Uranian: La Ciudad de los Sueños

Il semblerait qu’après les Scandinaves et l’Europe de l’est, ma nouvelle destination musicale de prédilection soit l’Espagne et l’Amérique latine, puisque Uranian est un groupe argentin. Cela dit, question exotisme, vous repasserez, car La Ciudad de los Sueños est entièrement instrumental.

Musicalement parlant, ce n’est pas très exotique non plus, car il s’agit là d’un métal progressif certes de très bonne facture, mais qui emprunte beaucoup aux inspirations habituelles du genre (comprenez: Dream Theater) et à d’autres champions du métal instrumental, comme les guitar-heroes des années 1980.

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Eye 2 Eye: After All…

Je dissertais récemment sur comment trouver du bon rock progressif via sites et revues; ça ne fonctionne pas à tous les coups. Témoin ce After All… signé en 2009 par le groupe français de néo-prog Eye 2 Eye, encensé par la critique en son temps et qui traînait dans mon chariot Amazon depuis tout ce temps. À l’écoute, j’ai l’impression qu’on n’a pas acheté le même album; en fait, je me demande même pourquoi je l’ai acheté. Chez moi, c’est rare.

En fait, le gros défaut de cet album, c’est que j’ai l’impression d’y entendre un groupe de néo-prog débutant des années 1980, essayant laborieusement d’arriver au niveau de ses modèles de l’époque: Marillion ou Pendragon. La plupart de ces groupes avaient un peu tous le même défaut: un chanteur (au mieux) pas au top.

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Crippled Black Phoenix: (Mankind) The Crafty Ape

J’ai un disquaire, à La Citadelle, qui est souvent de bon conseil. Il connaît mon goût pour les bizarreries prog et post-rock, et, de temps en temps, il me propose des OVNI comme ce (Mankind) The Crafty Ape signé du groupe anglais Crippled Black Phoenix. Parfois, ça me plaît, mais dans le cas présent, ça me laisse surtout dubitatif.

Crippled Black Phoenix, c’est un peu comme si Pink Floyd s’était réincarné dans un groupe de post-rock, tendance stoner qui mord. Déjà, à la base, c’est plus un projet commun de plusieurs musiciens de la scène post-rock et psychédélique britannique et, si j’en crois leur biographie wikipédienne, c’est du concept abscons avec beaucoup de drogues, genre “ballades pour la fin des temps”.

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Lacuna Coil: Dark Adrenaline

Lacuna Coil et moi, c’est compliqué. En ce moment, je suis en train d’écouter Dark Adrenaline et j’aime plutôt bien. Le souci est que, dans mon expérience, le métal semi-progressif, tendance nu-métal, à deux voix du groupe italien a tendance à me lasser assez vite. Pour être plus précis, à l’écoute, il me vient assez rapidement à l’esprit que ça tourne en rond.

Donc, pour le moment, Dark Adrenaline est encore dans la période “état de grâce” et je me prends de nouveau à bien apprécier l’album. À vrai dire, et ce malgré mes réserves sus-mentionnées, j’ai toujours bien aimé Lacuna Coil; je dois avouer avoir toujours eu un faible pour les duos vocaux mixtes, c’est pourquoi je suis une des rares personnes à apprécier la présence de Marko Hiettala sur les albums de Nightwish. Dans le cas présent, Cristina Scabbia et Andrea Ferro sont très efficace.

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Flyingdeadman : the forgotten t(h)ree

Les post-rockers de flyingdeadman, dont je vous avais déjà parlé précédemment (mais en les cataloguant belges alors qu’ils semblent français), reviennent avec the forgotten t(h)ree, un nouvel album – techniquement un EP, mais avec quarante-cinq minutes, ne chipotons pas – qu’ils ont eu la gentillesse de me signaler et qui partage pas mal de points communs avec d’autres groupes du même genre, notamment une haine tenace de la capitalisation.

De façon moins anecdotique, le post-rock instrumental de flyingdeadman est somme toute très classique, fait d’une grosse dose de textures guitaristiques, sur la base d’une rythmique solide, le tout souligné par quelques touches de claviers. Cela donne au final une musique qui oscille entre presque-ténèbres et une lumière diffuse, une ambiance crépusculaire et mélancolique.

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Sleepmakeswaves

Il y a deux catégories de post-rock: le sombre et le lumineux. La musique des Australiens de sleepmakeswaves fait partie des deux. Bon, c’est très simplifié et donc très faux, mais c’est un peu l’idée quand même: la musique de ce groupe emprunte autant aux ambiances de friche industrielle un peu avant (ou un peu après) la fin du monde qu’aux paysages interstellaires et aux couchers de soleil dans le désert de Mojave.

Dans un style pur post-rock, fait d’une incroyable densité de textures, sleepmakeswaves s’inspire en grande partie de God Is An Astronaut, avec un aspect plus classique – et le même amour des titres kilométriques, qui tiennent lieu de parole à des morceaux autrement instrumentaux, ainsi que la même haine des majuscules, qu’un groupe comme Red Sparrowes.

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Platurno: Insano

Vous aimez King Crimson? Vous allez aimer Insano, le nouvel album du groupe chilien Platurno. Sinon, euh… disons que ça va être brutal. Parce que King Crimson, dans la galaxie rock progressif, ce n’est pas exactement l’étoile la plus facile d’accès: il y a des champs d’astéroïdes taquins (et probablement minés), des singularités quantiques, des formes d’énergie inconnues et des autochtones pas forcément très amicaux.  Pas hostiles, hein? Juste pas super-accessibles.

Mais ce n’est pas un problème pour les petits gars de Platurno, ils connaissent bien le coin. Et puis ils sont à peu près aussi bizarres que ces mêmes autochtones. Parce qu’en plus de ne pas chercher la facilité dans le mode rétro-progressif, Platurno est un trio dont la particularité est de ne pas avoir de bassiste: les lignes de basse sont jouées au clavier. Je vous rassure tout de suite: à mes oreilles modérément éduquées, ça ne s’entend pas.

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Alhma Mater: Nova Era

Trouver des nouveaux groupes de métal progressif, comme les Espagnols d’Alhma Mater, ce n’est pas très difficile: il faut avoir de bonnes sources. Dans le cas présent, c’est Progarchives.com qui a attiré mon attention sur ce Nova Era d’excellente facture.

Alhma Mater propose un métal progressif qui s’inspire plus de Fates Warning ou même de Redemption que du classique Dream Theater, avec notamment des claviers présents, mais nettement en retrait. L’influence Redemption est nettement perceptible sur des morceaux comme “La promesa”, “Ira” ou “Morir en el intento”, tandis que les deux parties de “Un dia gris” rappellent plus Dream Theater.

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Thy Catafalque: Rengeteg

Entre le nouvel album d’Alcest et, dans un style passablement différent, ce Rengeteg du projet hongrois Thy Catafalque, l’année commence décidément très fort pour les groupes de métal non conventionnels. Parce qu’il faut bien le dire que “non conventionnel”, avec cet album né du cerveau fébrile du multi-instrumentiste Tamás Kátai, ce n’est que le prénom!

Il doit y avoir quelque chose avec les groupes d’Europe de l’Est, parce que le mélange entre métal d’avant-garde, ambiances électroniques et sonorités ethniques de Rengeteg me rappelle beaucoup Negură Bunget. Mais avec Thy Catafalque, on n’est pas vraiment dans le registre du black métal des pâturages, mais dans des ambiances plus mécaniques qu’organiques. Encore que… Rengeteg, me dit-on, signifie en hongrois “vaste forêt sans chemin”. C’est plutôt bien trouvé.

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Anima Morte: The Nightmare Becomes Reality

Si je vous parle aujourd’hui d’Anima Morte et de son album The Nightmare Becomes Reality, c’est en partie parce que la Confrèrie secrète du rock progressif m’a adressé un avertissement: à force de parler de jeux de rôle et de bouquins, je risque de perdre ma carte de prog-head et, du coup, n’être plus réduit qu’à chroniquer du Justin Bieber. Franchement, personne n’a mérité ça. Même Justin Bieber.

En partie seulement, parce qu’il s’agit d’un très bon album de rock progressif instrumental, même s’il y a un peu tromperie sur la marchandise. En effet, et comme vous pouvez le juger sur la pochette, tout est fait pour suggérer une ambiance façon musique de film d’horreur italien de la “grande époque” Dario Argento et consors. La musique, cependant et quoi qu’excellente, n’a qu’un rapport assez ténu avec une bande originale. Et en fait d’Italie, le quatuor derrière Anima Morte est suédois.

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Greylevel: Hypostatic Union

J’entends déjà ceux (= celui) qui se gausse des noms abscons si communs dans le rock progressif ricaner de ce Hypostatic Union, signé des Canadiens de Greylevel. C’est de bonne guerre, surtout quand l’album est de qualité, ce qui est le cas.

La musique de Greylevel est un mélange étrange entre le rock progressif mélancolique contemporain de Porcupine Tree, des attaques de guitares assez lourdes (j’y trouve des traces de Naïve, mais je fais peut-être une fixation) et, par-dessus tout cela, des nappes de claviers aux sonorités me rappelant beaucoup ce qui se faisait dans le prog semi-obscur des années 1980 (voire dans le rock électronique de Tangerine Dream ou de Klaus Schulze). 

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Discipline: To Shatter All Accord

Je me méfie des critiques dithyrambiques; vous devriez aussi, d’ailleurs, y compris des miennes. Dans le cas présent, celle de To Shatter All Accord du groupe anglais Discipline (et non allemand, bande de petits rigolos), parue récemment sur Progressive Area – site que j’aime d’autant plus que j’y ai de temps à autres mes entrées – m’a paru suspectement enthousiaste, ce d’autant plus qu’elles s’ajoutaient à d’autres, lues elles sur Progarchives.

Vous me connaissez: j’ai beau me méfier, je résiste difficilement à l’enthousiasme, surtout quand il concerne une de mes passions; par exemple, vous pouvez être enthousiaste tant que vous voulez sur le dernier album de Michel Sardou ou sur un GN à venir, je ne m’y intéresserai pas pour autant. J’ai donc acquis l’objet – façon de parler pour un téléchargement – sur la plateforme Aïe-Thunes et, quelques rotations plus tard, boum! article.

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Alcest: Les voyages de l’âme

Il va falloir encore se creuser les méninges pour trouver comment qualifier la musique du groupe français Alcest pour son nouvel album, Les voyages de l’âme: anti-black métal, post-black métal, shoegaze onirique? En ce qui me concerne, “brillant” vient à l’esprit – et pas seulement pour le jeu de mot avec le morceau “Beings of Light”.

Sérieusement, autant le précédent, Écailles de lune, m’avait un chouïa déçu, autant celui-ci est à placer pas loin du fabuleux Souvenirs d’un autre monde. On y retrouve bien plus clairement cette ambiance faite de riffs et de quelques hurlements pur black-metal, de folk onirique et de post-rock, une musique à la fois lourde et légère, en suspension comme une brume lourde où on devine des formes tantôt merveilleuses, tantôt terrifiantes.

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White Willow: Terminal Twilight

Comme je l’avais mentionné précédemment, le rock progressif à chanteuse est un sous-genre qui me convainc que rarement. De ce point de vue, Terminal Twilight, des Norvégiens de White Willow, partait sur un mauvais a priori, malgré la forte dose de critiques positives lues ça et là.

S’auto-définissant comme du art-rock, c’est-à-dire (et je cite leur site) “des chansons pop étendues sur une durée improbable et bourrées d’instruments bizarres”, White Willow fait ce que d’autres personnes moins imaginatives appelleraient du rock progressif. Effectivement, leurs morceaux tendent à flirter avec les 7-8 minutes en moyenne et contiennent une bonne dose de claviers aux sonorités étranges et venues d’ailleurs. OK, par “ailleurs”, il faut surtout comprendre « les années 1970 ».

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Credo: Against Reason

La question du jour m’est inspirée par Against Reason, le dernier album des néo-proggers britanniques de Credo: à partir de quelle date peut-on parler de “rétro-progressif”? Parce que, très franchement, leur musique me rappelle énormément les tous débuts d’Arena, il y a plus de quinze ans.

Pas que ce soit une mauvaise chose, surtout après la déception relative que fut le dernier album en date de la bande à Pointer/Nolan. Le fait est que le néo-prog de Credo rappelle énormément celui d’Arena, surtout dans les inflexions de la voix. Il lui manque peut-être la même énergie et la rage qui animait les premiers albums de ce supergroupe.

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Korn: The Path of Totality

Selon l’expression consacrée, je n’y connais rien à Korn, donc je suis complètement objectif quand je dis que j’aime bien leur nouvel album, The Path of Totality. Alors bon, mise à part la mauvaise foi évidente de cette affirmation, il se trouve que parler ici de “nouvel album” est aussi un peu galvaudé, puisqu’il s’agit de treize morceaux retravaillés dans le style tchic-boum-électro-dubstep-danceparty-[insérez ici votre sous-genre dansant préféré]!

Ce en quoi Korn ne fait pas grand-chose de plus que de suivre une voie tracée par leurs glorieux ancêtres (ok, leurs contemporains), Linkin Park, avec le non moins excellent Reanimation. Le mélange entre le style ultra-rythmé du dubstep ou drum and bass et le nu-metal de Korn passe très bien et, sans casser non plus des briques, il tape juste, en plein sur mon cerveau reptilien. Je le trouve même supérieur à Reanimation en ce qu’il est plus homogène, sans les parties pur rap de ce dernier qui me cassaient… les parties, justement.

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The Watch: Timeless

Il y a ceux, comme Steve Hackett, qui ont gardé de Genesis un héritage filtré par près de quarante année de pratique et il y a ceux, comme The Watch, qui déboulent avec leur dernier album Timeless directement d’un univers parallèle où on est en 1976 et Peter Gabriel n’a jamais quitté le groupe.

OK, je vous avais déjà servi une théorie aussi fumeuse lors de ma dernière chronique sur ce groupe italien qui va tellement loin dans le rétro-progressif qu’ils sont plus Genesis que Genesis eux-mêmes. Il n’empêche que ce Timeless porte fort bien son nom et aurait tout aussi bien pu être, sinon enregistré, du moins composé il y a quarante ans.

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Steve Hackett: Beyond the Shrouded Horizon

Ce n’est jamais sans une certaine appréhension que je me lance dans l’écoute d’un album de Steve Hackett, comme son dernier Beyond the Shrouded Horizon. Mon problème avec ce guitariste et compositeur britannique de grand talent, ancien de Genesis aux Temps Héroïques, c’est qu’autant certaines de ses compositions (surtout instrumentales) me transportent littéralement, autant la plupart de ses compositions me laissent froid.

Du coup, j’ai l’impression que ses albums, c’est un peu la loterie pour moi: parfois, il n’y a guère qu’un ou deux morceaux qui me branchent vraiment – et genre les deux ponts instrumentaux d’une minute et demie au milieu de l’album. Dans le cas de cet album, le ratio est heureusement meilleur, même s’il contient sa dose de bluettes hyperglucidiques.

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