Quand on est chroniqueur, il y a des albums qui sont quelque peu des passages obligés. En metal progressif, Melodies of Atonement de Leprous rentre dans cette catégorie. Et il se trouve que c’est un peu une surprise.
Leprous est une formation norvégienne fondée au début du XXIe siècle, mais dont le premier album ne date que de 2009. En quinze ans, le groupe est devenu un des fers de lance du metal progressif, même si, au fil des albums, il a sérieusement adouci son metal. Jusqu’à cet album.
Melodies of Atonement, huitième album du groupe dure environ cinquante-cinq minutes. Il compte onze pistes plutôt courtes, entre quatre et six minutes, avec seulement trois pistes qui dirent un peu plus de six minutes.
Quand je parle de surprise, dès les premières de notes de l’album, Leprous nous plonge dans un univers sonore plus proche des musiques électroniques que du metal progressif. Alors, certes, les grosses guitares reviennent assez vite, mais elles n’ont plus vraiment un rôle central.
Bon, pour être très honnête, les sonorités électro non plus: ce qui est au centre de ce Melodies of Atonement, c’est la voix d’Einar Solberg. D’un certain point de vue, c’est compréhensible: le chanteur est sans doute l’élément premier de l’identité musicale du groupe. Et ce pour de bonnes raisons: c’est un chanteur impressionnant.
Et autant je n’avais pas été convaincu par les derniers albums du groupe – très impressionnants techniquement, mais un peu froids et vides – je trouve celui-ci beaucoup plus intéressant. Ne serait-ce que parce que le groupe ose quelque chose de nouveau.
Encore que « nouveau » n’est peut-être pas tout à fait exact: les éléments électro étaient déjà présents sur plusieurs titres précédents, mais l’audace est ici d’y aller à fond dans cette intégration, sans forcément renier l’aspect metal. Il y a même – spoiler – une pointe de growl.
J’ai aussi l’impression que les compositions sont pas mal épurées par rapport à ce à quoi le groupe nous avait habitué. Moins de densité, mais plus d’intensité – et ce même si on n’a pas vraiment de brûlots qui déboulent à deux cents à l’heure; ce n’est définitivement plus le genre de la maison.
Je n’irai pas jusqu’à dire que Melodies of Atonement est un candidat au titre d’album de l’année, mais je l’ai trouvé franchement plus convaincant que les deux-trois derniers albums du groupe. Leprous ose quelque chose de relativement nouveau et c’est une bonne chose.
L’album est disponible dans toutes les bonnes crèmeries et aussi sur la page Bandcamp d’InsideOut.
Bonus: la vidéo de « Atonement »
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14/10/2024 at 09:46
Clairement c’est un bon cru.
14/10/2024 at 16:30
En résumé, je n’en attendais pas grand-chose et j’ai été déçu en bien.
14/10/2024 at 13:43
Très bien résumé. Bon, ce n’est pas toujours aussi “impressionnant” vocalement que par le passé, le chanteur allant sur des des sons justement plus épurés, plus intenses mais flirtant parfois avec la limite. C’est effectivement un choix. Comment les fans des premiers albums le prendront ?
N’étant pas dans ce cas, j’ai mis un peu de temps à appréhender l’ambiance générale mais ça me va pour certains titres…. sachant que je suis parfois étanche au prog le plus démonstratif.
14/10/2024 at 16:31
Je dirais pour ma part qu’Einar est plus impressionnant ici, mais c’est un peu en trompe-l’œil, parce que le reste du groupe est moins mis en avant et les compositions plus épurées.
16/10/2024 at 16:56
Je m’interroge : qui a validé une pochette d’album aussi immonde ? :/
16/10/2024 at 17:09
Honnêtement par rapport à certaines chroniquées pas plus tard que le mois passé, celle-ci est positivement propre.