Depuis le temps que je vous le dis et que je le répète, Ilion de Slift est mon Album de l’Année 2024. Zéro suspense, je le savais limite depuis la première écoute, ou peu s’en faut.
Bon, déjà, Slift, ce sont des Toulousains et il a dû y avoir une météorite en progium concentré qui est tombée pas loin, je ne m’explique pas autrement la densité de groupes que j’adore dans la région.
Et Ilion, c’est un album qui surfe sur les confins entre prog, metal, psychédélique et post-plein de trucs. À chaque fois que je l’écoute je suis transporté dans des univers parallèles, des galaxies lointaines ou les deux. Et à chaque fois je redécouvre des trucs. En prime, en concert, ça tabasse. Donc, voilà: Album de l’Année épicétou!
Ceci étant fait, passons aux autres albums notables de 2024. Un petit mot sur la méthode: au fil de mes écoutes, je donne des notes aux albums sur Apple Music (l’ancien iTunes). Si je les chronique, cela signifie qu’ils sont au moins à 3 (sur 5), le plus souvent à 4 ou plus. Tous les albums qui ont au moins 4.5 sont considérés comme dans le top de l’année s’ils sont sortis en 2024. Il y a eu un certain nombre d’excellents albums que j’ai chroniqué cette année, mais qui sont sortis avant; j’en reparlerai plus tard, mais il ne sont pas dans le top.
Au total, cette année, sur environ 130 albums chroniqués, il y en a 33 qui sont finalistes. Donc, Ilion et 32 autres et je vais maintenant revenir sur ces 32 autres en essayant de classer ça par genre. À une vache près.
Prog-rock
J’ai l’impression que 2024 a été une année plus riche en rock progressif que la précédente. Au sommet de mon top personnel, je placerai le nouvel album de Frost*, Life in the Wires, mais c’est principalement parce que Frost et que je suis très fan de leur néo-prog moderne et hyper-énergique.
Très gros coup de cœur aussi pour le nouvel album de Beardfish, groupe qui revient d’entre les morts avec un superbe Songs for Beating Hearts qui joue avec le rétro-prog sans les défauts habituels du genre.
Mentions spéciales pour Mr Bison, avec son mélange de prog et de psychédélique, Jon Anderson and the Band Geeks, qui nous balance le meilleur album de Yes depuis au moins vingt ans, Oddleaf et un premier album très réussi entre prog classique et néo-prog, Kaipa pour son rétro-prog de qualité Leviathan avec le remix de leur premier album et, dans un style un peu différent mais très cool quand même, le nouvel album de Quantum Fantay.
Prog-metal
Aussi une grosse année pour le metal progressif, encore que plusieurs des titres que je mentionne ici pourraient assez facilement se glisser dans d’autres catégories. Quelque part, ça devient de plus en plus difficile de caser des groupes dans un genre donné; ce n’est pas plus mal, mais ça ne me facilite pas toujours la vie.
Au sommet de la sélection, je mettrai la découverte de l’année: Múr et son premier album du même nom. Une grosse baffe qui emprunte à la fois au metal progressif, au post-metal et au blackgaze. Très impressionnants également, dans des styles assez voisins l’un de l’autre, Wheel et Mother of Millions, qui proposent un prog-metal somme toute assez classique, proche de Soen, mais très efficace. Coup de cœur aussi pour l’EP instrumental de Past and Secrets.
Pour finir, deux albums un peu controversés: Blood Incantation, qui est très impressionnant avec son mélange tech-death/prog, mais un peu trop hétérogène à mon avis; et Leprous, qui sort ici un album qui a la bonne idée de sortir de sa zone de confort, très épuré, très électro aussi, mais plutôt intéressant.
Post-rock / Post-metal / Stoner / Psychédélique
Bon, j’avoue que cette catégorie « post, psyché et assimilés » est un peu fourre-tout, mais je dirais qu’elle inclut surtout des musiques instrumentales avec un côté cinématique.
Et, du coup, au sommet, on trouve Maudits, que je qualifierais de « nouvelle vague post-rock », avec des sonorités qui flirtent avec le néoclassique et des ambiances de folie. À peu près au même niveau, Night Verses et son rock cinématique protéiforme et pourtant remarquablement homogène.
Parmi les autres très bonnes sorties de l’année, je mentionnerai le post-rock noisy de Darius, impressionnant d’intensité, le nouvel album de flyingdeadman, aux thèmes très sombres, Monkey3 et leur mélange post/prog/psyché/space-rock, Six Months of Sun et son stoner psychédélique instrumental littéralement monstrueux et Pôle Nord, pour son EP aux très belles ambiances. Grosse domination franco-suisse sur cette catégorie!
Mélodeath / Power-metal
Dans des styles de metal plus classiques, dirons-nous, je n’ai que quatre albums dans le top, mais le nouvel album de Iotunn, avec son mélodeath à voix principalement claire, mérite presque une catégorie pour lui tout seul.
J’y ajoute trois albums plus power-metal classique: le nouvel album de Myrath, avec ses sonorités orientalisantes, ainsi que le très attendu album de Wintersun, qui parvient malgré tout à tenir ses promesses. Enfin, un des derniers arrivés dans la liste, Nemedian Chronicles et son power-metal « cimmérien » de très bonne tenue.
Extreme
Finissons le tour d’horizon par les albums de « metal extrême », terme qui veut à la fois tout dire et rien dire – le metal est, par définition, une musique extrême.
Parmi ceux-ci, je mettrai surtout en avant Aquilus, avec un metal aux influences prog, death et black, qui rappelle beaucoup celui de Wilderun. Également hautement recommandable, Eva Can’t et son concept-album très avant-gardiste.
La France est également très représentée, ne serait-ce qu’avec Alcest, toujours aussi solide dans son blackgaze onirique, ainsi que Silhouette, dans un style assez similaire, mais mais rehaussé de post-metal. En black-metal plus traditionnel, les vétérans de Seth m’ont également emballé avec leur nouvel opus.
Je mentionnerai également le projet de black-metal atmosphérique Eldamar, à la fois très planant et très black, ainsi que Thy Catafalque, mélangeant black-metal, électro et musiques traditionnelles centre-européenes.
Les rattrapages
Pour finir, j’aimerais mentionner quelques albums écoutés cette année, mais qui sont parus avant.
Premier du lot, Amazingous de Cheeto’s Magazine. Je l’ai réécouté récemment et j’ai encore une fois été soufflé par l’incroyable énergie de ce néo-prog qui ne se prend pas trop au sérieux, mais qui reste tout de même au top. Très impressionnants également, la darkwave narrative de Volkor X, le black-metal americana de Wayfarer et le metal prog-gothique de Wazzara.
Et voilà qui conclut (plus ou moins) 2024, en matière de musique.
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