Night of the Prog 2015, premier jour

Night of the Prog 2015 Vendredi
Cet article est le numéro 2 d'une série de 5 intitulée Night of the Prog 2015

Bon, après un périple que je vous relaterai peut-être plus tard – si vous êtes sages – le moment est enfin là: il est 13 h 30 devant les portes du Loreley Freilichtbühne, le festival Night of the Prog, dixième du nom, va commencer. Et votre tonton Alias est là, fidèle au poste, premier rang pile au centre.

Ontofield: Sleeping with Fractals

L’écoute de Sleeping with Fractals, du groupe de rock progressif britannique Ontofield, me pose un cas de conscience. Je vous explique: J’aime bien Pink Floyd et j’aime beaucoup Pendragon; le rock progressif de Ontofield s’inspire beaucoup de ces deux modèles. C’est bien.

Knight Area: Nine Paths

Ceux qui suivent mon blog depuis un moment savent que j’entretiens une relation ambiguë avec le groupe néerlandais Knight Area, dont j’apprécie l’enthousiasme à défaut de la musique. La sortie de leur nouvel album, Nine Paths, me plonge de nouveau dans un abîme de perplexité, comme on dit chez les gens qui ont des lettres.

En fait, je soupçonne que le problème que j’ai avec Knight Area, c’est qu’ils font eux aussi du rétro-progressif, comme beaucoup (= trop) d’autres, mais au lieu de se focaliser sur les années 1970 et les grands noms de l’époque, eux visent (plus modestement, dira-t-on) la vague néo-prog des années 1980 et, surtout, les Pendragon, Marillion et Saga de cette époque.

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Knight Area: Rising Signs from the Shadows

Retour sur des sentiers battus avec cet album live de Knight Area, Rising Signs from the Shadows. Quand je dis “sentiers battus”, il faut comprendre qu’à l’échelle du prog, c’est un peu une autoroute majeure qu’arpentent les Hollandais: leur néo-prog est dans la droite ligne de groupes comme Pendragon ou IQ, voire Marillion époque Grendel (“Mortal Brow”), à un point qui flirte parfois avec le plagiat.

À vrai dire, Knight Area est un groupe qui me pose toujours un certain problème: le moins que l’on puisse dire, c’est que leur style est à peu près aussi original qu’une biographie signée par une ex-star française du journal de 20 heures. Mais le moins que l’on puisse dire également est qu’à défaut d’originalité, ils sont très doués pour appliquer la formule.

Du coup, si l’on arrive à faire abstraction de l’avalanche de références aux ténors du genre, ce double album en concert reste très agréable à l’écoute et est une excellente vitrine du savoir-faire technique des musiciens qui composent Knight Area. Les parties claviers sont souvent très bien travaillées et des morceaux comme “A Million Lives” ou “Dreamweaver” sonnent comme autant de “hits” potentiels.

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Moon Safari: [blomljud]

Cette fois, je ne vais pas vous faire le coup de “Moon Safari est un groupe génial et [blomljud] un excellent album et on ne m’avait rien dit”. Pas parce que ce n’est pas vrai, mais parce que je le savais depuis un petit moment (l’album est sorti en 2008 et un peu tous les critiques de rock prog étaient très enthousiastes; les extraits que j’en avais entendu semblaient le confirmer), mais parce qu’il m’a fallu un petit moment pour mettre la main sur l’album. Également parce qu’il serait bon que je me renouvelle un peu, d’ailleurs.

Je ne vais pas prolonger le suspense très longtemps – d’autant plus que je l’ai déjà dit dans le paragraphe précédent – et affirmer que [blomljud] (“le chant des fleurs” en suédois) est effectivement un excellent album de rock progressif. Moon Safari, avec ses faux airs de clone de Yes, propose en fait une musique qui s’inspire tout autant de la bande à Steve Howe, Jon Anderson et consorts et de ses confrères en progeries dinosauriennes des temps anciens que de groupes plus récents, comme le néo-prog des débuts de Pendragon, IQ ou Marillion. Le mot-clé étant “s’inspire de” et non “repompe éhontément”.

Ne nous leurrons pas non plus: Moon Safari n’est pas le groupe le plus original qu’ait pondu le rock progressif ces dix dernières années et, par moment, les influences que je mentionnais précédemment peuvent se faire fort présentes. Mais, sur l’ensemble de l’album – et [blomljud] ne fait pas moins de cent minutes –  ce ne sont que quelques instants: telle harmonie vocale, tel solo de clavier.

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Pendragon au Z-7 de Pratteln

Comme l’a lui-même dit Nick Barrett, Pendragon a décidé de faire du rock tant qu’ils peuvent encore et ce concert au mythique Z-7 de Pratteln est la preuve qu’après trente ans, ils peuvent encore.

Pendragon est un groupe pour lequel j’ai déjà dû expliquer que, vu que je le suis et que je l’apprécie depuis plus de vingt-cinq ans, il m’est difficile d’être pleinement objectif. Certes, il m’est difficile d’être pleinement objectif avec une grande partie de l’existence, mais, dans ce cas, on est largement au-delà des normes de subjectivité communément admises.

Le problème avec ces braves gens, c’est qu’ils se font rares dans nos contrées : la dernière fois que je les avais vus en concert, c’était à Lyon, pour la tournée The Masquerade Overture en novembre 1996 (avec de la neige partout, en montée dans les deux sens, tout ça). Du coup, lorsque j’ai appris leur passage à Pratteln en plein dans ma période de vacances, j’ai sauté de joie et sur l’occasion ; tiens, ça faisait longtemps que je n’avais pas fait un zeugma.

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Kaipa: In the Wake of Evolution

Pour un peu, j’aurais pu complètement passer à côté du nouvel album de Kaipa, intitulé In the Wake of Evolution. La faute à une précédente expérience avec ce groupe de rock progressif suédois: l’album Angling Feelings m’avait laissé des sentiments mitigés – entendez par là que je suis longtemps demandé s’il était juste médiocre ou pas bon du tout. Je ne crois pas l’avoir chroniqué à l’époque, ce qui donne une assez bonne idée de mon impression générale.

La morale de cette chronique est qu’il faut toujours laisser une seconde chance aux gens en général et aux groupes de rock progressif en particulier. Surtout s’ils ont signé chez InsideOut, label qui n’a pas exactement pour habitude de produire des bouses. Dans le cas présent, cette seconde chance m’a permis de découvrir un très bon album de rock progressif, à mi-chemin entre le prog classique et le néo-prog, avec des grosses influences classic rock à la Queen.

Il faut dire que les p’tits gars de Kaipa, ce ne sont pas exactement des perdreaux de l’année. Un indice sérieux est apporté par le titre d’une compilation: The Decca Years 1975-1978. Ça pose quelque peu son groupe, une référence de ce calibre! À vrai dire, ça se sent également: si la musique de Kaipa lorgne sérieusement du côté d’un néo-prog festif à la Pendragon mâtiné de Queen, on sent également la grosse influence Yes qui déboule dès le premier morceau de l’album,”In the Wake of Evolution” — comme par hasard au moment où le refrain affirme “We’re getting closer to the edge”… On a connu des clins d’œil moins appuyés.

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Pendragon: Concerto Maximo

Trente ans de Pendragon. Qui, en 1985, l’aurait parié? Certainement pas moi, qui voyait ce groupe comme le petit poucet de la “bande des quatre” (avec Marillion, IQ et Twelfth Night). Concerto Maximo, double CD live enregistré en Pologne en 2008, vient me donner tort. Il y a des fois où je suis content d’avoir tort.

IQ: Frequency

Ce qu’il y a de bien avec les nouveaux albums d’un groupe comme IQ, tel le Frequency qui vient de sortir ces jours, c’est qu’on est rarement surpris: c’est du néo-progressif “à la IQ”, ni plus, ni moins.

Ce qu’il y a de moins bien, c’est qu’on est rarement surpris: c’est du néo-progressif “à la IQ”, ni plus, ni moins.

Comment ça, c’est un effet facile?

Certes, IQ fait du IQ depuis maintenant plus de vingt ans, avec des albums plus ou moins réussis selon les cuvées. Au moins, depuis le temps, ils le font bien: c’est donc du rock progressif tendance néo-prog bien carré, avec des mélodies finement travaillées et un son quasiment inimitable, entre la voix de Pete Nicholls et la guitare de Michael Holmes; seul manque à l’appel Martin Orford, dont l’album solo The Old Road précédemment chroniqué ici a été en quelque sorte le chant du cygne.

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Abel Ganz: Shooting Albatross

Si la non-GenCon 2009 a été une déception d’un point de vue ludique, je ne me suis pas laissé abattre pour autant et  suis allé piller les rayons de Gibert (boulevard Saint-Michel 34, Paris Ve, métro Cluny-La Sorbonne), le seul magasin de disques à Paris qui, à ma connaissance, a encore un rayon rock progressif. Je suis donc revenu avec une palanquée de disques; c’est la bonne nouvelle.

La mauvaise, c’est qu’il y en a une telle quantité que j’ai un peu du mal à digérer tout ça et qu’à part Aone, il n’y en a pas vraiment qui sortent du lot. Je vais néanmoins m’atteler à en chroniquer quelques-uns, à commencer par Shooting Albatross, d’Abel Ganz. Ce groupe britannique de néo-progressif a derrière lui près de trente ans de carrière, avec un premier album en 1984; ça s’entend et c’est son principal défaut.

Contrairement à un certain nombre de progheads, du genre à penser que si c’est après 1978 (ou avant 1992) c’est de la merde, j’aime bien le néo-prog. Marillion, Twelfth Night et Pendragon ont bercé mes débuts dans le progressif, avant que je ne m’intéresse aux Grands Anciens ou que je ne rencontre Dream Theater. Mon problème, avec Shooting Albatross, c’est que j’ai trop l’impression d’entendre du IQ des Âges Héroïques. Comme ce n’est en plus pas ma période préférée pour ce groupe, ça coince un peu.

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Caamora: She

Il était une fois une chanteuse polonaise, Agnieszka Swita, et un claviériste anglais, Clive Nolan. Il s’aimaient et, à défaut d’enfants, ils firent un bien bel album, She, sous le nom de Caamora.

Il était une fois une reine africaine et un explorateur anglais… She est un roman “pulp” de H. Rider Haggard et l’album en est une raisonnablement fidèle retranscription: des explorateurs à la fin du XIXe siècle, un royaume perdu au coeur de l’Afrique mystérieuse, une reine magnifique, de la trahison, du meurtre, des traditions et de l’honneur.

La musique de l’album colle très bien à l’ambiance. Pas de quoi s’émoustiller en matière d’originalité: on est ici en terrain connu pour qui a déjà entenduJabberwocky ou The Hounds of the Baskerville, réalisés par le même Clive Nolan avec la complicité d’Oliver Wakeman (le fils de l’autre). C’est du néo-prog enlevé, à la Arena, avec des compositions recherchées et des intéractions vocales calibrées “opéra-rock”, les duos masculins-féminins sont remarquables.

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