pour remplir les trous. Bon, quand on dit “musiciens de Yes et de Toto”, faut pas se leurrer: les Lukather et autres Howe étant occupés à plus intéressant (ou morts), on a droit à des seconds couteaux: Tony Kaye, Billy Sherwood et Bobby Kimball. Tout ce petit monde a surtout été actif au cours des années 1980, il ne faut donc pas s’étonner si l’ensemble à un fort fumet de style-genre. C’est un supergroupe dans la grande tradition des Asia, GTR ou UK de l’époque.

Faut pas rêver non plus: si l’étiquette “rock progressif” est généreusement appliquée sur l’ensemble, on est bien plus proche du rock mélodique de Toto que des concepts kilométriques façon “Tales of the Topographic Oceans”. Yoso, c’est du rock calibré pour les radios, du hit à la chaîne, une musique profilée dans l’équivalent marketing d’une soufflerie: pénétration optimisée dans les cerveaux disponibles. L’originalité aurait bien voulu être de la partie, on l’a remerciée et on lui a dit qu’on lui écrirait.

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Asia: Omega

Avec son nouvel album, OmegaAsia est de retour! Bon, d’accord, malgré ses presque trente ans d’existence, le supergroupe le plus connu de la planète prog n’était jamais vraiment parti, mais on ne peut pas vraiment dire que l’équipe précédente, qui avait commise le calamiteux Silent Nation (je n’ai pas encore écouté Phoenix, paru en 2008) était le meilleur exemple d’un groupe au sommet de son art.

Pour être très honnête, Omega non plus, mais avec le retour aux manettes de l’équipe originelle – Steve Howe (Yes) à la guitare, John Wetton (UK, King Crimson) à la basse, Geoffrey Downes (The Buggles, Yes) aux claviers et Carl Palmer (ELP) à la batterie (plus Roger Dean pour la pochette) – signifie également un retour aux sources et à un prog léché flirtant avec le hard-FM.

Cet aspect “retour vers le futur” a un côté à la fois amusant et agaçant. Amusant parce que j’ai beau me dire un anti-nostalgique de première bourre, Asia a été un des groupes-phares de mes années 1980 à moi. Et de ce point de vue, un album qui attaque avec des morceaux comme “Finger on the Trigger” rappelle forcément des bons souvenirs. Agaçant, parce que si j’achète un album sorti en 2010, ce n’est pas (que) pour me rappeler de bons souvenirs d’il y a trente ans.

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Transatlantic: The Whirlwind

Une des glorieuses habitudes du rock progressif, c’est l’échangisme musical et la création de “supergroupes” qui en résulte. C’est mieux que de maladies, même si le résultat n’est pas toujours souhaitable. Il y a une trentaine d’année, UK ou Asia tenaient le haut du pavé; aujourd’hui, on parle plus volontiers de Transatlantic, dont le nouvel album, The Whirlwind, vient de sortir après presque dix ans d’attente.

En matière de pointures, c’est du lourd: Neal Morse (Spock’s Beard, Neal Morse Band), Mike Portnoy (Dream Theater et un million de side-projects), Pete Trewavas (Marillion) et Roine Stolt (The Flower Kings, The Tangent). Le style est un néo-prog symphonique très enlevé, clairement marqué par la patte de Neal Morse, qui assure les voix avec Roine Stolt.

Le gros défaut des supergroupes, à mon avis, c’est que l’exercice tient pour une bonne part de la bande de copains qui s’amusent et, dans les mauvais jours, du plan marketing (même si, au niveau “devenir riche”, le rock progressif a beaucoup de points communs avec le jeu de rôle). Dans le cas de Transatlantic, c’est clairement la première option qui prime, ce qui est en un sens heureux. Cela dit, avec The Whirlwind, on a un peu l’impression d’assister à une jam-session entre potes qui se connaissent depuis des lustres et qui, tout à leurs ébats musicaux, oublient le public.

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UKZ: Radiation

Un bref billet pour signaler le non moins bref album (on dit “EP” quand on veut faire dans le coup) Radiation de UKZ, “supergroupe” né de la collaboration, entre autres pointures, d’Eddie Jobson et Trey Gunn. Ou comment, en une phrase, larguer la totalité des gens qui n’ont pas un minimum de culture musicale dans le domaine du rock progressif.

Roswell Six: Terra Incognita: Beyond the Horizon

C’est un petit peu par hasard que j’ai ramassé Terra Incognita, l’album de Roswell Six (attention: page MySpace übermochissime), groupe dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai compris ensuite pourquoi: Roswell Six est un “supergroupe” monté par le label Progrock Records pour un concept-album – le concept en lui-même étant un ouvrage de l’auteur de SF et de fantasy Kevin J. Anderson.

En soi, l’idée est attirante. Bon, on pourra m’opposer le fait que Kevin Anderson s’est surtout illustré en écrivant des novelizations de films ou de séries ou en co-signant les préquelles de Dune; moi je m’en fous: je n’aime pas Dune. Par contre, j’aime bien le rock progressif et le casting de Roswell Six a de quoi faire saliver, avec des noms comme James LaBrie (Dream Theater), Michael Sadler (Saga), John Payne (Asia) ou Gary Wehrkamp (Shadow Gallery).

La question est, le tout est-il plus grand que la somme des parts?

Ma réponse trahit mon hérédité normande: peut-être. Terra Incognita n’est certes pas l’album de la décennie, ni même de l’année, mais il a de solides arguments en sa faveur. D’une part, un style musical alliant prog et métal, qui rappellera aux amateurs les albums d’Ayreon ou le projet Star One (comme sur le morceau “Here Be Monsters”), bien maîtrisé. D’autre part, un souffle épique et une énergie qui laisse présager de bonnes choses de l’ouvrage qui a inspiré la musique.

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Pathosray: Sunless Skies

Parmi les terreaux fertiles pour les variétés progressives ou symphoniques du métal, il faudrait un jour citer l’Italie et mettre parmi les exemples le groupe Pathosray, dont le deuxième album, Sunless Skies, est loin d’être inintéressant.

Sur Sunless Skies, Pathosray cultive un savant mélange entre métal symphonique et progressif, probablement plus proche du premier que du second, mais ça se discute. Un gros son, beaucoup de virtuosité, des mélodies bien construites et surtout un travail impressionnant sur les parties vocales.

Le seul défaut de cet album est qu’on ne peut pas vraiment dire qu’il s’aventure hors des sentiers battus. Le son n’est pas exactement d’une originalité folle et les plus médisants pourront même dire que ça leur rappelle l’Asia des années 90 (c’est d’autant plus médisant qu’Asia a fait pas mal de bons trucs dans les années 90).

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