Je vous avais promis, dans un précédent article sur la « société pollen », plus de détails sur L’abeille et l’économiste, le livre de Yann Moulier Boutang qui en était à l’origine. Ayant fini par lire le bouquin en question, je ne suis pas sûr d’arriver à rendre le propos plus clair; c’est peut-être dû au fait que je l’ai lu dans un train bondé entre Milan et Genève, notez.
C’est assez frustrant: d’un côté, je soupçonne que le concept d’une économie basée sur les réseaux et les échanges d’idées est, sinon révolutionnaire, du moins intéressante, d’un autre ce livre ne fait pas grand-chose pour exposer clairement son idée première. À commencer par une première moitié quasi-exclusivement consacrée à l’actuelle crise financière, sa vie, son œuvre. Alors oui, c’est important, mais au point de remplir la moitié des pages? Un ou deux chapitres et une palanquée de références (que personne n’aurait lues) auraient suffi.
Il est cela dit fort possible que je ne sois pas le public-cible, mais je trouve qu’avec un tel titre, on ne voit pas beaucoup les abeilles. Ou alors, quand on les voit, on les voit trop. Une fois lancé, l’auteur abuse de sa métaphore – à comencer par l’interminable fable de l’avant-propos. Et c’est vraiment dommage, parce qu’au moment où on arrive à la substantifique moëlle, l’auteur semble comme à bout de souffle. Alors que, de mon point de vue, la vision de cette nouvelle économie aurait mérité une place centrale, elle arrive comme une conclusion, limite prophétique.
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