Avantasia: A Paranormal Evening With The Moonflower Society

Tiens, voilà encore un groupe que je découvre vingt ans après tout le monde: Avantasia, formation fondée par le musicien allemand Tobias Sammet, pour son nouvel album, A Paranormal Evening With The Moonflower Society.

Chanteur d’Edguy, Tobias Sammet a lancé ce projet il y a un peu plus de deux décennies. À l’origine prévu pour un ou deux albums, il a un peu pris de l’ampleur. Vous me direz, c’est un peu normal pour du power-metal symphonique façon metal-opera: ce genre est rarement connu pour sa sobriété.

Un peu d’ampleur, comme dans « neuvième album studio ». A Paranormal Evening With The Moonflower Society compte onze pistes (plus un bonus), pour une durée totale d’un peu moins d’une heure. Hormis l’epic final, les compositions sont plutôt courtes, entre quatre et cinq minutes.

La caractéristique principale d’Avantasia, c’est la palanquée de chanteurs invités. Ici, on retrouve, hormis Tobias Sommet lui-même, Floor Jansen (Nightwish), Jørn Lande (Jorn), Michael Kiske (Helloween), Bob Catley (Magnum), Ralf Scheepers (Primal Fear), Geoff Tate (ex-Queensrÿche), Ronnie Atkins (Pretty Maids) et Eric Martin (Mr. Big). Rien que.

J’avoue, c’est la présence de Bob Catley qui m’a vendu le bazar.

Et « bazar » est une assez bonne description de A Paranormal Evening With The Moonflower Society. Pas tant dans le sens de « gros foutoir » – pas que, en tout cas – mais plutôt dans le sens « marché oriental où les sens sont assaillis par un milliard de stimuli ». Pour les prog-heads, ça rappelle un peu les délires d’un Ayreon, mais en moins prog.

Globalement, c’est du bon gros metal symphonique, façon choucroute impériale avec triple supplément de tout et la Maß de bière pour faire descendre le tout. C’est extrêmement bien fait, avec un peu toutes les pistes calibrées comme des hits en puissance. Normal pour du power-metal. Haha. Bref.

Après, je ne connais donc Avantasia que par cet album, donc j’ai du mal à comparer avec les précédents. Mais une chose m’a un peu frappée, c’est que les compositions semblaient souvent calibrées pour la personne qui les chantait.

Ainsi, avec Michael Kiske, on a du Helloween, la piste où chante Floor Jansen ressemble beaucoup à du Nightwish et celle de Bob Catley a aussi des gros vibes de Magnum. Cela dit, c’est assez mineur, mais disons que sur la foi de ce seul album, j’ai un petit peu du mal à saisir la spécificité musicale d’Avantasia.

À défait d’être très original, ou très clairement défini, A Paranormal Evening With The Moonflower Society est un album enthousiasmant. Il faut aimer le power-metal symphonique façon pièce montée, mais je suis plutôt favorablement impressionné par Avantasia.

Bonus: la vidéo de « The Moonflower Society », avec justement Bob Catley

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4 réflexions au sujet de “Avantasia: A Paranormal Evening With The Moonflower Society”

  1. “choucroute impériale avec triple supplément de tout” hahaha !
    Pas encore écouté cet album mais effectivement Avantasia ça varie beaucoup, ça va du génial à l’oubliable selon les morceaux.

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  2. Je considère que l’album le plus équilibré d’AVANTASIA reste “The Scarecrow”.

    C’est surprenant que tu cites AYREON car à l’époque, les médias l’avaient opposé à AVANTASIA. Alors les deux chefs d’orchestre s’étaient acoquinés pour une reprise d’Alice Cooper, “Elected”. Un joli pied de nez 🙂 https://www.youtube.com/watch?v=HKVkzbaG9L8

    Je regrette que Tobias Sammet ait lâché l’affaire EDGUY. Je suis grand fan du groupe.

    Et j’avais, il y a longtemps, pondu un modeste documentaire sur EDGUY et AVANTASIA : http://hardloudndeep-blogzine.blogspot.com/2014/08/retrospective-edgvantasia-edguy-avantasia.html

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    • Pour quelqu’un qui, comme moi, suit Ayreon depuis le début, mais ne connaît pas Avantasia jusqu’à cet album, la comparaison est évidente. Seul le style – metal progressif pour l’un, power-metal symphonique pour l’autre – change.

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  3. Avantasia, c’est la définition même de choucroute garnie avec supplément de glace à la framboise.

    Scarecrow est tout bonnement formidable (“Another angel down”, “Devil in the belfry”) . Après, on n’échappe pas aux balades obligatoires dans le genre (“Carry me over”, “What kind of love”) mais elles sont qualitatives.

    Le reste de cette trilogie est également très bonne et donne un véritable sens d’unité (“Dying for an angel”, “Crestfallen”, “States of Matter”). Et oui, effectivement, les invités sont parfois flagrants (non, Dying for an angel, n’est pas le nouveau scorpions). Mais, chez l’audiophile connaisseur, c’est assez plaisant. Et parfois, l’alchimie est juste magique (“Book of shallows” que tu as du écouter est juste magique avec la séquence Kreator)

    Mais j’ai été un peu bref, toute la discographie dAvantasia est passionnante même si parfois assez inégale. Il y’a dans Avantasia une énergie, une folie, une démesure que je n’ai jamais trouvé chez Edguy. Certes, ça se prend parfois au sérieux, ça manque de modestie. Mais ça dépote, ça rince les tympans et n’est-ce pas ce qu’on demande à une choucroute framboise ?

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