À l’écoute de cet album de Seth, La France des Maudits, j’ai immédiatement pensé « Magoyond, mais sérieux, et avec le Diable plutôt que les zombies ». Et en black-metal, aussi. Ça vous parait chelou? Ça l’est – enfin, ma comparaison l’est, mais je vous explique pourquoi plus loin.

Vétéran de la scène black-metal française, Seth est né à Bordeaux en 1995. Les six musiciens proposent, sur cet album, un black-metal brutal, mais mélodique, voire symphonique par moments, avec un chant saturé en français.

La France des Maudits est le septième album du groupe, un concept-album autour de la Révolution française revisité à la sauce occulte. Il compte neuf pistes, la plupart entre cinq et huit minutes, pour une durée totale de cinquante minutes.

OK, mais pourquoi la comparaison avec Magoyond? D’abord parce que mon cerveau est un peu un connard, mais aussi parce que je sens dans cet album le même souffle épique que sur Necropolis. Alors, certes, Seth nous parle ici de la Révolution française et pas de zombies, mais il y ajoute une couche de fantastique.

La France des Maudits, c’est l’Histoire vue à travers un prisme déformant, en teintes de nuit et de sang et où les forces occultes jouent avec le destin des hommes – pour le pire, certes, mais aussi pour le meilleur, en les libérant de leurs chaînes.

Et je dois dire que même moi, qui ne suis pas particulièrement sensible au décorum black-metal, je me laisse volontiers prendre dans l’ambiance de cet album. Il y a un côté black-metal très classique, avec notamment le chant screech, mais également des aspects atmosphériques et mélodiques, plus des ambiances très épiques.

Je recommande notamment « Et que vive le Diable! », « Ivre du Sang des Saints » et « Insurrection », mais il n’y a globalement rien à jeter. Les compositions sont solides, les musiciens au taquet et la production très propre. Même le chant saturé est intéressant – peut-être parce qu’en français et que je peux comprendre les paroles.

À noter l’album se termine par une reprise de « Initial BB », de Serge Gainsbourg – et parvient à l’exploit de me faire apprécier du Gainsbourg. J’ai un petit peu ricané à l’idée de conclure un album intitulé La France des Maudits par une chanson qui parle d’une personnalité bien cursed.

Découvert via Angry Metal Guy – parce que bien sûr, je découvre des groupes français via des blogs américains – Seth est un groupe dont le black-metal est un peu à la frontière de ce que j’aime dans ce genre, mais le côté mélodique et épique fait de La France des Maudits un album vraiment impressionnant, qui va peut-être se glisser dans le top de l’année. Il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Et que vive le Diable! »

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