Dans un bled perdu de Cornouailles, une journaliste interroge une ivrogne locale qui prétend, entre autres choses, avoir connu l’autrice Virginia Woolf lors de son séjour. Un séjour qui dépasse l’entendement est qui est narré dans ce court roman, Virginia Woolf contre Rhan-Tegoth, signé Sushina Lagouje.
Dérivé des Saisons de l’Étrange, la collection qui inclut le présent ouvrage a été lancée par les Moutons Élecrtriques sous le titre La Ligue des Écrivaines Extraordinaires. Le concept, c’est une autrice face à un monstre – de sa création ou non.
Quand je dis « court roman », ce Virginia Woolf contre Rhan-Tegoth fait environ 120 pages. Autant dire qu’il se lit vite, d’autant qu’il bénéficie d’une écriture nerveuse, avec des chapitres plutôt courts et une action non-stop, ou peu s’en faut. On est assez typiquement dans le pulp.
Le pulp cthulhien, d’ailleurs: le Rhan-Tegoth du titre est une bestiole typique du bestiaire lovecraftien – créée par HPL lui-même, d’ailleurs. Mais, dans la grande tradition des parties de L’Appel de Cthulhu de mon adolescence, le gros monstre en question va se retrouver du mauvais côté d’une grande quantité d’armes de gros calibre.
On retrouve d’ailleurs dans la gouaille de Sarah, la narratrice et « dame de compagnie » de Virginia Woolf, le côté décalé de cette approche, avec blagues vaseuses et attitudes badass. Bon, le côté « horreur venu d’au-delà de la compréhension humaine » est aussi pas mal présent, avec notamment une origine du monstre plutôt brutale.
En résumé, avec Virginia Woolf contre Rhan-Tegoth, Sushina Lagouje nous propose un court roman très distrayant, pas forcément inoubliable, mais qui est très amusant à lire.
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