Disenchantment

Disenchantment

Une princesse, un elfe et un démon entrent dans un bar. Oui, je sais: je vous ai déjà fait la blague un certain nombre de fois, mais, dans le cas de Disenchantment, c’est à peu près littéralement le début de cette série animée signée Matt Groening. À vrai dire, c’est le titre du premier épisode.

“L’Empire de l’imaginaire”, de Michael Witwer

"L'Empire de l'imaginaire", de Michael Witwer

Qui était Ernest Gary Gygax? Les rôlistes, ne répondez pas tout de suite! Bon, d’accord: un peu tout le monde sait que Gary Gygax est le créateur de Dungeons & Dragons (D&D pour les intimes) et, partant, du jeu de rôle. Mais qui était-il vraiment? C’est à cette question que tente de répondre l’ouvrage de Michael Witwer, L’Empire de l’imaginaire (Empire of Imagination en VO).

Dragon Kings

J’avoue: si j’ai souscrit au projet Dragon Kings, c’est parce qu’il combine jeu de rôles et rock progressif. Bon, après, sans trop de surprise, quand on dit “jeu de rôles”, on dit en fait Dungeons & Dragons. Quant au rock progressif, c’est plus du métal progressif avec une grosse influence seventies qui tache.

“Playing at the World”, de Jon Peterson

Quarante ans, ça fait une paye! Il était donc presque logique qu’un historien s’attache à retracer la genèse des jeux de rôles en général et de son Grand Ancêtre en particulier, j’ai nommé Dungeons & Dragons. Pour le coup, c’est Jon Peterson qui s’y colle, dans un ouvrage intitulé Playing at the World.

“Of Dice and Men”, de David Ewalt

En cette année anniversaire, la lecture d’un ouvrage sur l’histoire de Donjons & Dragons s’imposait: c’est chose faite avec Of Dice and Men, du journaliste américain David Ewalt, qui prouve une fois de plus que le jeu de rôles mène à tout (y compris à travailler pour Forbes), même sans avoir forcément à en sortir.

Donjon & Dragoniversaire

Il y a quarante ans – janvier 1974 – paraissait la première édition de Dungeons & Dragons et, avec lui, le jeu de rôle ludique tel que nous le connaissons, à quelques détails près. Sur BoingBoing, le journaliste Ethan Gilsdorf a écrit un article intitulé At 40 Years Old, Dungeons & Dragons Still Matters, dans lequel il revient sur cet anniversaire.

The Hobbit: An Unexpected Journey

Vous vous attendiez à quoi? Bien sûr que je suis allé voir The Hobbit, sous-titré “An Unexpected Journey”, ce premier film de la nouvelle trilogie signée par Peter Jackson d’après l’œuvre de Tolkien! Soyons clair: les mots clés sont “d’après” et ceux qui y vont pour voir une adaptation fidèle vont forcément être déçus.

À mon avis, il faut surtout y voir une prequel de The Lord of the Rings – ce qui est d’ailleurs un peu le cas, mais ici, Jackson et ses scénaristes font des efforts spectaculaires pour raccrocher les wagons et assurer une continuité aux deux œuvres.

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Dungeon Crawl Stone Soup

Ma dernière excuse en date pour un manque de productivité massif s’appelle Dungeon Crawl Stone Soup. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un jeu d’exploration de donjon à la Rogue, en d’autres termes un “Rogue-like”. Vous connaissez la routine: créer un personnage, descendre dans un labyrinthe, y basher du monstre, ramasser du trésor et de l’équipement, monter de niveau, trouver l’artefact ultime et ressortir.

L’intérêt de cette énième variation est qu’une attention particulière a été portée à la conception et à l’ergonomie du jeu. La plupart des trucs inutiles ou chiants ont été purement et simplement retirés du jeu, comme la gestion de la lumière (ceux qui se sont retrouvé à court de torche dans Moria savent de quoi je parle), pas mal de trucs ont été simplifiés et il y a même un bouton pour explorer automatiquement le niveau.

Le jeu comporte également un grand nombre de classes et de races dans la grande tradition D&D et, plus intéressants, des dieux qui ont tous leur agenda et qui influent sur la manière de jouer: l’un déteste la magie, l’autre ne supporte pas les mutations, etc. Les niveaux sont aussi assez variés, avec quelques sous-donjons intéressants.

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L’Auberge du joyeux condamné

Voici un billet qui va réveiller des souvenirs chez ceux de mes lecteurs qui ont beaucoup de peuxeux (en termes non-rôlistes: les vieux). Le plan de salle de la convention Trolls & Légendes a réveillé en moi le souvenir de l’Auberge du joyeux condamné, une forme de donjon pas comme les autres à mi-chemin entre le jeu de rôle et le jeu de plateau, jouée notamment par correspondance du temps de Plié en deux.

Comme il semble ne plus en exister aucune trace sur le réseau, je me suis dit qu’il était temps de rectifier cette injustice et, puisque les zombies sont à la mode, de ressusciter les morts. Ce billet est donc un travail d’historien; il faut bien que je justifie mes longues années d’errance universitaire. Et, comme tout travail d’historien, il n’est définitif que tant qu’il n’est pas contesté par des Gens Qui Savent Mieux; donc si votre Alzheimer est moins précoce que le mien, n’hésitez pas à me corriger.

Donc, l’Auberge du joyeux condamné est née dans l’esprit malade, enfumé, alcoolisé, barrez les mentions inutiles, du ci-devant Rascal, Pascal Cretton pour les intimes et les fichiers occultes de la Confédération. L’idée est la suivante: dans une auberge transformée en arène, des condamnés s’affrontent dans une joute à mort: le dernier survivant est automatiquement gracié. Sauf que tous les personnages commencent avec pour seul équipement que leurs vêtements, et encore.

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Braunstein, aux origines du jeu de rôle

Je me coucherai moins bête ce soir, grâce aux efforts combinés du blog Ars Ludi de Ben Robbins et de celui qui commente de temps en temps ici même sous le nom de Greg Pogorzelski (nom connu de la rédaction). En effet, par le biais d’un article maintenant assez ancien intitulé Braunstein: the Roots of Roleplaying Games, j’ai appris l’histoire de ce premier pas vers la notion de meneur de jeu et de personnage-joueur lancée par un wargamer de la vieille école, David Wesely.

Pour faire court, ce dernier a eu l’idée, en 1967, de faire jouer à ses joueurs habituels non seulement les commandants militaires, mais également des citoyens de la ville voisine, une cité prussienne fictive du nom de Braunstein. En ce faisant, il est sans doute devenu le premier MJ de l’histoire – sans le savoir, puisque le terme est apparu longtemps après. Dingue ce qu’on a pu faire comme conneries en 1967!

Lisez l’article, il est certes en anglais, mais il est passionnant pour qui s’intéresse – même de loin – à l’histoire du jeu de rôle. On y apprend que la première partie a été, du point de vue de son organisateur, un échec cuisant – sauf que ses joueurs en redemandèrent. On apprend également comment un certain Dave Arneson est devenu le premier PJ en s’investissant totalement dans son rôle de révolutionnaire sud-américain dans une version postérieure de Braunstein se déroulant dans une république bananière.

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Et toi, tu joues à Donjons & Dragons ou au jeu de rôle?

Donjons & Dragons, c’est du jeu de rôle ou bien? C’est un peu le troll de la semaine – OK, des deux dernières décennies et n’en parlons plus! – qui déboule sur divers sites de la rôlosphère francophone. Je vous en parle ici parce que j’ai également eu une conversation sur ce thème avec un des (courageux) joueurs présent à la Convention des Neiges ce week-end.

Je vais vous la faire courte: allez voir le blog JDR de  SCRiiiPT: Donjons & Dragons c’est du jeu de rôle ou pas ? À peu près tout y est, y compris un commentaire de votre serviteur et un petit sondage débile, sur lequel je permets de broder un peu plus ici.

D&D est-il du jeu de rôle? Je répondrais “oui, mais” pour des raisons très personnelles qui tiennent à mes derniers mois de pratique de D&D et qui expliquent pourquoi je n’y ai pas rejoué depuis. Ça tient un peu du traumatisme de la petite enfance (à quinze ans près, mais on ne va pas chipoter). Sans rentrer dans les détails sordides (des âmes sensibles – ainsi que certains témoins survivants – lisent ces lignes), les gens avec lesquels je jouais à l’époque ne pouvaient concevoir le jeu de rôle autrement qu’avec des figurines, des plans à l’échelle et ce genre de blagues.

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Conan le Barbare niveau zéro

Dans “Conan”, il y a “con”. Je sais que cela va paraître au mieux hérétique et plus probablement trollesque à un certain nombre de mes lecteurs, mais, trois jours après, je suis encore un peu énervé. Car, ce lundi, j’ai comblé une lacune culturelle et regardé Conan le Barbare.

Ce n’était pas une bonne idée. Au moins ça me permet d’en dire du mal en toute connaissance de cause.

Car, avec d’autres bouses (du genre Matrix), Conan le Barbare fait partie du panthéon cinématographique des rôlistes. Si cela ne me mystifie pas tant que ça, ça me déprime quand même un peu. Ça explique aussi beaucoup de choses sur le fétichisme suspect du rôliste lambda envers les grosses brutes qui cognent en général, les barbares en particulier et, plus généralement, le med-fan.

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Rétroclones

Image Tobias Rütten (CC:SA)

J’ai vraiment du mal avec le concept de nostalgie. J’ai beau écouter une musique qui prend sa source il y a quarante ans et être fan de steampunk, ce ne sont pas des passions qui s’appuient sur un quelconque regret d’une époque disparue et dont j’apprécie plus particulièrement les relectures contemporaines. En plus, la nostalgie, ça donne son nom à une radio de merde, donc non (on me dira que la courtoisie également, mais ce n’est pas le sujet, alors silence).

C’est pourquoi l’actuelle mode des rétroclones dans le jeu de rôle — surtout anglo-saxon — me laisse particulièrement froid. À l’origine, il s’agit d’un mouvement cherchant à recréer sous une forme libre (comme dans “licence libre”) des vieux systèmes plus édités depuis longtemps. Depuis, c’est devenu plus commercial et bon nombre d’éditeurs — notamment Wizards of the Coast/Hasbro, l’éditeur de Dungeons & Dragons — se sont lancés dans le créneau et rééditent des vieux jeux avec un minimum de changements.

Théoriquement, je suis le cœur de cible pour un tel mouvement: ludosaure, quadra, avec peu de temps libre et un pouvoir d’achat plus que décent. Seulement, les rétroclones évoquent en moi un style et un type de jeu que j’ai abandonné depuis vingt ans au moins et qui ne m’intéresse plus du tout. Certes, l’idée de jouer avec des systèmes simples, sans se prendre la tête, est clairement intéressante et il y a sans doute des bonnes idées oubliées à ressusciter dans ces vieux bouquins. Ce qui m’ennuie plus, c’est que c’est également le retour à un style de jeu “old school”, qui peut se résumer par le classique triptyque “porte-monstre-trésor”.

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