“Information Doesn’t Want to Be Free”, de Cory Doctorow

"Information Doesn't Want to Be Free", de Cory Doctorow

Il fallait bien quelqu’un comme Cory Doctorow pour détourner une des phrases les plus mythiques d’Internet et, avec son essai Information Doesn’t Want to Be Free, sérieusement débroussailler la question des droits d’auteur, de la copie, des verrous numériques et, plus généralement, de la liberté d’expression et de création au XXIe siècle.

Qui insulte les artistes?

Rick Falkvinge, ancien de The Pirate Bay et fondateur du premier Parti pirate, n’est pas exactement un tendre et un des derniers billets qu’il a publié sur son site, “How Shall The Artists Get Paid?” Isn’t A Question, It’s An Insult, va sans doute faire grincer plein de dents.

Soyons clair: Falkvinge trolle méchamment, sur ce coup. Pourtant, si on laisse de côté l’aspect pur provoc’ du ton de l’article, les questions qu’il pose sont à mon avis très pertinentes. Elles pointent du doigt les contradictions d’un modèle commercial appliqué à une activité où le terme même “commercial” est utilisé comme une insulte.

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L’industrie qui cache la forêt créatrice

Si la question de la création artistique et de sa place dans notre société vous intéresse, je ne peux que vous conseiller de lire Chère Aurélie, la lettre ouverte de la dessinatrice Tanxxx. Cette lettre s’adresse à Aurélie Filipetti, ministre française de la culture, mais à mon avis, elle peut s’appliquer à beaucoup de pays et pas seulement à propos de la bande dessinée.

“Pirate Cinema”, de Cory Doctorow

Comme je l’avais prédit vendredi, il ne m’a pas fallu longtemps pour finir Pirate Cinema, le dernier bouquin de Cory Doctorow. Enfin, dernier, c’est vite dit: il en a publié tellement ces derniers temps que j’ai un peu perdu le compte. Toujours est-il que Pirate Cinema est le plus récent de ces bouquins “jeune adulte” dans la lignée de Little Brother ou For The Win.

Cette fois-ci, il met en scène un jeune anglais, fana de création vidéo. Sauf que sa passion se nourrit de téléchargements illicites et finit par causer la coupure de la connexion Internet de toute sa famille. Dans cette Grande-Bretagne futuriste (genre 10-20 ans) en proie à la crise, cette coupure menace de mettre sa famille sur la paille et, de honte, Trent fugue vers Londres.

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Et si le pirate était le meilleur ami de l’auteur?

Certains d’entre vous se souviennent peut-être d’un de mes billets d’humeur, il y a quelques mois, sur ce que j’appelais la frontière grise entre le partage de culture et le foutage de gueule. Ces derniers jours, j’ai vu passer deux informations qui me laissent penser que le message est en train d’entrer, d’un côté comme de l’autre.

D’une part, il y a le billet A comme Alexandriz ! paru sur le blog de Thomas Geha, auteur de plusieurs ouvrages de science-fiction, dont un A comme Alone qu’il décrit lui-même comme un hommage à Julia Verlanger, auteur de la trilogie de La terre sauvage, une série post-apo que j’avais beaucoup aimée.

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La culture ne s’use que si l’on ne s’en sert pas

En tant que grand consommateur de culture, principalement sous forme numérique, l’article Obsolescence culturelle et autres considérations paru hier sur Tengu’s Blog m’a fortement parlé – ce d’autant plus que je suis arrivé plus ou moins aux mêmes conclusions que lui il y a quelques temps.

 

La culture numérique est encore en friche

Il y a des jours où je me dis que faire figure de digital native quand on a 45 ans, face à des gens plus jeunes, c’est vraiment bizarre. Vendredi, j’ai eu la surprise de voir Didier Pègues, un des musiciens du groupe Eye 2 Eye, commenter le billet que j’avais écrit quelques jours auparavant sur leur album After All…

Ce n’est pas tous les jours que j’ai ce genre de retour, dans le cas présent justifié par le fait que j’avais un peu cassé l’album en question. Nous avons eu un échange que j’espère franc sur le contenu et les raisons de ma critique, ce qui est plutôt une bonne chose. Mais ce n’est pas le propos de ce billet.

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“Mainstream”, de Frédéric Martel

En ces temps où on parle beaucoup de culture, surtout dans le cadre des différents accords censés “sauver les artistes”, mais écrits par les lobbyistes de l’industrie, la lecture d’un ouvrage comme Mainstream, de Frédéric Martel, est un salutaire rappel à la réalité.

Sous-titré “Enquête sur la guerre globale de la culture et des médias” et présenté sous la forme d’une enquête sur les cinq continents, cet ouvrage assez massif (560 pages de texte pour son édition de poche, chez Champs Flammarion) décrit les tenants et les aboutissants de la culture populaire, dite “mainstream” et, surtout, la lutte qui se déroule entre nouvelles et anciennes “grandes puissances” des contenus.

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La culture, ce n’est pas comme la confiture

Je vais sans doute enfoncer des portes ouvertes avec ce billet, mais, entre mes propres élucubrations sur les archives rôlistes et la récente actualité autour de SOPA et MegaUpload, j’ai l’impression que les acteurs traditionnels n’ont pas compris le problème majeur de leur approche industrielle de la culture. À savoir que ça se copie tellement facilement qu’essayer de la contrôler par ce canal est, au mieux, voué à l’échec.

Bon, par “culture”, il faut comprendre les livres, l’audiovisuel; pour le moment, certaines expressions artistiques (peinture, sculpture, architecture, théâtre) sont encore épargnées par les grands bouleversements du numérique. Pour le moment, parce qu’entre les imprimantes 3D et l’augmentation spectaculaire des résolutions d’écran (et du relief), combien de temps faudra-t-il avant que l’on puisse reproduire la Victoire de Samothrace chez soi (bon, mieux vaut prévoir un grand salon…) avec un fichier numérique et quelques projecteurs?

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Quelques épitaphes pour MegaUpload

Donc voilà. Si ça se trouve, l’affaire SOPA a tellement vexé les services gouvernementaux américains qu’ils viennent de lâcher le FBI sur le site de téléchargement MegaUpload. Fermeture, énervement des Anonymous, hurlements des pro-copie, mouvements de mentons politiques, délire médiatique; la routine, bienvenue en 2012.

Pour ma part, je ferais bien mon Desproges en disant que je prendrai deux fois des pâtes, mais ce n’est pas tout à fait exact. Soyons clair, je ne regrette aucunement la fermeture de ce site aux pratiques commerciales douteuses, mais je me permettrai des remarques sur trois points.

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La frontière grise entre le partage de culture et le foutage de gueule

De façon générale et pour des raisons aussi pragmatiques qu’éthiques, je suis plutôt pour le partage des biens culturels. J’ai tendance à penser que même son pendant jugé illégal par les lois de nos pays a un impact bien moindre sur les ventes que certaines grosses industries semi-obsolètes voudraient bien nous le faire croire – et même une certaine utilité dans la propagation de certaines œuvres mal connues.

Il y a tout de même des fois où la chose m’énerve. Il y a quelques temps, un des habitués des Salons de la Cour d’Obéron, forum rôliste dont je fais partie de façon modérément soutenue et où je compte quelques amis, a posté un lien vers des sites proposant au téléchargement des jeux anciens selon le principe de l’abandonware.

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Don’t Make Me Steal

Lors de la conférence Lift, certains participants ont lancé Don’t Make Me Steal, un manifeste anti-anti-piratage qui est surtout un appel à des alternatives légales pour le téléchargement qui n’implique pas des prix prohibitifs, des heures de pubs impossibles à passer ou des verrous numériques qui emmerdent tout le monde, sauf les pirates.

Ceux que l’anglais rebute peuvent se rabattre sur l’article de MacGénération qui m’a conduit à la page en question.

Autant dire que c’est le genre d’initiative que je soutiens ardemment. Si ça ne tenait qu’à moi, ça ferait un moment que le mètre cube de DVD qui encombrent notre appartement aurait été remplacé par un ou deux disques durs d’un fort beau gabarit. Parce que sans même parler de l’impact écologique du bidule, je vois de moins en moins l’intérêt de payer entre vingt et cinquante balles pour acheter des films qu’on ne regarde en général qu’une fois, et encore pas toujours.

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La copie numérique légale, ç’aurait pu être une bonne idée

C’est la période des achats de Noël. Bon, d’accord: à moins d’être très en retard, c’était la période des achats de Noël. Bref. J’ai donc acheté comme cadeau à ma chère et tendre le DVD d’un film de superhéros dont je tairai le nom, mais que j’avais chroniqué dans ces pages (je ne risque pas grand-chose: Isa ne lit pas mon blog; en plus, il était sur sa wish list, donc au temps pour la surprise).

Histoire de faire mon moderne, j’ai acheté la version DVD/Blu-Ray/copie numérique, sous le fallacieux prétexte qu’il ne coûtait que dix francs de plus. Las! C’était avant que je ne lise un billet sur le sujet, dont le titre résume bien le problème: En théorie c’était bien, en pratique ça l’est moins…

Je vous la fais courte: la copie en question est dans un format abscons, truffé de protections débiles, nécessite l’inscription à deux services en ligne différents fort fouineurs et, en plus, un programme spécifique qui envoie furtivement plein de données que l’on imagine personnelles sur des serveurs externes. Comme le résume fort bien l’auteur: FAIL.

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Eolas vs. Besson: Fight!

Tiens, histoire de faire comme tout le monde et son petit chien, voici le pétage de râtelier du jour: leçon de droit de Maître Eolas à Luc Besson.

Maître Eolas est un avocat qui tient un blog dans lequel il y parle de droit et de justice; dans ce billet, il explique deux-trois choses au fameux tâcheron réalisateur/producteur français, auteur d’une tribune libre dans Le Monde sur le “fléau du piratage” (désormais accessible seulement en archive aux abonnés, mais encore lisible sur le blog des Nouveaux Cinéphilesen Somalie sur Internet.

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