Dans un monde victorien où les peuples féériques – fées, faunes, centaures – existent, celles-ci sont cantonnées dans le ghetto de Carnival Row et sujettes au racisme des humains. Et, dans cette deuxième et dernière saison, les tensions pourraient bien se terminer en guerre civile majeure.

En effet, The Pact, la nation ennemie de The Burgue, la ville-état où se déroule l’essentiel de l’action, arrive avec une proposition de paix étonnante, mais qui s’explique par l’arrivée d’une nouvelle faction, qui unit humains et peuples fae et qui menace de les détruire. Et, en parallèle, une nouvelle créature monstrueuse sème la terreur dans les rues de la ville.

Carnival Row est une série à la fois enthousiasmante et frustrante. D’un côté, elle déborde de bonnes idées, d’éléments rarement vus en fantasy – encore qu’on peut dresser des parallèles avec Castle Falkenstein, par exemple – et pose également des visuels souvent somptueux.

De l’autre, ce fourmillement d’idées accouche finalement d’une souris – une grosse souris, certes, mais une souris quand même – la faute à une trame compressée à mort, et on a parfois un manque de moyens assez flagrant à l’écran.

Une partie du problème peut s’expliquer par le fait que la série aurait dû compter nettement plus de saisons. Mais Amazon, qui l’a produite, a sérieusement taillé dans le budget et, pour ne rien arrangé, le tournage de cette deuxième saison s’est étalé sur plus de deux ans pour cause de pandémie.

Ainsi, on voit soudainement apparaître de nouveaux protagonistes – notamment une faction pseudo-communiste appelée New Dawn – venus d’un peu nulle part. Certains des protagonistes secondaires sont éliminés, parfois très salement, d’autres disparaissent juste de l’écran et beaucoup d’évènements semblent se dérouler parce que raisons.

Orlando Bloom semble décidé à porter toute l’histoire sur ses épaules. Résultat, il s’en prend plein la tronche à longueur d’épisode et cabotine beaucoup, ce qui n’est pas toujours très heureux. Carla Delavingne, qui interprète Vignette, fait le job, sans plus. Mon personnage préféré reste Millworthy, l’éminence grise, interprété par Simon McBurney, mais le couple formé par Agreus et Imogen (David Gyasi et Tamzin Merchant) vaut aussi le détour.

Malgré cela, je n’ai pas envie de détester Carnival Row. D’une part, parce que j’aime bien le steampunk. Ensuite, parce que pas mal des thèmes qui sous-tendent cette série sont brutalement d’actualité (et même si leur traitement à l’écran manque de subtilité). Et puis, pour une fois, on a une série basée sur un script original, pas une énième adaptation d’un autre média (livre, BD, jeu ou autre film). C’est assez rare pour le souligner.

Et si on est rôliste amateur de steampunk, c’est de l’inspi en barre.

Bonus: le trailer de la saison

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