“Veil of Imagination” de Wilderun, mon album de l’année 2019

Cet article est le numéro 14 d'une série de 17 intitulée Albums de l'année

Ça ne surprendra sans doute personne qui suit ce blog depuis au moins deux mois: le nouvel album de Wilderun, Veil of Imagination, a été désigné comme Album de l’Année 2019 de Blog à part et de Radio-Erdorin, à l’unanimité du comité – composé exclusivement de moi.

Wilderun, c’est un de ces groupes rares, qui enchaînent les albums monstrueux et qui, pour une raison qui m’échappent, restent sous la plupart des radars. Dans le cas de Veil of Imagination, le groupe de Boston nous livre un impressionnant album de metal progressif, épique et symphonique, avec quelques pointes death.

Wilderun est une formation qui excelle dans la forme longue et les compositions complexes, tout en restant accessible. Ce n’est peut-être pas le tout meilleur des meilleurs albums, mais c’est celui qui colle le mieux avec ce que j’aime. Et comme on est ici sur mon blog, paf!

Au reste, on a de nouveau une année impressionnante au niveau qualité, avec beaucoup de découvertes, quelques confirmations et même un ou deux Grands Anciens qui font un retour fracassant.

Par pure facilité éditoriale, j’ai fait une sélection de neuf autres albums, que j’ai divisé arbitrairement en trois catégories:

Death, mélodeath et assimilés

Un des premiers candidats au titre d’Album de l’Année 2019, ce fut Prokopton, deuxième album du groupe français Aephanemer. Leur premier était déjà pas mal impressionnant, celui-ci fait plus que confirmer: les Toulousains sont capables d’allier puissance et mélodie pour un death-metal qui flirte avec le symphonique.

Au rayon “surprise de l’année”, il y a Pantheon of the Nightside Gods, le premier album de Belzebubs. C’est une surprise dans le sens qu’avant cet album, Belzebubs était un groupe qui n’existait que sous une forme fictive et éponyme, dans la bande dessinée de JP Ahonen. Eh bien Belzebubs, c’est aussi un vrai groupe, avec un death-metal ultra-mélodique et ultra-puissant aux colorations black. En plus, leurs clips vidéos sont géniaux.

Quand il s’agit de faire de la musique qui poutre, les Suisses ne sont que rarement en reste et même si Xaon ne compte aujourd’hui plus qu’un seul membre suisse, ça reste pour moi un groupe suisse quand même. Parce que raisons. Et ce Solipsis est un excellent exemple de death symphonique à grand spectacle.

Un pied dans le prog, un pied dans le metal

Au rayon metal progressif, Arch/Matheos est une formation qui tape à la fois dans la catégorie “confirmés” – à eux deux, John Arch et Jim Matheos ne doivent pas être loin des trois-quarts de siècle d’activité – et “confirmation”, vu que Winter Ethereal est leur deuxième album. Et quel album! Un metal progressif intense, percutant, voire mordant, dominé par le lyrisme de la si particulière voix de John Arch.

Je ne sais pas trop ce qu’on les groupes allemands de metal progressif, mais après la surprise de Unprocessed en 2018, c’est Disillusion qui se réveille d’un sommeil de treize ans pour livrer The Liberation un album de death-prog bluffant d’originalité. Ce n’est certes pas l’album le plus lisible de l’année, mais dans le genre “on sort des sentiers battus avec un char d’assaut”, ça se pose un peu là.

Et puis bon, il y a Cult of Luna. Le post-metal de ce groupe suédois, fer de lance du genre, explose une fois de plus A Dawn to Fear, un double album d’apocalypse, où l’alchimie entre les compositions planantes et le déchaînement de brutalité atteint un niveau impressionnant. C’est un album qui, limite, laisse des stigmates.

Prog not dead

Qui de mieux pour illustrer ce sous-titre que Magma? Le groupe français, du haut de ses cinquante ans d’existence, revient avec un album liturgique qui sonne comme une épitaphe, Zëss. “Aujourd’hui est le jour où nous allons mourir et je te dis merci!”, annonce Christian Vander. Non, monsieur Vander: c’est nous qui vous disons merci pour cet album.

On gagne une décennie avec IQ, un des groupes-phares du renouveau néo-prog des années 1980. Tous les cinq ans, les Britanniques nous servent un nouvel opus et, cette année, Resistance est un monstre. IQ est un groupe qui, avec les années, semble se bonifier et dans ces deux CD, totalisant plus d’une heure quarante, on retrouve un néo-prog de très haute volée.

Enfin, si le dernier album de Soen m’a laissé plutôt froid, il n’en est pas de même avec Artifacts, de la formation grecque Mother of Millions. On retrouve sur cet album la tendance à nommer les pistes par un seul mot, ainsi que compos prog modernes, mid-tempo tout en retenue. Mais Mother of Millions se démarque par un chanteur exceptionnel et un jeu de piano très élégant, qui transcende les compositions.

Les autres

Comme j’ai décidé de ne laisser que dix places sur ce podium de l’année, il y a des choix difficiles qui laissent sur le carreau des albums autrement excellents. Ces choix sont parfois de vrais crève-cœur, comme l’excellent The Last Rain, de Cân Bardd, et son black-metal atmosphérique (vu deux fois en concerts cette année et deux fois, c’était de la tuerie).

Ou, pour rester dans l’Helvète, le nouvel album de AM:PM, A Mountain Peaks’ Myth, death à tendances folk, ou celui de Monkey3, Sphere, et son post-rock prog-psyché de haut vol, sans oublier le grand retour du néo-prog de Galaad, avec Frat3r.

Je mentionnerais aussi la nouvelle incarnation de Rhapsody, sous le nom de Turilli/Lione Rhapsody, qui ranime la flamme du metal symphonique avec un Zero Gravity d’anthologie. Alcest nous a également livré un superbe opus, avec Spiritual Instinct, plus mordant que d’habitude.

Il y a aussi ses albums qu’on regrette d’avoir découvert si tard, comme ce trio est-européen composé de Achromata d’Aesthesys et son post-rock ultra-cinématique au violon, le post-metal primal de Trna et son album Earthcult, ou, en plus éthéré, Kaiho, de Kauan. Je pourrais d’ailleurs ajouter à cette liste kOsmik de Violet Cold ou The Bell de iamthemorning.

Enfin, je ne peux pas terminer sans citer, dans ce palmarès de l’année, Nanowar of Steel. Certes, Stairway to Valhalla date de 2018 et c’est bien dommage, mais ils auront marqué 2019 avec non pas un, mais deux tubes incontournables: “Norwegian Reggaeton” et “Valhalleluja“. Ça méritait bien au moins une mention!

Je ne sais pas pour vous, mais musicalement, si elle est seulement au niveau de 2019, je la sens bien, cette année 2020.

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« From Nihil », de Stömb, mon album de l’année 2020« Etemen Ænka » de DVNE, mon album de l’année 2021

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1 réflexion au sujet de « “Veil of Imagination” de Wilderun, mon album de l’année 2019 »

  1. Après un jet d’oreille encore trop distraite, j’ai mis ça en wishlist…ça mérite un bon casque vue l’ambition de cet opus, sa complexité aussi même si, comme tu le dis c’est accessible. Bref, on en reparle…

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