Insécurité nationale

J’ai presque hésité à publier cet article vendredi passé, droit derrière un échange particulièrement virulent au sujet du projet de loi “antiterroriste” discuté par le Parlement français. J’utilise des guillemets parce que je considère que ce projet n’a pas grand-chose à voir avec l’antiterrorisme et beaucoup plus avec un désir de plus en plus profond de contrôle institutionnel sur un peu tout ce qui dépasse.

 

Quand la vie pirate l’art

Je suis en train de lire un des derniers bouquins de Cory Doctorow (il en a sortie une tralée ces derniers temps), Pirate Cinema. Je reviendrai dessus – très prochainement, il se lit vite –, mais c’est un roman “jeunes adultes” dans la lignée de son Little Brother, mais cette fois axé sur les questions de copyright et de piratage, situé dans un avenir moyennement proche (10-20 ans).

Le bouquin fourmille d’exemples de lois et de procédures, plus absurdes les unes que les autres, poussées par les industries des médias pour empêcher le piratage, allant jusqu’à envoyer en tôle des gosses de quinze ans. Quand je pose le bouquin, je me dis que c’est de la fiction, voire même que le Doctorow, il pousse la caricature un peu trop loin.

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ACTA, le nouvel accord-vampire

Si j’aime bien les théories conspirationnistes, c’est de façon purement distrayante: je les aime dans ma fiction, pas dans ma vraie vie. C’est pourquoi je commence à être sérieusement agacé par l’Accord commercial anti-contrefaçon – Anti-Counterfeiting Trade Agreement ou ACTA pour les intimes.

Déjà, il y a le sujet: il s’agit d’un énième accord sur les questions de droits d’auteur. En soi, ce n’est pas un mal, sauf que je vois mal les différents acteurs impliqués ne pas aller dans le sens des grands intérêts commerciaux qui tentent de contrôler la propriété intellectuelle. Un certain nombre des propositions qui ont filtré laissent entrevoir des mesures réellement liberticides.

Mais le plus gros problème n’est pas là. Ce qui me fâche réellement dans cette histoire, c’est que les négociations qui ont actuellement lieu entre un petit nombre de pays – mais parmi les plus puissants et les plus riches du monde – sont secrètes. Oui, secrètes, comme dans “on n’a pas le droit d’en parler”!

Dans l’absolu, même si cet accord visait à instaurer un infosocialisme global et un accès Internet haut débit universel et non filtré, ce secret resterait quand même absolument inadmissible. Que des organismes privés papotent dans leur coin, à la limite, je veux bien l’admettre, mais la plupart des nations négociatrices sont 1) des nations, donc des collectivités publiques, et 2) des démocraties.

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