« The Land under Black Wings: Blood » de Dymna Lotva, mon album de l’année 2023

Cet article est le numéro 17 d'une série de 17 intitulée Albums de l'année

S’il y a des fois où l’Album de l’Année apparaît comme une évidence, 2023 a été nettement plus compliqué et, jusqu’à très récemment, j’hésitais encore entre plusieurs titres. Et non, je ne vous dirai pas qui tout de suite, histoire de ménager le suce-pince.

Si vous suivez mon blog depuis un moment, vous avez sans doute noté que je ne donne pas de note aux albums chroniqués. En fait, ce n’est pas tout à fait vrai: je leur donne une note dans le logiciel de lecture audio (Apple Music, née iTunes), mais c’est assez basique: quatre étoiles (sur cinq) pour un album que j’ai bien aimé; trois et demi, voire trois, si je n’ai pas été très enthousiasmé; quatre et demi si j’ai vraiment kiffé. Et, du coup, à la fin de l’année, je me fais une liste automatique avec tous les albums à plus de quatre étoiles.

Cette année, il y en avait 22 au total. OK, un peu plus en vrai, mais j’ai élagué et j’ai réparti le solde en cinq catégories.

En rock progressif (et assimilés), je retiendrai Arnaud Quevedo & Friends et son remarquable album 2nd Life, du « prog de chambre » qui rappelle par moment Magma, avec des compositions hypnotiques et composées avec précision, ainsi que le nouvel opus de Steven Wilson, The Harmony Codex, qui retourne à ses racines prog tout en gardant une sensibilité pop.

Oblivion Protocol m’a aussi surpris avec The Fall of the Shires, et, également dans les « rattrapés » du début d’année, il y a Moon Safari et Himlabacken Vol. 2. Enfin, en post-rock, Bruit ≤ continue à impressionner avec son EP Apologie du temps perdu vol. 1.

Dans la catégorie metal progressif, je mentionnerai plus particulièrement Supersonic Revolution, le nouveau projet d’Arjen Lucassen, et son album Golden Age of Music. Musicalement, rien de nouveau: cet album est à la musique des seventies ce que Star One est aux films de SF, mais il aurait mérité sa place simplement au kiffomètre, vu le nombre de fois que je l’ai réécouté. Et dans tous les cas, « The Rise of the Starman » est incontestablement ma chanson de l’année.

Sermon et son album Of Golden Verse aurait également été un excellent candidat, avec son prog-metal sombre et intense. Dans des genres plus techniques, Ne Obliviscaris avec Exul et Mercury de Psygnosis se sont illustrés, ainsi que le très perché The Kvlt of Glitch et Vvon Dogma I.

Le black-metal, surtout atmosphérique, est pour moi une découverte assez récente (si l’on excepte que j’écoutais du Bathory au début des années nonante) et j’y ai trouvé cette année pas mal de pépites. Je retiendrai surtout deux albums: As in Gardens, so in Tombs de …and Oceans et son black-metal symphonique grandiose et solaire, et Air Not Meant for Us de Fires in the Distance, avec ses longues compositions aux ambiances cosmiques.

Dans la liste, il y a aussi le très impressionnant black-atmo interstellaire de Inherits the Void, avec The Impending Fall of the Stars, Félonie représentant le terroir valaisan sur De Sève et de Sang, et le très expérimental 93696 de Liturgy, entre black-metal et néoclassique.

Pour le death-metal – là encore, et assimilés – je soulignerai le remarquable Anno 1696 d’Insomnium, concept-album historico-fantastique servi par un death mélodique solide, ainsi que le post-black-metal aux atmosphères envoutantes de Deadly Carnage, sur leur album Endless Blue.

J’ajouterai à ces deux titres l’album The Garden, de Hanging Garden, qui mélange death-metal et doom avec efficacité, et j’en resterai là – pour le moment.

Enfin, en metal « autres », je peux difficilement faire autrement que de commencer par le dernier Nanowar of Steel, Dislike to False Metal, qui une fois encore fait la preuve de sa versatilité musicale impressionnante. Ce groupe est non seulement une « éponge à styles », capable de pasticher un peu tout ce qui passe, et en plus en balançant des compositions à l’humour pas toujours très fin, certes, mais ravageur.

The Privateer et son Kingdom of Exiles m’avait aussi impressionné par son folk-metal musclé à thématique pirate. Je mentionne aussi Bloodlines, de Pyramaze, qui est un album très efficace dans son genre power-metal symphonique.

OK, si vous avez bien compté, ça fait vingt-et un albums. Et donc, tout ça c’est bien beau, mais c’est quoi l’album de l’année 2023? Eh bien on va revenir pour cela dans la catégorie death-metal / post-metal, comme annoncé, pour couronner Dymna Lotva, avec Зямля Пад Чорнымі Крыламі: Кроў. Ce qui, je ne vous apprends rien, signifie The Land under Black Wings: Blood.

Comme mentionné, le choix n’a pas été facile et il m’a fallu quelques nouvelles écoutes des candidats shortlistés pour arriver à cette conclusion. Disons que c’est l’intensité et l’impact émotionnel de cet album qui a fait la différence. The Land under Black Wings: Blood est une expérience musicale impressionnante et pas de tout repos. Dans ma chronique, je l’avais qualifié d’implacable et je reste sur cet épithète. Ce n’est clairement pas l’album le plus joyeux de l’année, mais l’année n’était pas particulièrement joyeuse non plus, alors on va dire que c’est raccord.

Je suppose que je pourrais aussi faire une rétrospective des concerts, mais très honnêtement, cette année, il n’y a quasiment pas eu de moment faible sur ce front. Tout au plus pourrais-je souligner le plaisir de voir enfin des groupes comme Wilderun, Aephanemer, Magoyond ou Villagers of Ioannina City et les grosses claques que furent les prestations de Cult of Luna ou Carpenter Brut, ainsi que l’affiche de rêve à Guitare en Scène, avec Wishbone Ash, Magma et Porcupine Tree.

Comme tous les bilans, celui-ci conclut donc l’année musicale 2023, même si je ne me fais aucune illusion sur le fait que je vais encore voir popper des pépites ces prochaines semaines, voire ces prochains mois. Je ne sais pas trop ce que 2024 nous réserve, mais je soupçonne que le plus difficile, ce sera encore une fois de faire un choix dans les trucs à écouter.

Des fois, la vie de chroniqueur, c’est dur.

Vous pouvez aussi retrouver cette chronique en vidéo, sur YouTube et sur Peertube, et je vous ai également bricolé une playlist avec des clips et extraits des vingt-deux albums sélectionnés.

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« Necropolis » de Magoyond, mon album de l’année 2022

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