Dans “Conan”, il y a “con”. Je sais que cela va paraître au mieux hérétique et plus probablement trollesque à un certain nombre de mes lecteurs, mais, trois jours après, je suis encore un peu énervé. Car, ce lundi, j’ai comblé une lacune culturelle et regardé Conan le Barbare.

Ce n’était pas une bonne idée. Au moins ça me permet d’en dire du mal en toute connaissance de cause.

Car, avec d’autres bouses (du genre Matrix), Conan le Barbare fait partie du panthéon cinématographique des rôlistes. Si cela ne me mystifie pas tant que ça, ça me déprime quand même un peu. Ça explique aussi beaucoup de choses sur le fétichisme suspect du rôliste lambda envers les grosses brutes qui cognent en général, les barbares en particulier et, plus généralement, le med-fan.

Conan, c’est un peu comme les vieux donjons de nos débuts: les décors sont ringards, les acteurs jouent comme des savates des personnages unidimensionels qui, même à l’époque (je soupçonne même à l’époque du livre originel), étaient des clichés, le scénario est inexistant et l’action incohérente et mal branlée.

Qui plus est, la juxtaposition de l’ambiance qui se veut épique (mais qui fait plus colegram) et de la pauvreté des moyens donne l’impression d’un nanard en roue libre, où l’intérêt principal tient surtout dans la plastique des acteurs (Schwarzie et quelques potiches sous-vêtues et surpulmonées).

Alors, certes, c’était le début des années 1980, mais ça n’explique pas tout et, surtout, ça n’excuse rien. J’irais presque jusqu’à dire que ce film a pourri toute une génération de rôlistes, qui depuis ne jurent plus que par D&D et ses multiples avatars et rétroclones et, de façon plus générale, le med-fan le plus basique, niveau zéro de la création d’univers.

Les seules choses qui ont sauvé la soirée étaient les commentaires du gang habituel, façon Mystery Science Theater 3000. Mais je suis prévenu: la prochaine fois qu’on me propose de voir ce genre de “classique”, il me faudra des bières.

Beaucoup de bières…

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