On n’arrête visiblement pas Julien Hervieux, plus connu sur les internettes sous le pseudo de L’Odieux Connard. Voici donc le cinquième tome de son Petit Théâtre des Opérations, ici consacré à une seule et même personne. Et encore, je soupçonne qu’il a fallu élaguer un peu.
Cette personne, c’est Adrian Carton de Wiart, au destin aussi improbable que son nom. Il aura notamment survécu à deux guerres mondiales au plus près de la baston – non sans perdre pas mal de bouts.
Afrique du Sud, Soudan, France, Pologne, puis Norvège, Yougoslavie, Italie et même Chine (où il insulte Mao): le parcours de ce Belge qui, comme le dit le sous-titre, fut le Britannique le plus dangereux du monde est un petit peu l’atlas de là où ça se bagarre pendant la première moitié du XXe siècle.
J’avais déjà croisé la route de ce personnage au fil de mes nombreuses lectures sur la période, mais je ne connaissais pas tout les détails. Notamment la quantité invraisemblable d’accidents aériens auxquels il a survécu. Je sais bien que l’avion n’a pas toujours été un moyen de transport fiable, mais là c’est franchement abusé!
Comme d’habitude dans Le Petit Théâtre des Opérations, on retrouve le duo Julien Hervieux / Monsieur le Chien, le premier au scénario et le second aux dessins. Ce qui nous donne droit à l’habituel cortège d’hyperbole et de décalage, comme le bébé Adrian à moustache et le vibrabantium, un alliage belge à base de frites. C’est très con, mais ça m’a fait beaucoup rire.
Adrian Carton de Wiart finit par mourir. À l’âge de 83 ans. Ça calme. Cette bande dessinée est un hommage certes décalé, mais pas beaucoup plus que le personnage lui-même. Dans tous les cas, c’est une lecture très recommandable.
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