Il y a des groupes qui, sans prévenir, balancent un album dont absolument tout le monde parle. Ce fut le cas plus tôt dans l’année avec Slift et c’est maintenant le cas de Blood Incantation, avec Absolute Elsewhere, qui m’a été recommandé en commentaire d’un épisode de Radio-Erdorin et dont auquel MoM a aussi consacré une vidéo, entre autres.
Et pour cause: Blood Incantation, formation américaine formée en 2011, propose un improbable mélange entre death-metal et rock progressif. Sur cet album, en tout cas: je ne connais pas leurs autres opus.
Parce que, mine de rien, Absolute Elsewhere est le quatrième album du groupe. D’une durée inférieure à trois quarts d’heure, il compte six pistes, mais qui peuvent être regroupées en deux titres de trois parties (ou « tablettes ») chacun.
Quand je mentionne le death-metal et le prog, je ne suis pas exhaustif: Blood Incantation est en fait très proche du tech-death, d’une part, et son prog est pas mal inspiré par le psychédélisme d’un Pink Floyd, par exemple. Il y a même une portion qui rappelle Tangerine Dream – pour la bonne raison qu’elle est le fait d’une des musiciens du groupe allemand.
Alors, certes, c’est un mélange qui dépote pas mal. Il y a un côté très impressionnant à cette coexistence de diverses sonorités et d’ambiances potentiellement contradictoires. Et l’ensemble est souvent très réussi.
Ceci posé, une telle alliance de la carpe multidimensionnelle et du lapin de guerre n’est pas complètement inédite non plus. On pourra comparer Absolute Elsewhere avec certaines des compositions les plus récentes d’Enslaved ou d’Insomnium, par exemple.
Plus gênant, j’ai trouvé que l’ensemble manquait parfois de cohérence. Les compositions passent régulièrement d’une ambiance à l’autre d’une façon qui me semble artificielle. Et, du coup, j’ai plus l’impression d’écouter une sorte de démonstration technico-artistique. Un côté « l’art pour l’art ».
Absolute Elsewhere n’est pas un mauvais album et Blood Incantation réussit là une prouesse impressionnante, mais je ne suis pas emporté autant que je l’aurais aimé. L’ensemble n’est pas plus que la somme des parties et c’est un peu dommage, comme une occasion manquée.
Néanmoins, si ce genre de concept avant-gardiste bien secoué vous parle, je vous invite à aller l’écouter, par exemple sur Bandcamp.
Bonus: la vidéo de « The Stargate », qui n’est pas moins qu’un moyen métrage de vingt minutes (la première moitié de l’album)
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