Epica: Requiem for the Indifferent

Epica, il faut qu’on parle.

J’ai écouté ton dernier album, Requiem for the Indifferent et, comment dire?… Ce n’est plus un titre, c’est presque une profession de foi. Bon, je suis un peu méchant, mais tu sais qu’entre toi et moi, ça n’a jamais été le tout grand amour; je t’aime bien, mais il faut reconnaître que face à certaines de tes copines, comme Nightwish (non au hasard), tu fais un peu léger.

En fait, ton problème, c’est que tu ne te renouvelles pas beaucoup: tu donnes toujours un peu dans le même métal symphonique, dit “à chanteuse”, avec beaucoup d’emphase, mais pas beaucoup d’originalité; une côté métal-opéra qui plaît aux midinettes. Le problème, c’est que je ne suis pas exactement une midinette. Ouais, “plus”, si tu veux…

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Eluveitie: Helvetios

Samedi prochain, je n’irai pas voir Eluveitie en concert à Genève, parce que le même soir, Epica passe à Lausanne. C’est dommage, parce qu’ayant récemment acquis les derniers albums de ces deux groupes, je sais lequel je préfère et c’est clairement cet Helvetios. Au passage, accompagnons le chœur des râleuses sur le thème de l’originalité du titre (justifié par le fait qu’il s’agisse d’un concept album sur la Guerre des Gaules) – puis passons à autre chose, à savoir ce qu’il y a dedans.

Je ne surprendrai personne en affirmant que le croisement folk/death métal d’Eluveitie lui non plus ne surprend plus grand-monde. Bon, ce n’est pas tout à fait exact et il faut reconnaître qu’Eluveitie a pas mal arpentés les extrêmes de ces deux genres et, dans Helvetios, il y apporte quelques touches symphoniques qui apportent un côté épique à certains des morceaux. Mais bon, un côté seulement, parce qu’avec dix-sept morceaux en soixante minutes, on ne peut pas dire qu’ils s’attardent.

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Bilan en demi-teinte pour un Mars Noir

Il y a un peu plus d’un mois de cela, j’avais annoncé mon intention de suivre, dans une certaine mesure, la campagne Black March de boycott des produits culturels lancée par Anonymous. Je résume pour ceux qui n’aiment pas cliquer: viser des sources de biens culturels alternatifs et indépendants plutôt que le boycott pur et simple de tout bien culturel. C’est mon côté suisse: j’aime bien les compromis.

Bon, évidemment, quand on a des goûts musicaux loin des considérations du Marché, c’est plus facile. J’ai néanmoins pu explorer deux sources intéressantes: Jamendo et Bandcamp. Je crois vous avoir déjà parlé du premier un certain nombre de fois, j’y ai découvert trois-quatre groupes plutôt intéressants ce mois, comme Of The I, Emerald Cave ou Raupi. Ce qui est plutôt cool, mais qui, à la réflexion, n’est pas si impressionnant que cela, ce d’autant plus que les trois albums ci-dessus mentionnés ont déjà quelques années et semblent venir de groupes qui ont depuis disparu.

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Planquez-vous, Naïve revient!

Il y a quelques mois de cela, je râlais (tel le Genevois moyen) sur le fait que mes deux albums préférés de 2009 n’avaient pas eu de successeurs. Il semblerait qu’au moins un des deux ait entendu ma complainte du pauvre fanboy, puisque Naïve annonce Illuminatis, son nouvel album, pour l’automne de cette année. Je suppose que ma prose est un peu plus facile à appréhender pour des Toulousains que pour des Polonais…

Et, au vu du teaser qu’ils ont mis en ligne ce mardi, ça va envoyer du lourd, du massif et du hors-calibre! Sûr qu’une minute et demie, c’est court, mais il semble évident que le métal progressif mâtiné de trip-hop et d’électro est de retour, avec des renforts.

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JT Bruce: Ruined Subjects

Tiens, puisque j’en parlais tout récemment, parmi les albums récupérés sur Jamendo, il y a Ruined Subjects, le dernier en date de JT Bruce, compositeur américain de métal instrumental et également réalisateurs de films. Cet album, modestement baptisé “EP” alors qu’il tutoie les 50 minutes, inclut une vingtaine de morceaux composés ces six dernières années: versions alternatives, musiques de film et autres démos.

Disons-le: il y a à boire et à manger dans cet album et s’il est en général plutôt agréable, il y a un ou deux morceaux que j’ai trouvés carrément imbitables (le fort bien – mais fort peu délicatement – nommé “Retarded Retard” et, dans une moindre mesure, “Umlaut Ampersand”). Fort heureusement, ce sont un peu les seuls.

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Raupi: Age of Reason

Autre groupe découvert au hasard de mes recherches sur Jamendo via son dernier album en date, Age of Reason, Raupi est l’illustration à la fois de ce qui est bien est moins bien sur cette plateforme. “Bien”, car le métal progressif instrumental teinté de jazz de Age of Reason est réellement de bonne qualité et “moins bien” parce qu’à part un nom et un vague lien sur YouTube, le site ne mentionne absolument rien en guide de biographie – et ce ne sont pas les critiques en ligne (inexistantes) qui m’en diront plus.

Raupi semble en fait être le travail du guitariste allemand Dennis “Jazzpirate” Müller, dont le site web parle principalement de musique et de sciences. La combinaison ferait immédiatement penser au math rock, sauf qu’ici, on est bien dans le domaine d’un métal instrumental à la Liquid Tension Experiment (ou, pour parler d’un autre artiste présent sur Jamendo, JT Bruce) certes complexe, mais pas particulièrement abscons non plus.

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Paul Cusick: P’Dice

Nous ne sommes pas des gens fréquentables: non seulement, comme je l’avais déjà expliqué, nous sommes tous des hypocrites, mais nous avons également tous des préjudices. Plutôt que de gloser sur le sujet, je vous invite plutôt à écouter P’Dice, le nouvel album de Paul Cusick, qui le fait mieux que moi – ne serait-ce parce que c’est sous la forme de rock progressif.

Je vous avais déjà parlé de Paul Cusick pour son premier album, Focal Point. Ingénieur civil indépendant de profession et musicien à ses heures perdues, il a décidé, après le succès (mérité) de Focal Point, de se lancer dans la carrière musicale à plein temps, ce qui est d’autant plus louable qu’il a une approche complètement indépendante, proposant directement ses albums en téléchargement.

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Organized Chaos: Inner Conflict

Découvert, tout comme le précédent Druckfarben – quoique dans un tout autre style – dans les colonnes de Progressive Area, Organized Chaos est un groupe de métal progressif venu de Belgrade en Serbie qui nous propose, avec Inner Conflict, une galette fidèle à son nom: pleine de rage, de folie et de Pain of Salvation.

Vous aurez noté que j’ai dit “venu de Serbie” et non “serbe”, non que je doute de la provenance des membres, façon ministre de l’intérieur français contemporain, mais que je souhaite ici faire une distinction avec certains groupes récemment chroniqués (Negură Bunget ou Thy Catafalque) dont la musique avait un caractère plus typiquement national. En fait, Organized Chaos aurait tout aussi bien pu être voisin de palier de la clique des Gildenlow à Göteborg.

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Druckfarben

Après quelques écoutes du premier album éponyme de Druckfarben, je peux conclure qu’ils ne viennent ni d’Allemagne, comme leur nom pourrait laisser le supposer, ni du Canada, comme leur biographie le prétend, mais de la planète Yes! Je vous ai mis le lien sur leur site Bandcamp, parce que leur site officiel, lui, vient de la planète “Argh! Autoplay”, comme hélas beaucoup d’autres, mais passons.

Bon, il fait vous dire que, sur la planète Yes, ils font un peu tout comme Yes. Alors il y a des ressortissants de la planète Yes, comme Glass Hammer ou Wobbler, qui font carrément dans le clonage massif, tandis que d’autres s’essayent à des choses un peu différentes, en incorporant les idées et sonorités anciennes avec des constructions et des influences plus modernes.

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Dure-Mère: Sangre

J’ai reçu récemment le courrier d’un lecteur, me disant en substance qu’il aimait beaucoup ce que je faisais et qu’il aimerait porter mes enfants (j’extrapole un peu, mais c’est pour le style) si je parlais de son groupe, Dure-Mère. Je suis donc parti sur son site télécharger les cinq morceaux – enfin, les quatre dont le téléchargement fonctionne – de l’album Sangre, qui y sont disponibles gratuitement sous licence Creative Commons, que j’ai ensuite écouté religieusement (vu que j’étais au bureau).

Hmm, comment dire? C’est spécial. Déjà, le coup du bandonéon dans le rock progressif, on ne me l’avait jamais fait! Un chroniqueur de ProgArchives parle de “La vie en rose revu par des français fous en mer” et c’est pas loin de la vérité. Le terme “tango progressif” apparaît également ici et là, ce qui est beaucoup plus proche de la vérité.

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Emerald Cave: Mind Travelling

Niveau fréquentation de ce blog, je me rends bien compte qu’en chroniquant des albums de rock progressif réellement obscurs, comme ce Mind Travelling de Emerald Cave, je cherche, sinon la bagarre, du moins les problèmes. Je le sais: j’ai recherché d’autres critiques, en vain. La seule trace est sur Jamendo (et sur quelques sites de téléchargement méso-légaux, ce qui me fait doucement ricaner), qui propose l’album sous licence Creative Commons.

C’est dommage, parce que si cet album souffre de défauts apparents, c’est aussi une mine de mélodies néo-prog finement ciselées. Je ne crois pas dire trop de bêtises en affirmant qu’il est dû quasi-intégralement au compositeur et musicien allemand Malte Twarloh, entouré de quelques invités et a été enregistré en 2001 (si l’on en croit la notice descriptive) ou 2008 (sur les informations, ce qui me paraît plus vraisemblable).

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Of The I: Balance Instars

Parfois, on découvre des albums et des groupes – comme ce Balance Instars des Anglais de Of The I – dont on se dit “hmm, c’est pas mal, je me demande ce que valent leurs albums plus récents”. Et là, on découvre qu’il n’y en a pas. C’est un peu déprimant, même si ce n’est pas surprenant.

Of The I, donc. Groupe londonien à la musique inspirée par le rock et le métal progressif, mais également la musique électronique, l’ambiante et le rock alternatif. Balance Instars, datant de 2008, est leur seul vrai album (il existe également un EP antérieur, Demo-noid, qui inclut quatre des morceaux de Balance Instars). On pense immanquablement à Porcupine Tree, mais également à Naïve.

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Mind.In.A.Box: Revelations

Avec ce Revelations, nouvel album du groupe autrichien de musique électronique (l’appellation officielle est “technopop”, pour ceux que ça intéresse) Mind.In.A.Box, je suis déception. Ce n’est pas la première fois depuis le début de l’année, mais c’est comme pour tout, ça commence à lasser.

Que je vous explique: j’avais chroniqué il y a deux ans leur précédent album, R.E.T.R.O, qui avait l’intérêt de viser un style beaucoup plus geek en reprenant de la musique de jeu vidéo, sur un mode 8-bit assez rigolo. En général et à quelques exceptions près, je ne suis pas fan de la musique électronique, mais R.E.T.R.O était une de ces exceptions.

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Soen: Cognitive

À propos de Cognitive, premier album de Soen, j’ai lu récemment une phrase que j’aurais aimé avoir écrite moi-même et qui disait en substance qu’il faudrait des nouveaux albums de Tool, même si ce n’est pas Tool qui les fait. “Supergroupe” composé d’ex-membres d’Opeth, Amon Amarth, Death et Testament, Soen a pris à cœur cette idée et livre ici un métal progressif complexe et technique dans le plus pur style toolien.

Alors bon, ce n’est pas exactement le premier à avoir eu cette idée ces derniers temps (le groupe français Klone étant un assez bon exemple); je soupçonne que ce ne seront pas les derniers non plus, d’autant plus que Tool eux-mêmes semblent partis pour enfin faire une suite à leur 10,000 Days. Ce ne sont pas non plus les plus convainquants, je dois l’avouer.

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Sylvan: Sceneries

Vous n’allez pas y couper: la comparaison entre Sceneries, le nouvel album de Sylvan, et leur fabuleux Posthumous Silence est beaucoup trop tentante. Même rock progressif tendance néo-prog, même style de concept-album, à peu près le même ton musical. Après deux albums studios plus plan-plan dans leur structure, mais musicalement plus variés, le groupe allemand reviendrait-il à ses fondamentaux?

Delusion Squared: II

Y’a pas: autant j’aime bien le métal à chanteuse – jusqu’à un certain point – autant le rock progressif à chanteuse, c’est beaucoup moins mon truc. Dernière victime: le groupe français Delusion Squared et, plus précisément, leur deuxième, sobrement intitulé II.

Je dis “victime”, parce qu’il n’y a objectivement pas grand-chose à redire sur le néo-prog aussi mélancolique que péchu du trio. Musicalement, ça fait plus que tenir la route et les neufs morceaux que compte l’album (pour soixante minutes) sont très réussis. Sauf que je n’aime pas la voix de Lorraine Young; ce n’est même pas une question de qualité, c’est juste du bête “j’aime pas”.

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La culture numérique est encore en friche

Il y a des jours où je me dis que faire figure de digital native quand on a 45 ans, face à des gens plus jeunes, c’est vraiment bizarre. Vendredi, j’ai eu la surprise de voir Didier Pègues, un des musiciens du groupe Eye 2 Eye, commenter le billet que j’avais écrit quelques jours auparavant sur leur album After All…

Ce n’est pas tous les jours que j’ai ce genre de retour, dans le cas présent justifié par le fait que j’avais un peu cassé l’album en question. Nous avons eu un échange que j’espère franc sur le contenu et les raisons de ma critique, ce qui est plutôt une bonne chose. Mais ce n’est pas le propos de ce billet.

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Pirate: Left of Mind

Pour faire dans l’humour facile, je pourrais dire que c’est parce que Pirate est un groupe australien que leur nouvel album Left of Mind nous met la tête à l’envers. Hormis les blagues dont même l’Almanach Vermot 1938 n’aurait pas voulu, il faut dire ce qui est: le rock progressif de Pirate est certes original, il n’est pas exactement facile d’accès.

Encore que “original” ne soit pas exactement le bon terme; disons plutôt qu’il fourmille de références plus ou moins assumées et, surtout, mélangées et télescopées à un point tel qu’on frise parfois l’indigestion: King Crimson, Van der Graaf Generator, math-rock, post-rock, tout change et tout s’enchaîne à grande vitesse sur les huit morceaux courts (l’album fait à peine trente-deux minutes) de Left of Mind.

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Johannes Schmoelling: A Thousand Times

Ceux qui lisent ces pages (ou, à tout le moins, les chroniques musicales) savent que j’aime bien la musique de Tangerine Dream, surtout celle des années 1980. Du coup, vous ne serez sans doute pas trop étonné d’apprendre que j’ai acheté A Thousand Times, un des albums les plus récents de Johannes Schmoelling.

Schmoelling a été un temps membre du groupe entre 1980 et 1986 et, par la suite, s’est lancé dans une carrière solo que je n’imaginais pas aussi prolifique avant de voir sa discographie et qui continue encore à ce jour. Sans surprise, son style reste dans la gamme de musique électronique initiée par le trio allemand.

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