On est d’accord que les concerts en milieu de semaine, ce n’est pas idéal. Mais il y a des groupes que je n’ai pas envie de rater, comme Villagers of Ioannina City, qui passait jeudi à l’Undertown de Meyrin, en compagnie de What Aleph Said. Alors j’ai posé un jour de congé vendredi et voilà!
Donc, direction Meyrin avec mon pédalosaure nucléaire, dans les frimas et la nuit et à travers champs et zones industrielles. Quarante minutes de vélo, ça réchauffe! Le concert commence à 21 h 30, ce qui est plus tard que d’habitude, mais ça me laisse le temps de manger tranquille.
Une fois sur place, je sors le matos photo et vidéo – pas de restrictions, c’est cool – et je salue quelques personnes que je connais. Et aussi quelques-unes qui me reconnaissent, ce qui me mystifie un peu, mais c’est sympa.
Et c’est bien à 21 h 30 tapantes – précision suisse, faut pas déconner – que What Aleph Said monte sur la scène de l’Undertown. Le groupe nous balance, pendant une grosse demi-heure, un post-rock bien secoué avec un côté prog assez marqué dans la structure des compositions.
Je connais le quatuor lausannois depuis un petit moment, notamment par leurs prestations en première partie de Toundra, puis de God Is an Astronaut, mais aussi par ses albums et EPs. Et j’ai été frappé par l’illustration de ce que je dis souvent, à savoir que le post-rock est un genre qui se transcende en concert.
Dans le cas présent, si les albums de What Aleph Said ne m’avaient pas particulièrement marqué, les particularités des mêmes titres joués live me sont apparus comme des évidences. D’où un set particulièrement intense et des compositions plutôt complexes et techniques, vraiment impressionnantes. Je le dis, je me répète: le post-rock en live, c’est vraiment exceptionnel et What Aleph Said l’a confirmé de très belle manière.
Un changement de set d’environ trente minutes plus tard et il est donc 22 h 30 quand Villagers of Ioannina City font leur entrée. Comme son nom l’indique– pour une fois, c’est un groupe grec; c’est important pour plus tard. Vous avez peut-être vu leur superbe concert à Athènes, Through Space and Time, dont je vous avais parlé il y a quelques temps et qui est visible officiellement sur YouTube et aussi disponible en album.
Disons que l’Undertown, ce n’est pas vraiment le même gabarit: on doit pouvoir mettre toute la salle, coulisses comprises, sur la scène de ce concert. Du coup, les cinq musiciens semblaient un peu à l’étroit – en même temps, quasiment tous les groupes que j’ai vus à l’Undertown donnaient l’impression d’être un peu à l’étroit. Ça ne les a pas beaucoup gêné, notez.
Pour ceux qui ne connaissent pas Villagers of Ioannina City, d’abord honte sur vous!, ensuite, disons que c’est un groupe dont la musique a ceci de particulier que les fans de stoner vont y trouver du stoner, les fans de prog vont y trouver du prog, les fans de hard-rock vont y trouver du hard-rock, un peu tout le monde va y trouver des accents de musique traditionnelle balkanique, parce qu’objectivement, y’en a. Et surtout, leur musique est à la fois très accessible, avec des mélodies qui tapent très juste, très intense et aussi passablement élaborée, avec souvent des compositions longues et des instrumentaux pas mal techniques.
Et du coup, Villagers of Ioannina City va nous proposer un concert impressionnant de maîtrise et d’intensité. Le groupe va jouer pas loin de deux heures, avec une setlist principalement centrée sur leur dernier album, Age of Aquarius. Il vont également interpréter certaines compositions de leurs anciens albums, chantées en grec – pour le plus grand plaisir de la communauté grecque de Genève, venue en masse au concert – je soupçonne qu’elle composait bien un quart du public.
Le mauvais côté du concert de deux heures, c’est que ça signifie une fin à minuit et demie, ce qui n’est pas optimal pour ceux qui dépendaient des trams. Le temps de discuter encore un peu avec les musiciens de What Aleph Said au merch – enfin, ce qu’il en restait (du merch et des musiciens) – et de profiter de la tombola du Daily Rock, il est temps pour moi de repédaler vers mes pénates.
Dans l’absolu, c’est encore un excellent concert que nous a proposé l’Undertown. Cette salle a le chic pour proposer des groupes de pointure internationale, même si elle aune très petite capacité. Capacité qui, pour une fois, était remplie: le concert était sold-out. Au niveau technique, le son était excellent, pas trop fort, et les éclairages OK – j’ai connu pire. D’ailleurs, vous pourrez trouver mes photos sur Flickr.
Par contre, si vous comptiez allez les voir, ben dommage: leur dernier concert de la tournée, c’était vendredi.
Ce live-report est également disponible en vidéo, sur YouTube et sur Peertube.
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