Gavin Harrison: Cheating the Polygraph

Gavin Harrison: Cheating the Polygraph

Il y a des gens chez qui le ouate-de-phoque – WTF pour les intimes – prend des dimensions d’art majeur. Déjà que Porcupine Tree nous avait gratifié de quelques moments bien délirants, mais voici que son batteur, Gavin Harrison, se prend de faire un album intitulé Cheating the Polygraph, où il reprend des titres du groupe à la sauce jazz, façon big band.

 

Amplifier: Echo Street

Si Octopus, le précédent album du groupe anglais Amplifier, m’avait perplexifié par son trop grand éclectisme, Echo Street rectifie le tir en proposant une musique bien plus cohérente, empruntant à la fois au rock progressif mélancolique et aux anciens “grands maîtres” du genre, mais au détriment d’une certaine originalité.

Je ne sais pas si c’est le fait qu’il se trouve désormais sur le label Kscope, mais le son du groupe rappelle franchement celui de l’arbre à porcs-épics, avec de petites doses de Genesis et de Yes acoustiques. Si cela permet une approche et une écoute moins chaotique et plus reposante, on y perd beaucoup de personnalité et de spontanéité.

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Porcupine Tree: Octane Twisted

J’avoue: j’ai brièvement hésité avant d’acheter Octane Twisted, le nouvel album de Porcupine Tree. Hésité, parce que The Incident, le précédent, ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable; brièvement, parce que Porcupine Tree, quand même!

Il y a aussi le fait que ce double album est un live. Après, il y a deux écoles: ceux qui aiment ça et ceux qui trouve que c’est un bien faible palliatif à un vrai concert. Pour ma part, je trouve que, quand c’est bien fait, ça peut être très bien et c’est à mon avis le cas de cet album.

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Steve Hogarth & Richard Barbieri: Not the Weapon but the Hand

Encore un album bizarre. Ça devrait être le dernier avant un moment. J’espère. Donc, Not the Weapon but the Hand est le fruit de la collaboration entre Steve Hogarth et Richard Barbieri. Si le premier évoque instantanément Marillion, le second me fait immanquablement penser à la variété italienne, qui m’est moins insupportable que la variété française pour la seule raison que je n’en comprends pas les paroles.

Bon, en fait, ça n’a juste rien à voir: Richard Barbieri a officié avec le groupe Japan dans les années 1970, avant de rejoindre bien plus tard Porcupine Tree. C’est une bonne nouvelle: on est en terrain progressif. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est un peu la seule, mais je dois avouer que cet album n’a pas déclenché chez moi l’ouragan d’enthousiasme qu’une telle collaboration aurait pu supposer.

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Steven Wilson: Grace for Drowning

Bon, c’est pas tout ça d’écrire des sujets qui font exploser mes stats, il est temps de retourner à mon anonymat habituel en reprenant les chroniques de rock progressif avec Grace for Drowning, le dernier album de Steven Wilson. Je dois avouer ne pas être un fan absolu de l’animal et être un chouïa agacé par sa tendance à participer dans mille douze projets à l’intérêt modéré, c’est pourquoi j’appréhendais un peu ce disque.

Contre toute attente, j’aime bien. Oh, le rock progressif sombre et mélancolique, en grande partie instrumental de Steven Wilson n’est pas exactement original – plus depuis quinze ans, lorsque Porcupine Tree, son groupe, a commencé à percer – mais il faut reconnaître qu’il fait bien les choses et que les deux CD de cet album contiennent un lot plus qu’honorable de mélodies de haut vol.

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Memories of Machines : Warm Winter

Il faudra un jour que quelqu’un m’explique la différence fondamentale qui existe entre tous les groupes de la galaxie Steven Wilson. Parce que franchement, entre Porcupine Tree, No-Man, Insurgentes – voire même Blackfield – et le présent album Warm Winter de Memories of Machines, j’ai du mal à voir la différence. Ce n’est probablement pas un hasard si un des morceaux se nomme « Schoolyard Ghosts », titre d’un album de No-Man: Memories of Machines est avant tout le projet de Tim Bowness, de No-Man, et de Giancarlo Erra (Nosound).

C’est un reproche somme toute mineur, même si l’animal donne l’impression de monopoliser à lui tout seul toute la scène du rock progressif mélancolique et atmosphérique, que ce soit comme compositeur, interprète ou producteur. Du coup, de deux choses l’une : ou vous êtes fan du style et ce fort bien nommé Warm Winter va vous transporter une fois de plus, ou vous ne l’êtes pas et vous allez passer la journée à lancer hargneusement des fléchettes sur l’effigie du coupable.

Bien nommé, car ces mélodies douces-amères donnent l’impression de paysages hivernaux vu depuis la fenêtre d’un douillet cottage : ambiances glacées et harmonies dans les tons plus chaud, le tout dans un style qui rappelle un peu les morceaux acoustiques du Marillion de Steve Hogarth ou Sigur Rós – et bien sûr Porcupine Tree, mais cela va presque sans dire. La guest-list des musiciens est impressionnante, avec entre autres Robert Fripp, Peter Hammill, Jim Matheos, mais leur patte est à peine perceptible.

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Ulver: War of the Roses

Dans notre série “le [genre musical obscur] mène à tout, à condition d’en sortir”, aujourd’hui le black métal avec, en étude de cas, War of the Roses d’Ulver. Pour faire original, ce sont des Norvégiens et si, il y a quinze ans, ils faisaient bien du black métal archétypique, avec paroles en vieux nordique, cet album n’entretient que de très lointains rapports avec ce style musical.

Aujourd’hui catalogué “métal expérimental”, principalement par des gens qui ont renoncé à y comprendre quoi que ce soit, le groupe propose avec War of the Roses une musique qui se rapproche beaucoup du rock progressif atmosphérique, quelque part entre le Peter Gabriel de Passion et Porcupine Tree (ce n’est pas un hasard si l’album est publié par K-Scope), avec des éléments pop, électroniques et des ambiances minimalistes. Autant dire que si vous cherchez à vous lancer dans le headbanging fanatique, mieux vaut passer votre chemin!

Je ne suis pas encore 100% que j’aime bien cet album; je soupçonne même que ne le serai jamais; une chose est sûre: dans la catégorie “ambiance bizarre”, on atteint des niveaux vertigineux! Que ce soit dans le très atmosphérique “Providence ” ou l’halluciné “September IV” qui lui fait suite, ou dans un “England” qui me rappelle l’également étrange album A Room Made of This de The Flight Commander (il faudra que je vous en cause un jour, de cet OVNI), la musique d’Ulver contient plus que son lot de surprises.

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The Pineapple Thief: Someone Here Is Missing

Malgré des initiales et un label commun, The Pineapple Thief n’est pas Porcupine Tree et ce nouvel album Someone Here Is Missing est là pour rappeler que s’il y a bien des similitudes entre ce groupe anglais et la bande de Steven Wilson, elles restent bien en-deçà de ce que l’on peut entendre dans des groupes de la même mouvance, dite “post-progressive”.

Au reste, dès les premiers morceaux, on sent qu’on n’a pas affaire à des contemplatifs maniaco-dépressifs. En clair, ça pulse bien dans les chaumières! Les influences de The Pineapple Thief sont également à chercher dans les aspects les plus rock d’Anathema, mais aussi du côté de Muse. Mais ne rêvons pas: il y a certes des aspects plus pop, mais nous n’avons pas ici un concurrent direct issu du Vrai Prog pour la conquête du grand public.

Ou plutôt si: rêvons qu’un producteur ambitieux jette une oreille à Someone Here Is Missing et se dise qu’un “Nothing At Best” a de bonnes chances d’aller chatouiller les oreilles du fan de Muse dans le sens du poil. Imaginons que la patate de “Wake Up The Dead” couplée avec un célèbre réalisateur de clips devienne un succès viral et que la prestation scénique de “3000 Days” devienne l’hymne d’une nouvelle génération.

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Crystal Palace: Reset

Visiblement, les Allemands de Crystal Palace aiment prendre leur temps: Reset, leur dernier album en date, est le cinquième en seize ans d’existence et vient sept années après leur précédent (si l’on excepte un bidule acoustique sorti il y a à peine quatre ans – une paille!). Bon, en même temps, ce n’est pas un gros problème, ni même une sorte de record (dans cette catégorie, Starcastle va être dur à détrôner).

Par contre, quand on parle d’un groupe qui avait fait une grande partie de sa carrière sur du néo-prog très inspiré de Marillion, ça fait un peu peur. La bonne nouvelle est qu’ils ont su évoluer; la moins bonne, c’est que cette évolution implique principalement de pomper s’inspirer de quelque chose d’un chouïa plus récent, en l’occurrence Porcupine Tree.

Du haut de ses douze minutes, le premier morceau “The Darkest Hour” pose clairement les choses et l’influence porcupinienne. Honnêtement, comme modèle, il y a pire; le seul gros problème est qu’il y a du monde qui tète à cette mamelle et que, dans cet exercice, Crystal Palace ne s’avère pas forcément meilleur que ses concurrents.

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Pinkroom: Psychosolstice

Et allez donc, après les plombiers, encore des proggeurs polonais qui viennent manger le pain des, euh… Excusez-moi, je m’égare. Une petite poussée de fièvre brune, il y a un virus qui tourne, ces jours. Bref, Pinkroom est un groupe de rock progressif polonais qui, comme beaucoup de groupes de rock progressifs polonais de ma …

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Demians: Mute

Donc, hier, c’était convenu. Aujourd’hui, place à l’audace et à Mute, nouvel album de Demians. Derrière ce nom, un Français du nom de Nicolas Chapel qui a décidé de ne pas faire dans le simple. Déjà, son premier album, Building an Empire (que je pensais avoir chroniqué à l’époque, mais qui a dû disparaître dans les limbes de l’intarweb) était du genre bizarre, entre post-rock dépressif, métal progressif énervé et rock progressif mélancolique à la Porcupine Tree.

Mute est tout cela, mais à la puissance dix. Il y a dans cet album des accents d’Anathema, période A Natural Disaster, dans des morceaux comme “Swing of the Airwaves”, “Hesitation Waltz” et “Feel Alive”. On trouve également des inspirations venues en droites ligne de Devin Townsend (riffs lourds et hurlements), comme le déjà cité “Feel Alive”. Il y a également des périodes plus calmes, atmosphériques, comme “Porcelain” et “Black Over Gold”, qui fait suite aux deux précédents. Mélange d’ambiances, certes, mais beaucoup moins hétérogène qu’il n’y paraît.

Paradoxal, mais envoûtant. Demians ose les mélanges, les influences, les atmosphères – avec un certain brio, d’ailleurs, parce que même si certaines juxtapositions sont surprenantes (l’intro orientalisante d’un très métal “Overhead”), il est rare qu’elles tombent à plat. Je ne serais pas hypocrite (et/ou mesquin) au point de dire que c’est un signe que l’originalité paye toujours, mais dans le cas de Mute, elle paye certainement! Tiens, prenez un morceau comme “Tidal” et son intro quasi-pop, qui semble faire un peu tache au milieu de cet album. Paf! En deux minutes, on ressort les grosses guitares et l’orchestration râpeuse et chaotique. Tout l’album est de cet ordre.

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Porcupine Tree: Atlanta

Ceci n’est pas une chronique musicale comme d’habitude: si je vous parle d’Atlanta, double album en concert du groupe de rock progressif britannique Porcupine Tree, c’est en grande partie pour vous inciter à écouter une bonne œuvre tout en faisant une bonne œuvre.

En effet, Atlanta est disponible en téléchargement sur le site du groupe pour la modique somme de huit livres sterling (en fait, 6.81 sans la TVA) et le groupe reverse ses profits au bénéfice du musicien Mick Karn, membre fondateur du groupe Japan, et de sa famille, tandis que la boutique en ligne Burning Shed, qui vend l’album, versera sa part des bénéfices à l’association anglaise Macmillan Cancer Support.

Du coup, je ne vais pas trop vous parler de l’album – d’autant plus que je n’ai pas fini de l’écouter – sinon pour dire que c’est là un excellent moyen, à ceux qui ne connaissent pas, de découvrir avec Porcupine Tree un des groupes de rock progressif contemporains les plus influents. Porcupine Tree, c’est un peu Pink Floyd shooté au post-rock: un prog teinté de métal avec des morceaux très construits aux ambiances mélancoliques.

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[bleu]: Sincère autopsie de la finesse

Vous voulez de l’OVNI? Du bizarre, du barré, de l’inclassable? Voici donc Sincère autopsie de la finesse, un album du duo franco-suisse [bleu], qui opère quelque part entre le rock progressif, le rock électronique et le math-rock. Il y a du Porcupine Tree dans cet album, et du Sigur Rós également: une musique principalement instrumentale, ambiante, atmosphérique, tissant tantôt des ambiances à la Klaus Schultze. Ou pas. À moins que ce ne soit le contraire.

J’ai découvert cet album au hasard d’une chronique dithyrambique sur Progressive Area et j’ai découvert, dans le même mouvement, que l’intégralité de l’album était disponible gratuitement sur le site MySpace du groupe. Si je ne partage pas entièrement l’enthousiasme du chroniqueur, je dois quand même dire que cette Sincère autopsie de la finesse est un des albums les plus surprenants que j’aie écoutés depuis un moment.

De la très réussie intro au piano de “Temps Temps Temps Temps Temps” à l’épique pièce atmosphérique finale, la très bien nommée “Brumeuse”, [bleu] tient ses promesses. À vrai dire, est-ce encore du rock progressif ou juste tout autre chose? Je n’en sais rien; je ne suis même pas sûr d’aimer tout l’album. “Envoûté” serait sans doute un terme plus juste: la musique de [bleu] a indéniablement un côté hypnotique.

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Anathema: We’re Here Because We’re Here

Il est rare que j’attende et que je craigne avec autant de force un album tel que We’re Here Because We’re Here d’Anathema. Il faut dire qu’autant je suis fan de ce groupe anglais, dont le style occupe un espace indéfinissable entre le rock progressif, le post-rock et le métal, voisin de celui que s’est creusé Porcupine Tree et ses affiliés, autant leur précédent album, l’ultra-mou Hindsight, m’avait laissé le souvenir impérissable des catastrophes ferroviaires dont on est le témoin au premier chef.

Paul Cusick: Focal Point

Si le nom de Paul Cusick, multi-instrumentiste, compositeur et producteur britannique, vous est inconnu, c’est un peu normal. Même s’il a déjà collaboré, en tant que musicien, à plusieurs groupes (à côté de son emploi d’ingénieur civil indépendant), ce ne sont pas exactement des grands noms du genre. Néanmoins, la qualité de son premier album Focal Point devrait, je l’espère, bientôt remédier à cet état de fait.

Paul Cusick propose un rock progressif directement inspiré de Porcupine Tree: atmosphérique, mélancolique et avec des poussées de fièvre électrique. On y trouve aussi des accents rappelant Chroma Key ou OSI (comme dans “Touch”). La plupart des morceaux sont plutôt courts et calibrés pour une diffusion grand public, témoins un “Soul Words” ou un “Big Cars” imparables, mais Focal Point a également son lot de morceaux un poil plus longs, comme “Everblue”, qui développent plus avant les ambiances porcupiniennes.

Encensé par la rédaction de Prog-Résiste, Focal Point est au final un album de rock progressif de très bonne qualité et, qui plus est, très accessible. Si je ne partage pas entièrement l’enthousiasme de mes collègues chroniqueurs belges — l’album n’est pas follement original non plus — j’admets volontiers qu’il est conçu avec un savant mélange d’application et de spontanéité. C’est un album aussi bien intéressant par lui-même que par les promesses du talent de son auteur qu’il faut apparaître.

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Leech: The Stolen View

Un des trucs rigolos avec le rock progressif, c’est que c’est très international. À preuve, il y a même des groupes suisses, comme Leech, dont j’ai acheté le dernier album, The Stolen View. Là où ça devient rigolo, c’est qu’il m’a fallu passer par les critiques d’un prozine belge (Prog-résiste, pour ceux qui ne l’avaient pas reconnu) pour en arriver là, alors que c’est un groupe qui tourne depuis près de quinze ans et qui a seulement trois albums à son actif.

Mistercake: Fill Empty Spaces

À force de vous sortir des groupes aussi improbables, vous allez finir par croire que je vous les invente par pur désœuvrement, mais Mistercake existe non seulement, mais il m’a parlé! Enfin, écrit; du coup, cette critique est un peu une commande, ce qui prouve que, lentement mais sûrement, Blog à part est en train de devenir le site de référence en matière de musiques bizarres, de groupes introuvables venus d’horizons improbables, le Télérama du prog et assimilés, muhahaha!