Simon Says: Tardigrade

Une des grandes caractéristiques du rock progressif, c’est l’usage de sons de claviers très distinctifs: Mellotron, Moog et consors. Comme je suis une buse, je serais bien en peine de vous dire qui est quoi, mais par contre, je peux vous affirmer que Tardigrade, le dernier album des Suédois de Simon Says les a tous. En grande quantité.

Tardigrade, c’est dix kilos de claviers dans un emballage d’une demi-livre — avec en prime des morceaux d’autres musiciens dedans! On peut en découvrir des bouts sur leur page MySpace (yadda yadda pas beau yadda!).

Au niveau musical, on se situe entre les vieux albums de Genesis, genre Selling England By The Pound, et les premiers efforts des pionniers du néo-progressif, comme Marillion et (surtout) Pendragon. L’ensemble est exécuté avec une belle patate, par des musiciens qui sont loin d’être des manchots.

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Serenity: Fallen Sanctuary

Je suppose que qualifier Fallen Sanctuary, le nouvel album du groupe autrichien Serenity, de Kamelot-lite serait méchant. Il est cependant clair que l’inspiration est là: même style de voix, claire et posée, même style de musique, un métal puissant et propre sur sur lui, même tendance aux orchestrations symphoniques pour amplifier le côté épique des compositions. À défaut …

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Caamora: She

Il était une fois une chanteuse polonaise, Agnieszka Swita, et un claviériste anglais, Clive Nolan. Il s’aimaient et, à défaut d’enfants, ils firent un bien bel album, She, sous le nom de Caamora.

Il était une fois une reine africaine et un explorateur anglais… She est un roman “pulp” de H. Rider Haggard et l’album en est une raisonnablement fidèle retranscription: des explorateurs à la fin du XIXe siècle, un royaume perdu au coeur de l’Afrique mystérieuse, une reine magnifique, de la trahison, du meurtre, des traditions et de l’honneur.

La musique de l’album colle très bien à l’ambiance. Pas de quoi s’émoustiller en matière d’originalité: on est ici en terrain connu pour qui a déjà entenduJabberwocky ou The Hounds of the Baskerville, réalisés par le même Clive Nolan avec la complicité d’Oliver Wakeman (le fils de l’autre). C’est du néo-prog enlevé, à la Arena, avec des compositions recherchées et des intéractions vocales calibrées “opéra-rock”, les duos masculins-féminins sont remarquables.

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Phideaux: Doomsday Afternoon

Ce n’est pas sans une certaine hésitation que j’ai fini par acheter Doomsday Afternoon, le dernier album de Phideaux. Ce que j’en avais entendu ne m’avait pas convaincu outre mesure, mais c’est parce que cet album mérite d’être écouté dans son intégralité.

Phideaux (nom du compositeur principal, un New-Yorkais du nom de Xavier Phideaux) est une nouvelle preuve que le renouveau du rock progressif passe par un retour aux sources: les années 1970. Moderne dans sa structure et sa production, l’album s’inspire franchement des sonorités des groupes de rock prog de la grande époque: Genesis, Kansas, avec des touches d’Alan Parson. J’y entends même des touches des premiers albums de Marillion (Grendel!).

Les compositions sont majestueuses, avec des morceaux de bravoure tant instrumentaux que chantés; la présence de voix masculines et féminines apporte également une originalité et une fraîcheur bienvenues. À noter que Doomsday Afternoon est le deuxième album d’une trilogie.

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Pure Reason Revolution: Live at NearFEST 2007

Dernier papier sur les albums en concert (je ne vais pas vous parler de celui d’Änglagård, parce que j’ai même du mal à me souvenir de ce que c’est, même après l’avoir écouté) récemment achetés, mais pas des moindres. Le Live at NearFEST 2007 de Pure Reason Revolution est un aperçu intéressant de ce que sait faire ce quatuor britannique en matière de prestation en concert.

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Rush: Snakes and Arrows Live

J’ai pris sur moi et acheté le dernier album de RushSnakes & Arrows Live. Je dois en effet avouer que Rush n’est pas exactement ma tasse de thé. Certes, c’est un groupe difficilement contournable et qui reste une influence majeure pour toute la scène prog US, y compris (voire surtout) Dream Theater et, partant, les autres prog-métaleux. Mais j’ai du mal avec la voix du chanteur et certaines compos, qui me semblent plus calibrées pour cartonner sur les radios que pour jouer dans l’originalité.

Sylvan: Leaving Backstage

Quelques jours à Paris et, une visite ou deux chez Gibert plus tard, me voici avec une quinzaine d’albums de rock progressif à écouter. C’est dur, la vie!

En conséquence, je vais être plutôt bref sur ceux dont je vais parler sur ce blog. Le premier, c’est Leaving Backstage, le nouvel album live de Sylvan. Commençons déjà par éliminer le négatif: j’ai connu des albums live plus, comment dire… plus live, en fait. Ça manque de public et de folie brute.

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Dawn: Loneliness

Le terroir, il n’y a que ça de vrai et de frais — même si, dans le cas présent, il s’évertue à jouer sur des registres inventés en Grande-Bretagne entre la fin des années 60 et le début des années 70. Je veux parler de Loneliness, premier album de Dawn, groupe de rock progressif suisse romand.

Les ceusses qui sont allergiques aux sonorités des premiers albums de Yes ou de Genesis feraient bien de passer leur chemin: Dawn baigne clairement en plein dedans et livre des compositions qui fleurent bon la campagne anglaise, notamment sur des morceaux comme Dawn ou The Brook. Fort heureusement, on n’est pas dans le plagiat pur et simple; Dawn s’inspire, mais ne copie pas.

Perso, j’adore; ça me rappelle aussi les tous premiers morceaux de Marillion, genre Grendel ou d’autres joyeux du néo-prog. Certes, ce n’est pas jeune et ça manque d’une touche d’originalité ou, à tout le moins, de modernité. Cela dit, pour un premier album, c’est du beau, du propre, du ciselé. On gagne toujours à privilégier les productions locales.

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Amaseffer: Slaves for Life

J’achète parfois des trucs bizarres. Ça, vous le savez: un certain nombre de mes acquisitions musicales tiennent plus du mécénat que de la politique d’achat réfléchie. Dans le cas présent, “Slaves for Life”, d’Amaseffer, ça tient surtout au label InsideOut, spécialiste du rock et du métal progressif. Du coup, ça tient un peu de la loterie, mais là, ça s’est avéré payant.

Amaseffer est un trio israélien, qui emploie un certain nombre de “mercenaires,” comme Mats Levén (qui a bossé avec Yngwie Malmsteem et Therion). La musique s’apparente clairement à celle de groupes de métal symphonique, comme Symphony X ou Kamelot, mais avec des accents moyen-orientaux plus qu’appuyés. Ça tombe bien, parce que les thèmes de l’album sont carrément bibliques. D’ailleurs, si j’ai bien compris, “Amaseffer” signifie quelque chose “les peuples du Livre”.

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Kacho-Oji / Black Heaven

Oji Tanaka est un salaryman japonais tout ce qu’il y a de plus typique: une trentaine désabusée, marié et père, un boulot moyennement passionnant et un chef tyrannique. L’arrivée d’une blonde bizarre, qui lui dit tout de go qu’il est le seul à pouvoir sauver la galaxie, lui rappelle l’époque où il se faisait appeler “Gabriel” et où il était le guitariste du groupe de hard rock Black Heaven.

Quelque part, et curieusement pour qui me connaît, la perspective de voir un anime mélangeant batailles spatiales et heavy metal ne m’enthousiasmait pas tant que ça. La raison principale est que les Japonais ont, en général, une conception du heavy metal qui se rapproche plus de l’Eurovision que de Metallica. La surprise vient ici de l’angle d’approche: le héros est un ex-rocker (presque) rentré dans le rang, pathétique dans ses tiraillements entre conformité et ses aspirations de star de la guitare.

Du coup, Kacho-Oji fait l’impasse sur la SF glam à la Daft Punk et oscille entre une chronique douce-amère des ex-rebelles ravalés par la société qu’ils méprisent et une ode au hard rock comme arme de destruction massive. Le tout (en treize épisodes) ne se prend pas au sérieux, ce qui est plutôt une bonne chose au vu de l’indigence des moyens de la série; je soupçonne que la moitié du budget est parti dans le cachet de John Sykes (Whitesnake, Thin Lizzy), qui signe le générique.

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Monkey3: le post-rock près de chez soi

J’ai fini par suivre les conseils d’Acritarche, qui ici même me conseillait de jeter une oreille sur les Lausannois de Monkey3 (et leur site MySpace). Il a donc fallu qu’un Belge m’en parle pour que je m’intéresse à un groupe suisse. Du coup, j’ai acheté deux albums, 39Leap et Monkey3 et je dois avoir que la trouvaille est ma …

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Crematory: Pray

Quand on parle de “sidérurgie de la Ruhr”, ce n’est pas seulement une question d’industrie. Enfin, si, aussi, mais, dans le cas présent, je veux parler de ce genre musical (ou peu s’en faut) qu’est le métal, surtout dans sa variante dite “gothique” (tirant sur l’indus’, précisément), que l’on trouve en quantité impressionnante outre-Rhin. Normal, pour des gothiques. On notera au passage qu’on peut aussi dire “outre-Rhin” en Suisse pour parler de l’Allemagne, ce qui est fort pratique.

 

Sonata Arctica: Songs of Silence Live in Tokyo 2001

Un des avantages à aller au Japon, c’est qu’on peut y trouver des “imports japonais” à pas cher, c’est-à-dire des trucs qui ne sortent que là-bas et qu’on en voit que rarement arriver sous nos longitudes (et jamais à des prix décents).

C’est ainsi que, plutôt qu’un katana ou une porcelaine quelconque, j’ai ramené comme souvenirs une floppée de disques, dont ce live de Sonata Arctica. Je sais, 2001, ce n’est pas exactement récent, mais je ne vais pas cracher sur une occasion de dire tout le bien que je pense de ces braves p’tits gars qui nous viennent de Finlande.

La principale caractéristique de ce groupe, c’est son énergie — énergie communicative, si j’en juge par l’hystérie collective du public tokyoïte. Qualifié par les médias spécialisés en étiquettes “power metal”, la musique de Sonata Arctica, c’est surtout un métal bien carré, mais mélodique, qui flirte parfois avec le prog, et qui n’est surtout pas ennuyeux.

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Mind’s Eye: A Gentleman’s Hurricane

Il y a des albums qui traversent le temps et restent une référence incontournable. Operation: Mindcrime, de Queensrÿche, est de ceux-ci, comme le prouve l’album A Gentleman’s Hurricane, de Mind’s Eye et, avant lui, Tyranny de Shadow Gallery — deux … (Article incomplet, en attente de reconstitution)

The Tangent: Not As Good As the Book

Je viens de finir, non pas le dernier album des prog-pasticheurs The Tangent (qui tourne sur ma playlist depuis plus d’une semaine), mais la grosse nouvelle illustrée de science-fiction qui allait avec le CD “Not As Good As The Book”. Ni l’un ni l’autre ne révolutionneront le genre et je pense même que l’album est un …

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Le pré où je suis mort

Tiens, j’ai découvert que, du post-rock, ça ne se fait pas qu’à Chicago. Le pré où je suis mort, non content d’être le titre d’un épisode de X-Files, est un groupe d’Annemasse qui donne dans le style. Leur premier EP éponyme est intéressant.. Musicalement, … (Article incomplet, en attente de reconstitution)

Nightwish à Zurich

Il y a des groupes que l’on attend toujours un peu au tournant de l’exercice en concert. Nightwish, avec sa tendance au métal symphonique à grand spectacle (instrumentation pour philharmonique, chœurs en pagaille) est clairement de ceux-là. C’est donc avec une appréhension certaine qu’Isa et moi (surtout moi, l’appréhension) sommes allés les voir à Zurich.

Première constatation, le Hallenstadion, c’est grand – peut-être même plus grand que le Palais Omnisport de Bercy dans lequel j’avais vu Trust, Iron Maiden et quelques autres il y a un siècle (ou peu s’en faut). En conséquence, dans ces conditions, une place dans les gradins n’est pas une bonne nouvelle : c’est loin et on entend mal.

Deuxième constatation : mon appréhension s’est avérée en partie justifiée. Malgré la tétrachiée d’effets pyrotechniques en pagaille, le superlatif des prestations studio du groupe se transpose plutôt faiblement sur scène. Je soupçonne que c’est en grande partie dû à mes propres attentes – en quelque sorte au concert fantasmé que j’attendais.

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