Allons bon, me revoici à chronique un album à peu près en même temps que le collègue et ami JC. En même temps, la sortie d’un nouvel album de Frost*, en l’occurrence ce Life in the Wires, est toujours un petit événement dans notre microcosme prog.
Frost*, c’est une formation britannique née de l’esprit enfiévré du sieur Jem Godfrey il y a vingt ans. Au fil des années, elle s’est bâtie une discographie sur une base de néo-prog survitanimé et infusé d’influences pop.
Et pour ce Life in the Wires, le groupe a mis les bouchées doubles – littéralement: l’album dure une heure et demie. Il se compose de quatorze pistes, parfois dépassant la barre des huit minutes – voire vingt pour le morceau-titre, divisé en deux parties.
Histoire d’enfoncer le clou, Frost* propose ici un concept-album, racontant le voyage d’un gamin qui, dans un monde futuriste dominé par les IA, capte un signal sur une vieille radio et part à la recherche de ce Livewire qui cause dans le poste.
Jem Godfrey affirme vouloir renouer ici avec le style qui avait fait le succès de leur premier album, l’excellent Milliontown (premier Album de l’Année de ce blog, en 2006, d’ailleurs). Et j’avoue que c’est plutôt réussi, de ce point de vue.
J’ai toujours apprécié Frost* pour son style, que je perçois comme une tentative de remettre le néo-prog au goût du jour. Je vois le style comme une tentative, à l’époque, pour fusionner la créativité du rock progressif avec la pop des années 1980 et, de mon point de vue, le groupe fait pareil, mais avec la pop contemporaine (voire l’hyperpop).
Sauf que Life in the Wires est un peu différent; plus prog dans sa démarche et dans sa structure. Ce qui est d’ailleurs le plus gros défaut de cet album, à mon avis: il est très long, probablement trop.
Autant évacuer ce point tout de suite: nonante minutes, c’est vraiment beaucoup et le rythme en souffre un peu. Il y a pas mal de morceaux calmes, voire plan-plan, qui cassent le rythme.
Ceci posé, le rythme, Frost* n’en manque pas! Le groupe aligne ici encore des compositions hyper-énergétiques qui emportent l’enthousiasme. Elles sont souvent dominées par des claviers impressionnants de maîtrise; on sent que Jem Godfrey s’est fait plaisir, même si on peut regretter que l’excellent John Mitchell, à la guitare, soit lui moins présent.
Le côté concert-album est également bien maîtrisé, avec quelques thèmes récurrents et aussi des insertions d’enregistrements radiophoniques, notamment des « can you hear me? » qui posent bien l’ambiance. J’avoue que j’avais un peu vu venir la fin, mais je lis beaucoup trop de SF.
Nan, je déconne: on ne lit jamais trop de SF.
Mais pour conclure la chronique de cet album, Frost* nous régale encore avec un très bon album. Alors, non, Life in the Wires n’est pas parfait, mais quand il est bon, il est vraiment très bon. Suffisamment pour le recommander chaudement aux amateurs de rock progressif, et aussi sans doute pour finir dans le top de cette année.
L’album est disponible sur Bandcamp.
Bonus: la vidéo du morceau-titre (pt I)
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Ben tu vois, tu vas aussi le mettre probablement dans le top 2024 😉
Pour être honnête, je ne me faisais pas beaucoup d’illusions sur ce point. Je soupçonne que, pour faire un album qui me déplaise, Frost* devrait faire un gros effort conscient.