Je dois vous avouer que je regarde toujours avec une certaine suspicion les groupes avec une longue histoire ressortir des nouveaux albums. Dans le cas de Sommargryningsljus, nouvel album de Kaipa, je me suis laisser convaincre par les collègues Notes Review et Rhyme Signatures et j’avoue que j’ai plutôt bien fait.
Kaipa est une formation suédoise qui existe depuis plus de cinquante ans, même si elle a connu quelques interruptions au fil des années. Surtout connu dans son pays d’origine à ses débuts, le groupe a fini par gagner une renommée internationale, notamment par la participation de son ancien guitariste, Roine Stolt, dans des projets comme Transatlantic.
Musicalement, Kaipa propose un rock progressif symphonique sérieusement influencé par les sonorités de la fin des années 1970 – UK, mais aussi les albums de Mike Oldfield de cette période. Il a la particularité d’avoir une voix féminine, mais également une voix masculine, et aussi d’intégrer des passages chantés en suédois.
Si j’ai bien compté, Sommargryningsljus (« lumière de l’aube d’été ») est le seizième album studio du groupe. Il ne dure pas moins d’une heure et quart, pour huit pistes (plus un bonus), dont six de plus de neuf minutes. Oui, c’est donc bien du prog. C’est d’ailleurs un concept-album sur le thème d’une nuit d’été, du crépuscule à l’aube.
Sur le papier, Kaipa aligne beaucoup d’éléments pour me déplaire: un groupe assez ancien, très inspiré par le prog seventies (donc potentiellement rétro-prog), avec une chanteuse. Et pourtant, j’aime beaucoup cet album.
Sans que je ne m’explique trop pourquoi, la voix d’Aleena Gibson – peut-être plus lyrique que les chanteuses habituelles de prog – passe crème. De même, le rock progressif symphonique affiche certes des sonorités vintage (surtout dans les claviers), mais le son est globalement très moderne et les compositions sont remarquablement maîtrisées.
C’est aussi plutôt varié, avec des parties au violon, au saxophone ou à la flute. Comme mentionné plus avant, par moments, ça me rappelle UK, par exemple sur l’intro de « Chased by Wolves and Burned by the Sun » ou « Songs in Our Hands » (grosse vibe de « Rendezvous 6:02 »).
Et, quand on parle de rétro-prog, il faut quand même mentionner que certains des titres de cet album ont été composés il y a plus de vingt-cinq ans et si Hans Lundin, membre fondateur de Kaipa, les a sérieusement retravaillées, il a aussi dû faire pas mal d’archéologie musico-informatique pour les récupérer (sur des disquettes).
Donc, Sommargryningsljus, c’est septante-cinq minutes de rock progressif de haute volée. Certes, Kaipa ne nous propose pas le prog le plus inventif qui soit, mais il y a de la recherche et surtout un goût du travail bien fait qui devrait ravir les amateurs. L’album est disponible sur Bandcamp, via InsideOut.
Bonus: la vidéo du morceau-titre (en version « single édit »)
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