« Necropolis » de Magoyond, mon album de l’année 2022

Cet article est le numéro 16 d'une série de 17 intitulée Albums de l'année

Le suspens, faire monter la sauce, toussa, c’est pas trop mon truc. Voyez-y une allégorie de ma vie sexuelle si vous voulez. Toujours est-il que c’est Necropolis de Magoyond qui est mon album de l’année 2022.

Je suis arrivé à cette conclusion après avoir pris en compte un grand nombre de données, de paramètres, d’algorithmes complexes et d’une intelligence artificielle turkmène. Non, en fait, c’est juste l’album que j’ai le plus kiffé cette année, ne serait-ce que parce qu’il m’a pris par surprise.

Voyez-y une allégorie, etc.

Necropolis, c’est un des projets les plus ambitieux de la scène metal française de ces dernières années: un concept-album de metal symphonique, continuation de la narration engagée par le groupe depuis de nombreuses années, une apocalypse zombie détonnante, déconnante et foisonnante.

Mais au-delà du délire (qui implique assez peu d’anges; blague de progueux), c’est aussi un album qui balance une quantité non négligeable de titres qui poutrent. Magoyond nous propose un metal à base de zombies, de titans, avec Lucifer et des Résistants. Ça fait un peu parc d’attraction – il y a d’ailleurs aussi un parc d’attraction dans l’histoire – mais c’est très maîtrisé.

Et voilà, c’est tout pour ce billet, merci au revoir!

Nan, je déconne.

Parce qu’en vrai, j’ai cette année une sélection de plus de vingt candidats, vingt-quatre albums sortis en 2022, pour être précis, et qui m’ont marqué. Du coup, je vous propose un petit tour d’horizon de mes chouchous de l’année, classés par genre. Bon, il y aura des chevauchements, mais c’est pas grave.

Voyez-y une allégorie, etc.

Rock progressif

Et je commence par le rock progressif et The Endless, de Dreadnought. C’est difficile de trouver quelque chose de vraiment original dans le rock progressif aujourd’hui, surtout dans cette variante rétro qui joue beaucoup sur les sonorités seventies, mais Dreadnought arrive à nous proposer une approche pas mal inédite, en mélangeant jazz, doom et black-metal.

Je vous recommande également Parius, avec The Signal Heard Throughout Space, qui propose un rock progressif qui s’inspire à la fois de Haken et, surtout, de Between the Buried and Me.

Aussi dans une catégorie proche du metal progressif, le prog instrumental de Cydemind, avec son album The Descent, propose des sonorités qui ont un petit côté « guitar hero », mais au violon.

Si vous aimez le violon, je vous conseille également You Have It All, le nouvel album de Lobate Scarp. C’est plus dans une veine néo-prog « classique », assez proche de Kansas, Spock’s Beard et Frost*, mais très bien réalisé.

Enfin, il y a le retour des Ouzbeks de Fromuz, qui, avec The Asymmetric Rules, nous gratifient d’un album dont le rock progressif symphonique explose dans une créativité improvisée remarquablement maîtrisée.

Metal progressif

En metal progressif, beaucoup de beau monde cette année, mais je retiens surtout Ayam, le nouvel album de Disillusion, qui propose une musique proche d’Anathema, toute en retenue et en émotions.

Et puis cette année, il y a le cas Wilderun. Leur nouvel album, Epigone, est vraiment très bien. Le collègue JC a tout à fait eu raison de le mettre album de l’année de ses Chroniques en images. Mais comme le groupe américain a déjà eu son album de l’année il y a trois ans, je ne vais peut-être pas le couronner à chaque fois

Je mentionnerai aussi le nouvel opus de Persefone, Metanoia, peut-être un brin trop technique, mais époustouflant dans la maîtrise de son metal progressif.

Plus classique, Amorphis nous revient en très grande forme sur Halo. L’album est une véritable démonstration du « son Amorphis », même s’il nest pas particulièrement innovant.

Post-rock / Post-metal

Passons au post-rock et au post-metal, avec pour commencer les inévitables Cult of Luna. J’ai l’impression que chaque fois qu’ils sortent un album, ils sont dans le top de l’année et The Long Road North ne fait pas exception. On retrouve sur cet album une impressionnante synergie entre une musique très atmosphérique, parfois planante, et les hurlements de Johannes Persson.

Au reste, on peut presque dire qu’ils sont deux fois dans le top, parce que je dois également mentionner Final Light, le projet conjoint entre Persson et James Kent, de Perturbator. C’est plus le côté Cult of Luna qui ressort, mais il y a également la coloration synthwave sombre.

Dans une veine plus classique post-rock, le split de Saar et Maudits propose deux pistes inédites de ces excellentes formations françaises, avec une mention spéciale au titre très cinématique de Maudits.

Et pour rester chez les Français, Ananke, le nouvel album de Cøllapse, propose une synergie assez bluffante entre post-rock et prog-rock, vivement conseillée aux amateurs des deux genres.

Metal pas-prog (mais un peu quand même)

En metal, j’étais parti pour faire une distinction entre power, death, black, mais d’une part, c’est pas toujours très clair qui fait quoi (et habillé comment), et d’autre part on va classer ça dans la catégorie “metal pas prog” et ça ira très bien comme ça. Et donc, j’aimerais mettre en avant une découverte – enfin une découverte pour moi, parce que ça fait genre vingt ans que ça existe, j’ai nommé Avantasia pour leur nouvel album, A Paranormal Evening with the Moonflower Society. C’est du symphonique avec une foule de chanteurs invités, très énergique, très enthousiasmant.

Dans une veine similaire, moins pléthorique, je citerai le groupe canadien Borealis, qui nous propose un Illusions de très haute volée, aux frontières du prog-metal à la Evergrey.

Toujours dans le symphonique, mais en plus brutal, le dernier album de Septicflesh, Modern Primitive, est somme toute assez fidèle à son titre avec un death-metal symphonique très travaillé.

Et, je vous en ai parlé récemment, Syn Ze Şase Tri nous propose, avec Ultimu’ Lup une variation sur le thème “death symphonique” encore plus épique, plus tellurique quelque part, avec son chant en roumain et sa musique sans concession.

Toujours dans le death-metal, mais dans une veine mélodique, le groupe portuguais Moonshade s’est illustré avec As We Set the Skies Ablaze, un album redoutablement efficace et plus intelligent qu’il n’y paraît.

En black-metal atmosphérique, j’ai été très impressionné par Falls of Rauros et son nouvel album, Keys to a Vanishing Future, qui flirte avec le metal progressif et est en prime très mélodique, sans rien lâcher.

Et il me faut mentionner Frostbitten, de Grima. Les jumeaux sibériens et leur black-metal atmosphérique sont eux aussi des habitués de ces rétrospectives annuelles et leur nouvel opus a également quelques colorations prog.

Autres (plus ou moins folk)

Dernière catégorie, que je pourrais intituler “autres”, mais qui implique pas mal de folk, à commencer par une autre découverte de 2022, le projet Ianai pour son album Sunir. Ici, on est aux frontières entre plusieurs mondes, musicaux d’abord, mélangeant folk, néoclassique et musiques du monde, mais aussi entre le terrestre et le spirituel, voire l’extra-terrestre. Inclassable et à ne pas manquer.

Similaire, mais nettement plus axé sur le pagan-folk et nettement plus sombre, aussi, Pustkowia est le nouvel album de Ols, musicienne polonaise, aux envoûtantes polyphonies féminines.

Enfin, je mentionnerai Pagan, le nouvel album de Faun, qui est certes un folk beaucoup plus lisse, mais très énergique et entraînant.

Et ce sera tout pour cette année, même si je ne me fais aucune illusion: j’en ai sans doute raté plein et je vais probablement en découvrir quelques-uns ces prochains mois. Mais bon, c’est le jeu ma pauvre Lucette! Je ne peux pas chroniquer tout ce qui sort non plus, et puis j’ai mes tronches.

Bonus: la même, mais en vidéo

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« Etemen Ænka » de DVNE, mon album de l’année 2021« The Land under Black Wings: Blood » de Dymna Lotva, mon album de l’année 2023

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