Lunatic Soul: Impressions

N’ayons pas peur des mots, ni des jugements à l’emporte-pièce: Impressions, troisième album de Lunatic Soul (le projet solo de Mariusz Duda, de Riverside), est un très sérieux candidat au titre d’album de l’année! Décidément, ils sont forts, ces Polonais…

Les huit parties du morceau-titre sont autant d’instrumentaux magnifiques, d’un rock progressif mélancolique qui emprunte tout autant à Riverside, Mike Oldfield ou Peter Gabriel. Deux reprises complètent l’album qui, avec quarante minute au compteur, a de nouveau (après l’EP Memories in my Head de Riverside) le défaut d’être court – mais c’est bien le seul.

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Peter Gabriel : Long Walk Home

Long Walk Home est l’album de Peter Gabriel dont vous n’avez sans doute jamais entendu parler et c’est bien dommage. Moi-même, avant qu’il ne soit mentionné dans un échange entre deux collègues rôlistes (Willy « Brain Salad » Favre et Julien « Wyatt Scurlock » Heylbroeck, histoire de balancer un grand coup), j’en ignorais jusqu’à son existence.

C’est bien dommage, parce que Long Walk Home est une des quelques musiques de film composées par Peter Gabriel et, disons-le clairement, elle est à placer à peu près au même niveau que le fabuleux Passion, quoique dans un style différent.

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Ulver: War of the Roses

Dans notre série “le [genre musical obscur] mène à tout, à condition d’en sortir”, aujourd’hui le black métal avec, en étude de cas, War of the Roses d’Ulver. Pour faire original, ce sont des Norvégiens et si, il y a quinze ans, ils faisaient bien du black métal archétypique, avec paroles en vieux nordique, cet album n’entretient que de très lointains rapports avec ce style musical.

Aujourd’hui catalogué “métal expérimental”, principalement par des gens qui ont renoncé à y comprendre quoi que ce soit, le groupe propose avec War of the Roses une musique qui se rapproche beaucoup du rock progressif atmosphérique, quelque part entre le Peter Gabriel de Passion et Porcupine Tree (ce n’est pas un hasard si l’album est publié par K-Scope), avec des éléments pop, électroniques et des ambiances minimalistes. Autant dire que si vous cherchez à vous lancer dans le headbanging fanatique, mieux vaut passer votre chemin!

Je ne suis pas encore 100% que j’aime bien cet album; je soupçonne même que ne le serai jamais; une chose est sûre: dans la catégorie “ambiance bizarre”, on atteint des niveaux vertigineux! Que ce soit dans le très atmosphérique “Providence ” ou l’halluciné “September IV” qui lui fait suite, ou dans un “England” qui me rappelle l’également étrange album A Room Made of This de The Flight Commander (il faudra que je vous en cause un jour, de cet OVNI), la musique d’Ulver contient plus que son lot de surprises.

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The Ascent of Everest: From This Vantage

Un de ces jours, il faudrait que je me penche sur les raisons qui poussent les amateurs de rock progressif à également être intéressés par le post-rock. La raison de cette interrogation vient du fait que l’album From This Vantage de The Ascent of Everest m’a été recommandé par le dernier numéro du prozine belge Prog-résiste. Au reste, ce n’est pas le seul média prog à s’intéresser également à ce genre musical.

Originaire d’un lieu – Nashville, Tennessee – plus connu pour d’autres styles musicaux, The Ascent of Everest propose un post-rock en grande partie instrumental qui emprunte à plusieurs autres courants: world-music à la Peter Gabriel, musiques de film, ambiante atmosphérique à la Sigur Rós. Musique classique, même, avec la présence plus que soutenue (“Safely Caged in Bone”) de violons et violoncelle.

Même si leur musique n’est pas ultra-originale – le post-rock n’est en soi pas ultra-original – la démarche du groupe est impressionnante de maîtrise. Les univers sonores ethniques, classiques et rock se mélangent en un tout très harmonieux, même s’il est sans doute loin d’être facile à appréhender pour le néophyte. C’est de la musique pour mélomane barbu, ça madame! Comme quoi, ça tombe bien. Bref.

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The Watch : Planet Earth ?

Cette fois, c’est officiel : le Genesis du début des années 1970 – celui avec Peter Gabriel et Steve Hackett – a découvert une machine à voyager dans le temps et fait un saut de trente-cinq ans dans le futur. Mais, pour que ça ne se voit pas trop, ils ont pris l’identité d’un groupe italien, The Watch, pour sortir leurs nouveaux albums, tel ce Planet Earth ? (le point d’interrogation fait partie du titre, donc).

Bon, il est possible que je m’avance un peu sur l’histoire du voyage temporel, mais à l’écoute de ce rock progressif si vintage, il est possible de douter ; oui, je sais : explications rationnelles, rasoir d’Occam et tout ça, mais je soupçonne que les les explications rationnelles et le rock progressif ne font pas bon ménage de toute façon. Car The Watch, déjà connu pour faire du revival Genesis à ses heures, livre avec cet album un parfait exemple de musique « à la manière de », à commencer par la voix gabrielesque en diable de Simone Rossetti.

Depuis le temps que je râle sur ces groupes qui donnent dans le vintage style genre au lieu d’essayer d’explorer des nouvelles pistes, je dois avouer que je suis soufflé, d’une part par le culot de The Watch et, surtout, par la spectaculaire maîtrise de leur sujet. Ils doivent bouffer du Foxtrot, Supper’s Ready et autres Selling England by the Pound tous les jours pour arriver à calquer à ce point les pas de leur maîtres, tout en parvenant malgré tout à sortir des compositions originales. Les ceusses qui, dans les années 1980, voyaient dans Marillion un obscur clone de Genesis peuvent aller se coucher : ils n’avaient rien, mais alors rien vu (ou entendu, en fait).

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Big Big Train: The Underfall Yard

Dans la grande et longue série des noms de groupes débiles, il est difficile de trouver des concurrents de la trempe de Big Big Train, groupe de rock progressif anglais. Comme c’est assez mesquin de se moquer du nom des gens et des groupes, surtout quand on a un patronyme comme le mien, je vais arrêter là et m’intéresser plutôt au contenu de leur nouvel album, The Underfall Yard.

The December People: Sounds Like Christmas

Cette chronique met en lumière trois évidences: d’une, il faut s’appeler Alias pour chroniquer un disque de chansons de Noël le jour de l’Épiphanie; de deux, il faut également s’appeler Alias pour avoir ne serait-ce qu’entendu parler de cet ovni musical – ça tombe bien, dans ces deux cas: je m’appelle Alias. De trois, je suis une vraie madeleine, parce que c’est en entendant à La Citadelle une compile de chansons de Noël enregistrée par une tripotée de gros métaleux que je me suis souvenu de cet engin.

(Oui, j’ai bien conscience qu’avec une telle intro, je viens de réduire mon lectorat potentiel à quatre personnes, moi-même compris.)

Or donc, Sounds Like Christmas, des December People, groupe éphémère car créé pour le seul enregistrement de cet album. À l’origine, des pointures comme Robert Berry (connu pour ses collaborations avec Keith Emerson et Carl Palmer, excusez du peu, et la production de quelques albums “Tribute To…”), Steve Walsh (Kansas), John Wetton (Asia) ou Trent Gardner (Magellan et un demi-million de projets annexes). Au final, treize chants de Noël – okay, douze chants et un poème de Noël – à la façon de.

De quoi, au fait? On commence un “Carol of the Bells” Yessien en diable, suivi par “We Three Kings of Orient Are” que j’ai longtemps cru être inspiré par Toto alors que c’était du Sting. “Silent Night” sonne comme Pink Floyd, “What Child Is This?” fait remonter des souvenirs de Genesis période “The Lamb Lies Down on Broadway” et “Little Drummer Boy” fait plus ELP qu’ELP eux-mêmes.

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Up

Comme je parle souvent de rock prog, je tiens à préciser que cette rubrique sur Up concerne le nouveau film des studios Pixar et non un album de Peter Gabriel. Comme il est dans la rubrique cinéma, je suppose que la plupart d’entre vous l’ont compris, mais il y a parfois des étourdis. En plus, ça me permet de faire quelque chose de rare: un lien sur un site Disney.

Vous aurez remarqué que j’ai parlé de film et non de film d’animation. D’une part, parce que lorsque l’on parle de Pixar, c’est un pléonasme et, d’autre part, parce que Pixar ne fait pas des “films d’animation”, mais des films qui, accessoirement, se trouvent utiliser l’animation plutôt que des acteurs (autrement que pour les voix, s’entend). C’est leur grande force, mais parfois, ça cause quelques malentendus.

Un de ces malentendus est que c’est forcément un film pour enfants et drôle. Ce n’est pas inexact, mais c’est incomplet: Up, puisqu’on en parle, est un film qui n’est pas que pour les enfants et qui n’est pas toujours drôle. Le premier quart d’heure du film, qui raconte la vie du protagoniste, Carl et de sa femme se conclut par la mort de cette dernière; “drôle” n’est pas exactement le terme qui me vient à l’esprit. Elle est cependant nécessaire, car elle permet d’ancrer Carl dans l’histoire et de faciliter une certaine empathie entre le public et ce vieil homme bougon; le scénario aurait pu aussi la traiter par flashbacks et ellipses, mais je doute que c’eut été aussi efficace.

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Metamorphosis: Dark

Et allez donc, encore un groupe suisse! Il doit y avoir un nid, pas loin.

Metamorphosis est un groupe qui fait du rock progressif “à l’ancienne”: pas une seule inspiration reconnaissable datant d’après 1985 sur leur nouvel album, Dark. Chez ces Biennois, on trouve du Pink Floyd, bien sûr, du Peter Gabriel, du Eloy, quelques touches de Marillion dans la guitare.

La musique de Dark est plus atmosphérique qu’énergique, plaisante dans son ensemble, avec de belles envolées instrumentales. Mais – et c’est malheureux à dire – j’ai l’impression d’écouter une énième resucée des cassettes de démo que je recevais à l’époque où je faisais le zazou à Satellite. C’était il y a vingt ans, donc.

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