On ne va pas se mentir: beaucoup des albums que je reçois en service presse tendent à être dans la catégorie « sympa, sans plus ». Il y a des exceptions et Where Ideal and Denial Collide, de Oddleaf, en est une.

Oddleaf est un groupe de rock progressif français, originaire de la région Rhône-Alpes – des quasi-voisins. Fondé au début de la décennie, il propose une musique qui s’apparente au néo-prog du début des années huitante, avec des grosses influences prog symphonique.

Premier album du groupe, Where Ideal and Denial Collide compte six pistes, mais deux d’entre elles sont très courtes et trois autre dépassent les dix minutes. Au total, l’album dure un peu plus de trois quarts d’heure.

Comme mentionné, j’ai d’abord regardé Oddleaf avec suspicion. Projet récent, qui plus est avec une chanteuse – sans que je n’arrive à m’expliquer pourquoi, j’ai souvent un problème avec le prog à voix féminine – et arborant des influences rétro-prog avouées; ça faisait beaucoup de drapeaux rouges pour moi.

Eh bien, en fait, Where Ideal and Denial Collide est très chouette! On a en effet un néo-prog qui rappelle parfois le Marillion des débuts, avec quelques passages à la flute qui font immanquablement penser à Jethro Tull, mais tout ceci est plutôt subtil. Ce sont des influences qui servent à marquer la musique dans son genre, sans jamais s’imposer comme un clin d’œil trop appuyé.

Surtout, Oddleaf livre ici une démonstration de maîtrise et de maturité impressionnante. Les musiciens sont au top et les compositions sont longues, complexes, et pourtant très lisibles. Et, une fois encore, sans donner dans le pastiche pur et simple (ou même impur et complexe, d’ailleurs).

Cela dit, j’ai quand même l’impression d’entendre dans cet album, une « patte » prog français, du genre que l’on retrouve dans des formations comme Monnaie de Singe. Ou, pour remonter il y a plus longtemps, Arrakeen, dont Oddleaf pourrait être le successeur spirituel.

Du coup, c’est un peu par surprise que Where Ideal and Denial Collide vient se placer dans le top de l’année – en tout cas dans la catégorie rock progressif. Oddleaf déboule avec un album extrêmement solide, surtout pour un premier opus. Je vous le recommande instamment, vous pouvez le trouver sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Ethrereal Melodies » (un peu raccourcie)

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