Night of the Prog 2015, troisième jour

Night of the Prog 2015 dimanche
Cet article est le numéro 4 d'une série de 5 intitulée Night of the Prog 2015

On n’a pas assez dormi, on a trop bu et on a mal aux pieds, mais c’est pas grave: c’est le troisième jour du Night of the Prog Festival. Ça pourrait être pire: il pourrait pleuvoir.

Oups…

Anasazi: 1000 yard stare

Il y a des groupes qui vous redonnent la foi dans le rock français. Anasazi est un de ceux-ci: leur nouvel album, 1000 yard stare, n’est rien de moins qu’une petite bombe dans le monde feutré du rock et du métal progressif, un brûlot qui devrait les propulser dans la cour des grands, sinon y’a pas de justice!

Organized Chaos: Inner Conflict

Découvert, tout comme le précédent Druckfarben – quoique dans un tout autre style – dans les colonnes de Progressive Area, Organized Chaos est un groupe de métal progressif venu de Belgrade en Serbie qui nous propose, avec Inner Conflict, une galette fidèle à son nom: pleine de rage, de folie et de Pain of Salvation.

Vous aurez noté que j’ai dit “venu de Serbie” et non “serbe”, non que je doute de la provenance des membres, façon ministre de l’intérieur français contemporain, mais que je souhaite ici faire une distinction avec certains groupes récemment chroniqués (Negură Bunget ou Thy Catafalque) dont la musique avait un caractère plus typiquement national. En fait, Organized Chaos aurait tout aussi bien pu être voisin de palier de la clique des Gildenlow à Göteborg.

Lire plus

Pain of Salvation: Road Salt Two

Après le dernier Anathema, on continue notre série des albums controversés de 2011 avec Road Salt Two, de Pain of Salvation. Controversé, parce que le moins qu’on puisse dire de la route prise par ce groupe suédois de métal progressif depuis Road Salt One l’année passée, c’est qu’elle ne plaît pas à tout le monde.

Sans suspens, cet album continue sur la même voie que le premier: un rock sudiste avec une grosse dose de blues, une musique râpeuse, crépusculaire, qui sent un mélange de route surchauffée, de sueur et de bière tiède. Bref, une musique qui n’a somme toute qu’un rapport très lointain avec le métal progressif des origines.

Lire plus

For All We Know

Le premier et éponyme album de For All We Know, projet solo du guitariste de Within Temptation Ruud Julie, est à classer dans la catégorie des jolies surprises de l’année. À vrai dire, si je ne l’avais pas reçu via mon “service de presse de seconde main” (coucou Denis!), je serais sans doute passé à côté. C’eût été dommage.

For All We Know propose un métal progressif léger ou un rock progressif lourd, c’est selon; on est assez loin du métal symphonique de Within Temptation et beaucoup plus proche de beaucoup de choses somme toute assez diverses, du métal pur au rock FM, en passant par différentes form de prog – néo ou métal. Par exemple, l’intro “Blind Me” et “Busy Being Somebody Else” rappellent une version modernisée d’Asia avec des pointes de métal progressif et des vocaux plus agressifs.

On note dans la liste des musiciens du groupe – réguliers ou invités – la présence des frères Gildenlöw, ce qui explique que l’album a (très) souvent de faux airs de Pain of Salvation. L’influence est surtout présente dans “When Angels Refuse to Fly”, “Embrace/Erase/Replace/Embrace” ou le très court “Keep Breathing”, qui aurait pu sortir d’une session de Be, mais on la retrouve de façon plus ou moins subtile un peu partout.

Lire plus

Wolverine: Communication Lost

Ça fait un petit moment que Communication Lost, dernier album des Suédois de Wolverine, m’est parvenu par des chemins détournés et que j’attendais impatiemment sa sortie officielle pour vous en parler. Parce que dans le genre concept album de métal progressif sombre et torturé, c’est du très bon et du très grand!

Communication Lost s’inspire des moments difficiles qu’a connu le groupe, au bord de la séparation après leur précédent album, Still (2006). Pour vous le situer, c’est un petit peu comme si Pain of Salvation avait décidé de se plonger dans les thèmes introspectifs et déprimants d’un Fates Warning, le tout avec le côté concept album, donc avec des thèmes musicaux qui se retrouvent et se répètent tout au long de l’album. D’un point de vue métal, ce n’est pas très excité: la plupart des morceaux sont plutôt lents ou mid-tempo, mais c’est impressionnant de maîtrise.

Après la courte intro de rigueur, “Into the Great Nothing” pose tout de suite les choses avec son faux rythme et son métal résolument vocal: la voix puissante de Stefan Zell est ultraprésente tout au long de l’album, il est en le narrateur. On en retrouve les échos dans “Your Favourite War” et son refrain forgive me for your sins, mais pas sans que “Poison Ivy” et son violon ne viennent s’intercaler comme une pause entre les orages émotionnels que constituent ces deux morceaux.

Lire plus

Audrey Horne

Je profite de la sortie du troisième et éponyme album d’Audrey Horne pour vous causer de ce groupe norvégien qui, s’il compte parmi ses membres un certain nombre de pointures du black métal (Enslaved, notamment), propose une musique qui s’apparente plus au hard-rock, au métal mélodique et même à des éléments de rock progressif.

Transatlantic: Whirld Tour 2010

Je sais que ça ne fait pas très longtemps que je vous avais parlé de The Whirlwind, le nouvel album du supergroupe Transatlantic; ceux qui connaissent bien les bestiaux en question n’en seront pas étonné, le live de la tournée vient de sortir sous le titre Whirld Tour 2010. Et, comme toujours, ça ne fait pas semblant: j’ai acheté la version la plus dépouillée, celle qui ne contient que trois CD…

En plus du quatuor habituel – Neal Morse, Peter Trewavas, Roine Stolt et Mike Portnoy – s’est ajouté à cette affiche de rêve personne de moins que Daniel Gildenlöw (Pain of Salvation). Et autant l’album studio m’avait laissé un peu dubitatif, autant cette version live me donne l’envie de me mordre les doigts de ne pas les avoir vus en concert.

D’autant plus que, si j’en juge par certains témoignages (pas vrai, Ghislain?), les plus de trois heures de musique que représentent ces trois CD ne forment pas forcément l’intégralité d’un concert de Transatlantic. Bah oui, ça ne fait vraiment pas semblant!

En plus du fait que ce triple album représente trois heures de musique, il représente surtout trois heures d’excellente musique et reflète, comme le précédent album live du groupe, le côté débridé des concerts de Transatlantic, comme les interactions avec un public londonien conquis d’office – mais qui se fait quand même gentiment chambrer par le groupe, qui s’arrête en plein milieu d’un morceau pour lui demander de faire plus de bruit.

Lire plus

Pain of Salvation: Road Salt One

À l’intérieur de la pochette de ce Road Salt One – dernier album de Pain of Salvation – un avertissement: ceci est un album fait avec les tripes, sans concession (je vous la fais courte, mais c’est l’idée). Je n’aurais pas mieux dit et c’est en même temps une très bonne et une très mauvaise nouvelle. Très bonne, parce que Pain of Salvation ose sortir des sentiers batus et très mauvaise parce que je n’aime pas forcément les nouveaux chemins qu’il emprunte.

Pour être franc, je ne sais vraiment pas quoi penser de cet album. J’ai à peu près tout lu dessus, des hagiographistes qui l’encensent comme un chef d’œuvre moderne aux déçus aigris qui auraient préféré qu’il ne paraisse pas sous le nom de Pain of Salvation. Il est aussi surprenant qu’il vienne après un Linoleum que j’avais trouvé très moyen, pour rester poli.

C’est vrai que la plupart des compositions de Road Salt One n’ont pas grand-chose à voir avec les pionniers du prog-métal d’il y a dix ans. Après une intro à la Queen, on navigue dans des eaux étranges, on approche les rivages du rock sudiste, et de la musique de cirque, mais pour moi, ça reste du Pain of Salvation, sans aucun doute.

Lire plus

Terminal: Tree of Lie

Attention, groupe à suivre! C’est la conclusion à laquelle je suis parvenu à l’écoute de Tree of Lie, premier album du groupe de métal progressif polonais Terminal. Entre parenthèses, je vous mets le lien vers la page MySpace, pas parce qu’elle est plus jolie que le site officiel, mais parce qu’au moins, elle n’attaque pas d’emblée avec du Flash et de la musique inarrêtable…

Si on doit dégager une seule influence qui émane immédiatement de cet album, c’est Pain of Salvation: même agressivité, même tendance à jouer des vocaux syncopés, même influence rap à la Faith No More ou Linkin Park. Ce n’est pas la seule: il y a bien sûr du Dream Theater, principalement parce que c’est l’ADN de quasiment tous les groupes de métal progressif contemporains, mais également  de la soul et du rythm ‘ n blues. Ça surprend.

À côté de morceaux typiquement métal progressif, comme “Afterlife”, “Mind Destruction” ou “The Maze”, on trouve en effet dans ce Tree of Lie des morceaux comme “Deep Inside” et surtout “Tree of Lie” que n’aurait pas renié Seal – pour donner un nom pas tout à fait au hasard, vu que c’est à peu près le seul artiste de ce genre que je supporte. C’est déjà impressionnant en soi, ça l’est encore plus quand on s’aperçoit que la voix de Daniel Moszczynski s’adapte parfaitement à ce style.

Lire plus

Deventter: Lead… On

Un nouveau jour, un nouveau groupe de métal progressif venu du bout du monde: le Brésil a beau ne pas être un pays réputé pour ce genre de musique (et le premier qui me parle d’Angra, je le traite de vieux con), c’est la patrie de Deventter, dont je suis en train d’écouter le deuxième album, Lead… On.

En fait de métal progressif, Deventter est à mi-chemin entre le rock prog énervé et le métal prog pur et dur, avec des sonorités bien rugueuses au service de compositions complexes. En attaque, “O.M.T.”, “6000” et “Bunkers & Bankers”, trois brûlots entre six et huit minutes chacun, posent d’emblée le ton: on n’est pas là pour plaisanter et l’aspect progressif n’est en aucun cas une excuse pour donner dans la concession mielleuse. Par certains côtés, ça rappelle un peu Pain of Salvation.

Après un tel déploiement de puissance, il est assez étonnant de voir arriver des bluettes marillionesques telles que “Reflected” ou “All Rights Removed”. On a presque l’impression d’écouter un split-album avec RPWL, ça surprend. Pas que le groupe se montre particulièrement manchot dans l’exercice, au contraire, mais le contraste est plutôt brutal.

Lire plus

Pain of Salvation: Linoleum

Je vais être bref et franc (qui a dit “ça nous changera”?): Linoleum, le nouvel EP de Pain of Salvation, ne me branche pas. Ce n’est pas un mauvais album, mais je trouve qu’il concrétise une direction prise par le groupe depuis Scarsick qui laisse derrière elle à peu près tout ce je trouvais de génial dans ce groupe.

Exit les passages scandés à la Faith No More, des morceaux moins complexes et plus dans le moule des standards métal progressif. Avec des albums comme Remedy Lane ou l’extraordinaire BE, Pain of Salvation était un groupe unique. Avec Linoleum, il me donne l’impression de rentrer dans le rang.

J’avoue: cet album me déprime un brin. Je sais qu’il a été composé dans des circonstances particulières, nées de l’incertitude faisant suite à la faillite de SPV, maison-mère de leur maison de disque Inside Out, et de l’annulation de leur tournée américaine. Je sais également que ce n’est qu’un EP, quatre morceaux apéritifs (je ne compte pas les deux “bonus”, surtout parce qu’ils n’apportent vraiment rien) avant la sortie de Road Salt en 2010.

Lire plus

The Second Death of Pain of Salvation

Je vais être méchant d’emblée: la meilleure partie du nouvel album live de Pain of Salvation, c’est son emballage. Intitulé The Second Death of Pain of Salvation, il se présente comme la bande originale d’une série télévisée, “Ending Themes”, tellement mythique qu’elle n’a jamais existé – mais vous vous en doutiez un peu. S’il on en croit Wikipedia, le titre fait référence aux deux changements de musiciens au sein du groupe.

Le livret inclut les paroles – ce qui est rare dans un live – et une petite histoire narrant l’épopée fictive de la série en question, ainsi que les traditionnelles photos de concert assez impressionnantes. Tout ceci serait bel et bon si un album live ne devait contenir, ben… un album.

On me dira que je pousse un peu. C’est un de mes côtés geeks: si je n’arrive pas à placer une hyperbole, je m’étiole et je dépéris. The Second Death of Pain of Salvation n’est de loin pas le plus mauvais album en public qu’il m’est été donné d’écouter (The Tangent a, en son temps, fait bien pire). Je trouve par contre un peu dommage qu’il s’appuie principalement sur Scarsick, un album qui aurait pu être plus inspiré. C’est aussi le plus récent en date, ceci explique cela.

Lire plus