Badgers Bucket + Wizards of Wiznan + Magoyond à Sion

On dirait que Magoyond a pris goût au Valais, parce qu’après leur concert à Monthey l’année passée (et avant un possible retour l’année prochaine, mais chut!), les voici à Sion, au Port Franc, pour le dixième anniversaire du Point-Rock, accompagnés de Badgers Bucket et des Wizards of Wiznan.

C’est donc avec ma dame que nous prenons la route de Sion. Quand je lui ai dis « Magoyond en conc… », elle a tout de suite répondu « oui!! ». Dont acte. Elle a bien du courage, parce que c’est elle qui va conduire à l’aller et au retour, chaque fois pas loin de deux heures de route.

C’est vers 20 h que nous arrivons donc au Port Franc. La salle est un ancien entrepôt, sis dans une zone industrielle en banlieue de la petite ville de Sion. Elle a visiblement été aménagée à coups de containers, ce qui lui donne un gros côté indus. La scène a une capacité d’environ 600 places.

Quant au Point-Rock, j’ai d’abord cru qu’ils s’agissait d’une association locale, mais c’est en fait un bar. Il est aussi dans la banlieue de Sion, mais pas la même. Sion, c’est quand même une sacrée métropole!

Badgers Bucket (cover-band classic rock, Suisse) en concert au Port Franc de Sion pour le 10e anniversaire du Point-Rock, le 9 novembre 2024, avec Wizards of Wiznan et Magoyond. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

Mais il est l’heure de passer aux choses sérieuses. Enfin, surtout aux choses bruyantes et, un peu après 20 h 30, Badgers Bucket envoie la sauce. Il s’agit d’un groupe local qui est spécialisé dans les reprises.

Je vais être franc: à l’annonce, je n’étais pas très enthousiaste. Je le suis nettement plus après leur prestation, qui proposait le parfait mélange d’énergie et de familiarité pour chauffer la salle – laquelle en a bien besoin, vu que c’est un nid à courants d’air.

Badgers Bucket va jouer avec énergie, enthousiasme et maîtrise pendant un peu plus d’une heure. La setlist affiche une blinde de grands noms du classic rock: Deep Purple, Guns n’Roses, The Cult, David Bowie, etc.

Eh bien c’était bien cool! Pas transcendant non plus, surtout pour un vieux prog-head blasé dans mon genre (encore que j’aime beaucoup The Cult), mais ça a bien fait bougé la petite foule qui commençait à se masser devant la scène.

Wizards of Wiznan (stoner/doom/post-metal, Suisse) en concert au Port Franc de Sion pour le 10e anniversaire du Point-Rock, le 9 novembre 2024, avec Badgers Bucket et Magoyond. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

Vers 22 h 15, Wizards of Wiznan entre sur scène pour une prestation d’un peu plus d’une heure. Né en 2019 à Nendaz (le nom « Wiznan » est une déformation de Végenand, nom d’un village local qui aurait été abandonné suite à la Peste noire), le groupe se revendique stoner-doom.

Sur scène, on retrouve pas moins de trois guitaristes – ce qui, à mon avis, est un peu abusé, d’autant que d’éventuelles subtilités sont noyées dans le son live. Ça donne par contre une présence scénique particulière, renforçant l’intensité des morceaux.

J’avoue ne pas avoir trop accroché. Wizards of Wiznan a clairement un univers musical très personnel et intéressant, que personnellement je rapprocherais du post-metal (notamment avec un chant saturé parfois en duo avec une voix claire). Mais j’ai trouvé les compositions un peu trop répétitives et, pour tout dire, j’ai fini par aller manger un morceau au milieu du set.

Note pour plus tard: écouter un concert le ventre creux est une mauvaise idée.

Magoyond (metal alternatif zombiesque, France) en concert au Port Franc de Sion pour le 10e anniversaire du Point-Rock, le 9 novembre 2024, avec Badgers Bucket et Wizards of Wiznan. Photo: Stéphane Gallay, sous licence Creative Commons (CC-BY)

Une fois une mitraillette (de gros calibre) expédiée au food-truck belge, je rejoins ma dame aux premiers rangs pour Magoyond. On est fan ou on ne l’est pas et, visiblement, je ne suis pas le seul: je compte bon nombre de t-shirts à l’effigie du groupe dans la salle.

Et enfin, c’est vers 22 h 45 que le quatuor français déboule pour un set de près d’une heure trois quarts. Et si le public est d’abord clairsemé, la salle se remplit très rapidement quand le groupe commence attaque les pistes les plus remuantes de son répertoire.

Cette fois-ci, Magoyond a une (relativement) grande scène pour eux tous seuls et ne se privent pas pour occuper l’espace, surtout Le Mago (au chant et à la guitare) et Aspic (à la basse et, parfois, aux claviers); Vito, le second guitariste, est un peu moins expansif pendant que Nobru est quelque peu limité par sa batterie, mais compense par un jeu énergique.

J’ai de nouveau été un peu surpris – et, pour tout dire, un peu déçu – par la setlist, dominée par les plus anciens titres. J’aurais pensé que le groupe aurait eu à cœur de plus mettre en avant les pistes de Necropolis (et j’attendais même des extraits du prochain EP, Zeppelin). Il faut attendre le troisième morceau pour avoir le premier titre du dernier album et, en tout, il y en aura sept sur dix-neuf titres joués.

Je soupçonne que c’est parce que Magoyond veut aussi donner un aperçu aussi large que possible de son univers musical et de la narration, à base de virus zombificateur, de fantastique grand-guignolesque et de références pulp assumées. Et peut-être que je ne suis pas non plus le public-cible, dans ce cas.

Mais je ne vais pas bouder mon bonheur, parce que Magoyond sur scène, c’est quand même du grand spectacle. C’est surtout Le Mago, qui joue à fond son rôle de « Monsieur Déloyal » dans ce circus-metal déjanté. En plus d’une voix remarquable et d’un jeu de guitare puissant, il assure le show.

Et, sans vouloir me répéter, le public aussi. Alors, certes, ce n’est pas une énorme foule qui forme une masse compacte devant la scène, mais il y a tout de même un volume très respectable de bruit et d’enthousiasme.

C’est presque dommage que Magoyond n’ait pas réussi à caser « Le Village » à minuit pile; c’était pas loin, cela dit. Parce qu’après, le temps de caser trois dernières pistes en rappel et il est minuit et demie quand le groupe prend congé. On discute un peu avec les musiciens, on ramasse du merch et il est temps pour nous de reprendre la route. Arrivée à la maison à près de quatre heures du matin, ça pique.

Mais bon, c’était une très chouette soirée. Déjà, j’étais avec ma dame; on n’a pas exactement les mêmes goûts musicaux, donc ce n’est pas chose courante. Ensuite, ben c’était Magoyond, ‘nuff said. En prime, j’ai pu croiser quelques spectateurs de la chaîne, notamment Jean-Philippe (si mes souvenirs sont bons) et Marc Dalton, guitariste de Wizards of Wiznan et aussi connu pour son projet Félonie. Et enfin, ça m’a permis de découvrir le Port Franc, une salle plutôt sympa.

Globalement, la sono est bonne – à part le DJ set final, qui crachait plus fort que les grosses enceintes du concert – mais j’ai moins été fan du light, principalement en rétro-éclairage avec pas mal de zones d’ombre sur la scène. Enfin, moi, ça va; mon appareil photo a nettement moins apprécié.

Et d’ailleurs, vous pouvez retrouver les photos sur Flickr (sous licence Creative Commons, comme d’habitude). Et ce présent live-report est également disponible en vidéo, sur YouTube et sur Peertube.

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