Discipline: This One’s For England / Unfolded Like Staircase

L’année passée, le groupe américain de rétro-progressif Discipline avait fait très forte impression sur moi avec un album qui allait chercher son inspiration auprès des mânes de Van der Graaf Generator et ELP, puis en transcendait le modèle. La sortie de leur album live This One’s For England a été l’occasion pour moi de découvrir également leur précédent opus, Unfolded Like Staircase.

Dissonati: Reductio Ad Absurdum

Découvert via Denis, de Progressive-AreaDissonati est un groupe américain qui fait du progressif comme-son-nom-l’indique. Son premier album, Reductio Ad Absurdum – disponible gratuitement sur leur site officiel – est une sorte d’exercice de style dans l’art de mettre la cacophonie au service de la mélodie. Et réciproquement.

Dissonati, c’est une sorte de Van der Graaf Generator moderne, avec plus de guitares et le côté dissonant réglé sur onze, ce qui est à la fois sa force et sa faiblesse. Force, parce que ça donne une musique indéniablement originale et faiblesse, parce que ça a de quoi faire grincer des dents même le prog-head le plus endurci.

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TCP: Fantastic Dreamer

Il semblerait que, dans le pseudo-courant que je nomme “rétro-progressif”, la tendance actuelle semble osciller entre Genesis Van Der Graaf Generator – ce qui, en terme de rock progressif “dinosaurien”, est un peu le grand écart. Témoin ce Fantastic Dreamer, du trio américain Temporal Chaos Project – ou TCP pour les intimes.

Pour ceux qui nous rejoignent à l’instant, entre la remise des médailles du tweet le plus haineux et le départ de la course de lévriers en sac, je rappelle que ce que j’appelle rétro-progressif est une tendance à reprendre les sonorités des grands noms du rock progressif de l’Âge d’Or, plus ou moins modernisées, pour des albums “à la manière de”. Dans le cas présent, donc, on a une musique qui rappelle donc le Genesis de Peter Gabriel et des accents plus acrobatiques à la Van Der Graaf Generator.

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Discipline: To Shatter All Accord

Je me méfie des critiques dithyrambiques; vous devriez aussi, d’ailleurs, y compris des miennes. Dans le cas présent, celle de To Shatter All Accord du groupe anglais Discipline (et non allemand, bande de petits rigolos), parue récemment sur Progressive Area – site que j’aime d’autant plus que j’y ai de temps à autres mes entrées – m’a paru suspectement enthousiaste, ce d’autant plus qu’elles s’ajoutaient à d’autres, lues elles sur Progarchives.

Vous me connaissez: j’ai beau me méfier, je résiste difficilement à l’enthousiasme, surtout quand il concerne une de mes passions; par exemple, vous pouvez être enthousiaste tant que vous voulez sur le dernier album de Michel Sardou ou sur un GN à venir, je ne m’y intéresserai pas pour autant. J’ai donc acquis l’objet – façon de parler pour un téléchargement – sur la plateforme Aïe-Thunes et, quelques rotations plus tard, boum! article.

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Steven Wilson: Grace for Drowning

Bon, c’est pas tout ça d’écrire des sujets qui font exploser mes stats, il est temps de retourner à mon anonymat habituel en reprenant les chroniques de rock progressif avec Grace for Drowning, le dernier album de Steven Wilson. Je dois avouer ne pas être un fan absolu de l’animal et être un chouïa agacé par sa tendance à participer dans mille douze projets à l’intérêt modéré, c’est pourquoi j’appréhendais un peu ce disque.

Contre toute attente, j’aime bien. Oh, le rock progressif sombre et mélancolique, en grande partie instrumental de Steven Wilson n’est pas exactement original – plus depuis quinze ans, lorsque Porcupine Tree, son groupe, a commencé à percer – mais il faut reconnaître qu’il fait bien les choses et que les deux CD de cet album contiennent un lot plus qu’honorable de mélodies de haut vol.

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Il tempio delle clessidre

Je ne suis pas un grand fan du sous-genre dit “rock progressivo italiano” et qui désigne le style musical typique d’une pétée de groupes transalpins qui me sont tous plus inconnus les uns que les autres. Néanmoins, je me suis laissé tenter par le premier album éponyme de Il tempio delle clessidre, principalement sur la recommandation du dernier Prog-résiste.

J’ai failli le regretter, mais failli seulement. Il m’a bien fallu une douzaine d’écoutes pour passer outre l’agacement causé par le chant en italien – la chanson italienne parvenant à l’exploit de m’agacer presqu’autant que la chanson française – et découvrir une musique certes peu originale, mais complexe, très travaillée et donnant lieu à une foule de morceaux de bravoure époustouflants.

La première à laquelle m’a fait penser la musique d’Il tempio delle clessidre, c’est certains groupes de rock progressif des années 1980-1990, comme Galadriel ou Clepsydra, mais également des plus anciens comme Emerson Lake & Palmer ou Van der Graaf Generator. C’est une musique qui déborde de claviers, principalement ceux à sonorité vintage; de ce point de vue, ça me rappelle également le Tardigrade de Simon Says.

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Van der Graaf Generator: A Grounding in Numbers

Hier, en écrivant mon billet sur L’imagination au pouvoir, le hasard a voulu que j’écoute en même temps A Grounding in Number, le dernier album en date de Van der Graaf Generator (attention! site web qui pique les yeux pire que mySpace précédente génération). Je mentionne cette collision car Van der Graaf Generator est un vétéran du rock progressif, du genre à avoir déjà fait de la musique à l’époque de mai 1968 (bon, avec pas mal de pauses, notamment entre 1978 et 2005).

La principale caractéristique du prog à la Van der Graaf Generator, c’est une noirceur certaine, ainsi que la déconstruction musicale, à la limite de la cacophonie. En clair, ça part un peu dans tous sens, à des degrés divers suivant les albums et les morceaux. Avec ce Grounding in Numbers, la cuvée 2011 est clairement du côté du “plus”: treize morceaux plutôt brefs dominés par la voix de Peter Hammill, véritable marque de fabrique du groupe autant que leur style mélange harmonie et cacophonie.

Je dois avouer un sentiment mitigé à l’écoute de cet album. D’un certain côté, c’est un groupe que j’aime beaucoup justement pour son style propre et si particulier et, de ce point de vue, A Grounding in Numbers va vraiment très loin. Trop loin, peut-être; certains des morceaux, notamment les instrumentaux “Red Baron” et “Splink”, ou “Embarrassing Kid” (au titre fort à propos), me font penser que le mélange entre harmonie et discordance n’est plus aussi bien maîtrisé que pendant les années 1970. La voix de Peter Hammill elle-même semble donner des signes de faiblesse.

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Oceansize: Self Preserved While the Bodies Float Up

Avec un peu d’expérience, le mélomane averti peut assez facilement deviner, d’après le titre de l’album, à quel genre il a à faire. Ainsi, le titre du dernier album d’Oceansize, Self Preserved While the Bodies Float Up, a un sérieux côté post-rock/post-métal de par sa longueur et son thème morbide. On peut avoir des surprises, mais, dans le cas présent, ça tombe assez bien; la pochette aide également pas mal.

Si le groupe anglais a reçu de par le passé de multiples étiquettes, allant du rock progressif au post-rock en passant par le space-rock, cet album est à classer aux côtés de groupes comme Isis, avec cependant une musique beaucoup plus recherchée, plus expérimentale, parfois volontairement déconstruite. En clair, faut s’accrocher, mais Self Preserved While the Bodies Float Up en vaut la peine.

L’influence Isis s’entend assez nettement dans le premier morceau, “Part Cardiac” et, dans une moindre mesure, le suivant “SuperImposer”; par la suite, le groupe explore de multiples approches musicales, souvent en même temps dans un seul morceau. “Build Us a Rocket Then…” est un assez bon exemple: il déboule à grande vitesse et part un peu dans tous les sens; si quelqu’un a bel et bien construit une fusée, c’est avec des bouts de machine à coudre soviétique trouvés dans une décharge.

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Birds and Buildings: Bantam to Behemoth

J’avoue que, dans la catégorie des noms stupides, on a encore ici affaire à du lourd avec Birds and Buildings, même si c’est un nom qui s’explique dès “Birds Flying Into Buildings”, le premier morceau de cet album, Bantam to Behemoth. Comment ça, ce n’est pas clair?

D’accord, ce n’est pas très clair. Mais, à ma décharge, je dois avouer que la musique que ce quatuor américain est à peu près dans la même veine que celle d’Ihsahn, précédemment chroniquée, mais en rock progressif; on y retrouve d’ailleurs les pointes de saxophone torturé, sauf que, dans ce cas, ça choque moins.

En bref, c’est très complexe, avec des sonorités très années 1970 et des influences clairement marquées par Van der Graaf Generator – qui est une sorte d’asymptote du rock progressif barré. Le groupe cite également King Crimson et Magma dans ses influences et ça devrait être suffisant pour faire lever le sourcil du prog-head le plus blasé.

En grande partie instrumentale, la musique de Birds and Buildings se compose principalement de longues plages nerveuses, comme le “Birds Flying into Buildings” déjà mentionné, “Chakra Khan” ou le très sympathique “Yucatan 65: The Agitation of the Mass”, ainsi que des parties chantées plus traditionnelles et, à mon avis, beaucoup moins bien maîtrisées (et pas très intéressantes non plus).

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Parallel or 90 Degrees: A Can of Worms

Parallel or 90 Degrees est un groupe dont j’avais déjà longuement entendu parler, pour une raison très simple: c’est l’autre groupe d’Andy Tillison, chanteur et tête composante de The Tangent. Mais, pour un groupe aussi réputé, ses albums étaient singulièrement difficiles à trouver. J’ai enfin pu mettre la main sur A Can of Worms, une compilation parue en 2009 chez ProgRock Records.

Sur ce double CD, on trouve une impressionnante palette de compositions et, notamment. une grosse quantité de morceaux de plus de dix minutes. Le tout couvre les cinq premiers albums du groupe (un sixième, Jitters, est sorti récemment) et une poignée d’inédits ou de variantes, entre 1996 et 2001. Autant le dire tout de suite: les fans de The Tangent et de Van Der Graaf Generator ont au moins deux bonnes raisons de se jeter dessus comme des morts de faim.

La filiation entre les deux projets est évidente — à commencer par un nom qui rappellera à certains les mauvais souvenirs de cours de géométrie. Certes, la voix de Tillison est sans doute pour quelque chose dans cette ressemblance, même quand elle se prend à imiter Peter Hammill, le chanteur de Van Der Graaf Generator.

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The Tangent: Not As Good As the Book

Je viens de finir, non pas le dernier album des prog-pasticheurs The Tangent (qui tourne sur ma playlist depuis plus d’une semaine), mais la grosse nouvelle illustrée de science-fiction qui allait avec le CD “Not As Good As The Book”. Ni l’un ni l’autre ne révolutionneront le genre et je pense même que l’album est un …

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