On continue dans le metal français, mais dans un genre passablement différent. En effet, comme vous pouvez déjà en juger par la pochette, Nemedian Chronicles propose, avec The Savage Sword, du bon gros power-metal pour barbare en slip de fourrure.

Vous allez rire: Nemedian Chronicles est un groupe toulousain. Fondé en 2017, ils se calent dans une sorte de revival power-metal, empruntant à la fois au metal des années huitante et à des formations un peu plus récentes, comme Blind Guardian – notamment par la voix du chanteur. Dans tous les cas, c’est plutôt épique.

The Savage Sword est le premier album « plein format » du groupe – et peut-être même un peu plus que plein. Il compte la bagatelle de douze pistes, dont deux de neuf minutes, pour une durée totale de septante et une minutes.

Commençons par un aveu: j’ai un gros avis défavorable sur Conan. La faute au film, que j’ai vu il y a quelques années et qui a failli m’envoyer dans un coma éthylique avancé. Je n’ai pas lu les histoires originelles (ne parlons pas des comics). Mais j’ai plutôt bien aimé cet album.

Il faut avouer que The Savage Sword regorge de titres qui poutrent, à l’image du héros de cette histoire. Et, aussi à l’image de ce héros, c’est un peu suranné et parfois plus subtil que ça en a l’air de prime abord.

Nemedian Chronicles, c’est une dose de heavy-metal « à l’ancienne », une dose de power-metal épique – aussi un peu à l’ancienne, mais moins – et quelques touches modernes et des compositions qui savent parfois se montrer complexes, frisant le prog. Pour un premier album, le groupe fait montre d’une maturité et d’une technique impressionnantes.

Parmi mes préférées, je mentionnerais notamment « Tower of the Elephant », « The Savage Sword » et l’instrumental « Black Lotus/The Curse of Thog ». En fait, beaucoup des compositions de l’album ont un côté très basique, mais avec un twist plus élaboré au milieu, ce qui est plutôt cool, mais fait parfois artificiel.

Et on en vient au côté problématique de The Savage Sword: septante et une minutes. C’est beaucoup et, sur ce genre de musique, c’est sans doute trop. Pour le coup, le groupe aurait été plus inspiré de rester aussi old-skool sur le format de l’album.

Dans les défauts, plus mineurs, je mentionnerais aussi un mix qui parfois a des ratés surprenants (la musique qui écrase la narration de l’intro, par exemple) et le fait que je n’ai trouvé nulle part le crédit pour la voix féminine (ni pour les claviers) qui accompagne certains des titres et c’est bien dommage, parce que ça donne un relief certain à ces compositions.

Mais tout ceci ne doit pas occulter l’essentiel: Nemedian Chronicles déboule dans le metal-game français avec une carte de visite en acier trempé. The Savage Sword, recommandé par plein de monde et notamment Angry Metal Guy et Metal Hunters, mérite qu’on s’y intéresse.

Bonus: la lyric-video du morceau titre

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