Un an après les événements de la saison 2, nous voici de retour à Hawkins, Indiana, début juillet 1985, pour une nouvelle saison de Stranger Things. Les enfants ont grandi, les adultes ont vieilli et, sans surprise, les menaces reviennent.
Quand je dis « sans surprise », c’est peut-être le principal défaut de cette nouvelle saison. Ça et le fait qu’objectivement, cette troisième saison est trop longue d’au moins un épisode, peut-être deux.
On se replonge dans des années 1980 – très bien rendues, il faut le dire – et dans cette petite ville de l’Amérique profonde. Ville qui, après l’ouverture d’un immense centre commerciale dans sa périphérie, voit son centre commerçant péricliter.
On retrouve les créatures de l’Upside Down, cette fois réactivées par un projet soviétique qui étend ses ramifications jusqu’à Hawkins même. En plus méchantes et bien plus inquiétantes.
Et on retrouve la bande de gamins, qui découvrent les mystères de l’amour avec le tact et la délicatesse des jeunes gens de leur âge. Les rôlistes noteront que ça a un impact non négligeable sur la fréquence de leurs parties de D&D. On sent le vécu.
Et, pour les plus âgés, ils vont découvrir le monde des adultes (et, pour les plus âgées, le monde des vieux mecs blancs). Et pour les adultes… ok, c’est vraiment compliqué. Et tout ça ne va pas forcément aider.
Ah, je vous avais dit que le bazar se passe pendant la fête nationale américaine?
Donc, cette troisième saison reprend en partie la recette des deux précédentes: des gens font des expériences avec l’Upside Down, ce qui relâche des monstres sur Hawkins. Le souci, ici, est que ça démarre franchement lentement: les premiers épisodes sont principalement des atermoiements adolescents qui traînent en longueur.
Pas mal de mes contacts ont également souligné le côté un peu « too much » des antagonistes – l’Union soviétique qui construit une base secrète gigantesque sous Hawkins sans que personne ne voit rien. En d’autres termes, il y a cette impression que Stranger Things commence à s’auto-parodier.
Ça montre les limites du genre, mais m’a moins gêné dans la mesure où c’est assez cohérent avec les films de l’époque. J’ai encore le souvenir de films où tout le monde pompait sur tout le monde sans état d’âme.
Alors quelque part, avoir une situation à la Red Dawn, un agent soviétique aux faux airs de Terminator et une salle de commande qui rappelle celle de Stargate, ça ne me choque pas vraiment. D’autant que les personnages eux-mêmes en sont conscients.
Même la référence – un peu lourdingue – à The Neverending Story ne m’a pas dérangé. C’est dire!
Alors on ne va pas se mentir: c’est vrai que cette troisième saison – qui annonce assez peu subtilement une quatrième – n’est pas vraiment la meilleure du lot. Mais je l’ai globalement regardée sans déplaisir, avec quelques pointes jubilatoires.
De toute manière, je doute que si vous avez vu et apprécié les deux premières, vous allez passer à côté de celle-ci.
Bonus: la bande-annonce de la saison
(Image: poster de Kyle Lambert)
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