Typique: je rentre de Trolls & Légendes et, pendant deux mois, j’écoute du folk en boucle! Dans le cas présent, je ne vais pas tant vous parler de Faun et Dunkelschön, dont j’ai acheté quelques albums sur place, mais du groupe pyrénéen Stille Volk, au travers de leur dernier album en date, Neuit de Sabbat (paru en 2009). Je dois à Ghislain de m’avoir fait découvrir ce groupe, alors que je lui parlais de Minimum Vital, dont on pourrait dire que c’est un peu le pendant lumineux de Stille Volk.
La musique de Stille Volk est un folk-rock beaucoup plus traditionnel que celui de Minimum Vital, en ce qu’il emploie moins d’instruments rock et beaucoup plus d’instruments traditionnels (vielle à roue, cornemuse, etc.) et que sa musique évoque moins les littoraux ensoleillés d’Occitanie et plus une forêt obscure tapie dans les contreforts des Pyrénées dans la brume hivernale. Du genre qui renferme des esprits anciens et pas toujours bienveillants.
Dans la musique de Stille Volk, sorcières et démons ne sont jamais très loin. Qu’on écoute des titres comme “Forêt d’outre tombe” ou “Ivresse des Dieux” pour s’en convaincre et, même s’il existe des morceaux plus joyeux (“Mascarià” par exemple), le souffle profond des cornemuses est toujours là, comme une menace sourde. Ce n’est pas du pagan-folk pour elfettes, pas plus que pour gros barbares; ça sent le terroir, le soufre et les champignons.