“Obsolescence programmée”, de Benjamin Nathé

"Obsolescence programmée", de Benjamin Nathé

Londres, 2029: dans Obsolescence programmée, de Benjamin Nathé, la capitale britannique n’est plus qu’une cité bidonvillisée, dominée par les quelques rares corporations qui ont survécu au “Flash Crash” de 2023. Edgar Chaze, un mercenaire qui oscille entre idéalisme et pragmatisme, tente d’y survivre pourchassé par son dernier client.

“L’Entraide. L’autre loi de la jungle”, de Gauthier Chapelle et Pablo Servigne

"L'Entraide. L'autre loi de la jungle", de Gauthier Chapelle et Pablo Servigne

Il arrive parfois que je vois passer, sur tel ou tel article, site ou réseau social, un bouquin dont le thème me tape dans l’œil immédiatement. C’est le cas de L’Entraide. L’autre loi de la jungle, ouvrage signé par les chercheurs français Gauthier Chapelle et Pablo Servigne.

“Debt: The First 5000 Years”, de David Graeber

"Debt: The First 5000 Years", de David Graeber

Debt: The First 5000 Years, énorme pavé de l’anthropologue américain David Graeber, est un bouquin que je trimbale avec moi depuis plus de deux ans et que j’ai enfin réussi à terminer. J’en avais récupéré une version PDF (légale), mais qui s’est avérée trop fastidieuse à lire sur écran; j’ai donc fini par l’acheter en livre.

L’injuste prix

Récemment, je suis tombé sur un bout d’informations à la télé. Hormis le fait que ça me rappelle pourquoi j’apprécie de moins en moins regarder les informations à la télé, j’ai été estomaqué d’entendre le commentateur parler du “prix des mesures antipollution”.

Bitcoin, la fausse bonne idée?

À la lecture du dernier billet en date de Charles Stross, intitulé avec la subtilité coutumière de l’individu Why I want Bitcoin to die in a fire, je suis en train de réviser mon opinion plutôt positive sur cette monnaie.

Bon, je ne suis pas d’accord sur tout. Quand il mentionne le manque de régulations sur des activités illégales, telles que l’assassinat, le trafic de drogue ou la pornographie infantile, certes, mais l’argent liquide pose à peu près le même problème.

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La fin du travail?

S’il y a vingt-cinq ans, avec la chute du Mur de Berlin, il s’en était trouvé certains pour ressusciter le concept de la “Fin de l’Histoire“, je me demande si, aujourd’hui, on n’est pas en train d’assister au commencement de la fin du travail, tout au moins en tant que valeur sacrée de notre civilisation. Attention, râlaisons de gauchiste à suivre!

Cette réflexion m’est inspirée par plusieurs lectures récentes, au premier rang desquelles l’excellent On the Phenomenon of Bullshit Jobs, de David Graeber (à lire en VF dans la Grotte du Barbu; il y a aussi un très bon papier dans l’édition française de Slate sur cet article).

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Pour une poignée de bitcoins

Dans notre série “je suis l’équivalent geek d’une victime de la mode”, j’ai décidé de tester les Bitcoins. Officiellement, il s’agit d’une monnaie dématérialisée, décentralisée et open-source; officieusement, pour les francophones, c’est une excuse pour faire des jeux de mots foireux à base d’attributs virils et de canards.

Histoire de balancer un grand coup, toute cette histoire, c’est de la faute aux historiettes de Lionel “Ploum” Dricot, notamment du récent Le blogueur venu de demain (en deux parties), qui met en scène un blogueur qui utilise cette monnaie pour vivre. Mais, pour être honnête, ça faisait un moment que le principe me titillait un peu.

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La société pollen, redux

Or donc, cette “société pollen” dont parle L’abeille et l’économiste, c’est quoi au juste? À vrai dire, je ne suis pas sûr d’avoir tout compris, mais je vais essayer de vous résumer le bazar à la louche.

L’idée générale est que l’économie est en train de muter à grande vitesse vers un système où l’immatériel prend de plus en plus de place. L’immatériel, ce sont les biens culturels, les connaissances et les liens sociaux, entre autres chose. Vous me direz que c’est déjà le cas depuis un moment, mais ce qui change est qu’on est en train de sortir d’un état d’esprit basé sur des ressources matérielles infinies. Il n’y a pas de planète B et ça change tout.

Le problème est que le capitalisme tel qui se définit de nos jours est encore très fortement basé sur l’idée d’une économie matérielle forte. La théorie de Yann Moulier Boutang est qu’il faut adapter l’économie à ce qu’il appelle la pollinisation et qu’on pourrait appeler la libre-circulation des idées. S’il utilise la métaphore des abeilles, ce n’est pas pour prôner une société-ruche, mais pour mettre l’accent sur la fonction de pollinisation des abeilles, qui a un beaucoup plus grand impact économique que la production de cire ou de miel. Et aussi parce que c’est une activité aussi primordiale que fragile.

Sa théorie est évidemment un chouïa plus complexe que ce que j’expose ici. Un de ses aspects les plus malins est qu’elle a beau être radicale par pas mal de côtés, elle n’est pas révolutionnaire, du style pendre le dernier patron avec les tripes du dernier banquier. Ce qui est assez heureux, parce que je ne suis pas sûr qu’elles soient assez solides pour ça. L’idée est de convaincre le monde de la finance qu’il est dans son intérêt dans le long terme de privilégier des projets moins rentables, mais plus durables.

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“L’abeille et l’économiste”, de Yann Moulier Boutang

Je vous avais promis, dans un précédent article sur la « société pollen », plus de détails sur L’abeille et l’économiste, le livre de Yann Moulier Boutang qui en était à l’origine. Ayant fini par lire le bouquin en question, je ne suis pas sûr d’arriver à rendre le propos plus clair; c’est peut-être dû au fait que je l’ai lu dans un train bondé entre Milan et Genève, notez.

C’est assez frustrant: d’un côté, je soupçonne que le concept d’une économie basée sur les réseaux et les échanges d’idées est, sinon révolutionnaire, du moins intéressante, d’un autre ce livre ne fait pas grand-chose pour exposer clairement son idée première. À commencer par une première moitié quasi-exclusivement consacrée à l’actuelle crise financière, sa vie, son œuvre. Alors oui, c’est important, mais au point de remplir la moitié des pages? Un ou deux chapitres et une palanquée de références (que personne n’aurait lues) auraient suffi.

Il est cela dit fort possible que je ne sois pas le public-cible, mais je trouve qu’avec un tel titre, on ne voit pas beaucoup les abeilles. Ou alors, quand on les voit, on les voit trop. Une fois lancé, l’auteur abuse de sa métaphore – à comencer par l’interminable fable de l’avant-propos. Et c’est vraiment dommage, parce qu’au moment où on arrive à la substantifique moëlle, l’auteur semble comme à bout de souffle. Alors que, de mon point de vue, la vision de cette nouvelle économie aurait mérité une place centrale, elle arrive comme une conclusion, limite prophétique.

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