« Je suis Vaisseau », d’Olivier Bérenval

Un millénaire et demi dans l’avenir, une humanité unie essaime dans la galaxie grâce à d’immenses nefs spatiales pilotées par des intelligences artificielles avancées. C’est l’une de celles-ci que nous suivons dans Je suis Vaisseau, d’Olivier Bérenval.

Car ce roman va nous faire suivre le vaisseau en tant que lieu, mais aussi en tant que personnage. Le vaisseau en question est un monde en soi, long de près d’un millier de kilomètres, avec de multiples écosystèmes et des usines, dont le but est la terraformation et la colonisation de planètes lointaines.

Et, pour cela, l’humanité a adopté une approche radicale: l’ingénierie génétique. La plupart des humains à bord viennent de souches spécifiquement sélectionnées pour coloniser des environnements inhospitaliers. Et, en fait d’humanité unie, on a en fait une multitude de peuples qui, parfois, semblent plus alien que de « vrais » extra-terrestres.

Et donc, au beau milieu de la mission, un des habitats de Vaisseau subit un événement catastrophique, causant des répercussions majeures dans le fonctionnement de la machine bien huilée. Et se pose la question: est-ce vraiment un accident?

Je suis Vaisseau est un roman rempli de bonnes idées. Vous commencez à me connaître: une telle entrée en matière signifie qu’il y a un « mais »; j’y reviendrai plus tard.

Le contexte est particulièrement travaillé. On a une sorte d’empire colonial qui ne veut pas dire son nom, une société en apparence très libre, mais très surveillée, et une humanité prétendument unie, mais encore plus disparate qu’à notre époque. Le tout sous le regard de Vaisseau, « l’Observateur et l’Observé », en théorie omniscient et bienveillant, mais en réalité ni l’un ni l’autre. Tout ceci crée des tensions.

Le mécanisme de la terraformation est également bien pensé et, à tout le moins crédible. Ça ajoute un petit côté hard-science à ce qui serait autrement plus du domaine du space-opera.

Là où je suis moins enthousiasme, c’est sur le rythme. L’accident mentionné plus haut, qui est vendu comme l’événement central de Je suis Vaisseau, est un peu trop central, justement. Il arrive au milieu du roman, ce qui est un peu tard à mon avis. Et on ne peut pas dire non plus que ce qui se passe après soit vraiment palpitant.

De plus, je pense que l’auteur aurait pu aller plus loin dans certaines des idées mentionnées précédemment, notamment pour mettre en avant les mécanismes de contrôle social et les tensions intra-communautaires. En fait, le roman manque d’enjeux forts ou, à tout le moins, clairement identifiés.

Néanmoins, Je suis Vaisseau est un roman de science-fiction intéressant, avec un contexte original et quelques personnages marquants. À noter que c’est un roman qui fait partie d’un univers commun à d’autres titres signés Olivier Béranval.

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