Avant que vous demandiez: ce n’est pas une typo dans le titre. Le groupe s’appelle bien Vvon Dogma I et l’album s’intitule bien The Kvlt of Glitch. Et oui, c’est à peu près aussi perché que ça en a l’air.

Le nom de Vvon Dogma I ne vous dira sans doute rien, mais ce projet est né du bassiste ChaotH, ancien du groupe canadien Unexpect. Sa musique est moins déjantée que celle de son prédécesseur, mais mélange tout de même metal progressif tendance djent et électro, avec une blinde de vocodeur.

Je préfère prévenir, parce que j’ai l’impression qu’il y en a qui détestent encore plus ça que le growl.

Fidèle à son titre, The Kvlt of Glitch (qui fait suite à un premier EP, sorti il y a six ans) est très calibré, à quelques exceptions près: dix pistes, quarante-cinq minutes et la plupart des compositions entre quatre et cinq minutes. Sauf deux de trois minutes et une qui conclut l’album avec un poil moins de sept minutes.

Vvon Dogma I, c’est du bizarre. Au cas où l’intitulé ne vous aurez pas mis la puce à l’oreille. Littéralement. En plus, ChaotH joue de la basse à neuf cordes. Pas une de moins.

Et musicalement, c’est aussi du bizarre, mais étonnamment moins que ce que j’aurais pu craindre. Disons que mes souvenirs de Unexpect étaient un ou deux ordres de magnitude au-dessus en terme de metal perché. Ici, The Kvlt of Glitch reste remarquablement cohérent, même avec ses décrochages.

Certes, c’est peut-être aussi dû au fait qu’en matière de metal chelou, j’ai vu passer des albums autrement plus perchés. Reste que Vvon Dogma I propose ici une palanquée de pistes souvent très excitées, voire déjantées, survolées par une voix passée au vocodeur, mais toujours très mélodiques.

L’ensemble est peut-être un peu répétitif, mais aussi très impressionnant. Vvon Dogma I livre ici un album hors limite – hors limites, pluriel. Le mélange peut paraître indigeste, mais je trouve ce Kvlt of Glitch très réussi, avant-gardiste et pourtant très accessible.

Si ce genre de mélange ne vous fait pas peur, je vous recommande fortement de vous y intéresser. Il est sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo conceptuelle de « One Eye »

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