À la lecture du dernier billet en date de Charles Stross, intitulé avec la subtilité coutumière de l’individu Why I want Bitcoin to die in a fire, je suis en train de réviser mon opinion plutôt positive sur cette monnaie.
Bon, je ne suis pas d’accord sur tout. Quand il mentionne le manque de régulations sur des activités illégales, telles que l’assassinat, le trafic de drogue ou la pornographie infantile, certes, mais l’argent liquide pose à peu près le même problème.
Cela dit, je dois avouer que les autres arguments qu’il avance, comme l’abominable bilan carbone de l’activité de minage, le déséquilibre flagrant du partage des richesses (1% des utilisateurs posséderaient la moitié de la totalité des bitcoins) ou l’aspect fiscal (ou manque d’icelui), ne parlent pas vraiment en faveur.
Sa conclusion est que le Bitcoin est une monnaie lancée pour promouvoir un agenda libertarien qui a pour but de flinguer le contrôle de l’État au bénéfice des plus riches; au temps pour l’idée d’une monnaie citoyenne…
Je suis trop vieux (relativisons: j’ai sensiblement le même âge que Charles Stross) pour croire encore aux théories conspirationnistes, mais, d’une certaine manière, tous ces aspects négatifs ne m’étonnent pas vraiment.
J’aurais tendance à être plus nuancé, en ce sens que le Bitcoin est un outil et qu’en tant que tel, il ne m’apparaît pas comme particulièrement bon ou mauvais. Il y a pas mal de choses dans ses principes qui me semblent une bonne idée, surtout eu égard aux politiques monétaires actuelles des grands États (ou, plus probablement, des grandes banques), notamment dans la décentralisation de la chose et ses principes open-source.
J’ai l’impression que, comme beaucoup d’autres idées du même genre, le Bitcoin est une expérience qui ne durera qu’un temps, mais qui ouvre la porte à un certain nombre de concepts potentiellement intéressants dans un domaine qui est notoirement flou, opaque et vaporeux.
(Photo Bitcoin par Antana via Flickr; photo lune par Gregory H. Revery via Wikimédia Commons. Tous deux sous licence Creative Commons Partage dans les mêmes conditions. Composition par Alias, également sous licence Creative Commons Partage dans les mêmes conditions.)
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J’aurais tendance à être d’accord avec Stross.
Une monnaie reste une convention, à la merci de vagues de panique collective, et de ceux qui fixent les règles du jeu – et ça fait soixante ans que ceux-ci travaillent à stabiliser le système monétaire, et en gros ça marche. Des Etats nation sont parfois lents à bouger mais quand ils décident qu’un concept met leur existence en danger, ils peuvent devenir très agressifs et mettre en place des moyens assez extrêmes.
J’aurais du mal à avoir confiance dans une monnaie qui peut perdre du jour au lendemain la moitié de sa valeur à la merci d’un règlement monétaire chinois, d’une interdiction pure et simple par un Etat, d’une découverte en cryptographie, ou d’un ordre d’Obama demandant que la NSA consacre 5% de sa puissance de calcul disponible pour s’approprier tout le restant des bitcoins.
Et puis, s’il y a un Bitcoin, on pourrait très bien imaginer un autre système du même acabit. Encore une monnaie privée de plus. On se bat depuis des siècles en Europe pour unifier nos monnaies, et on en rajoute ?
Sur le principe du mauvais partage, d’accord également. Une monnaie en principe est un moyen pratique de faciliter le troc de son travail ou de ses biens contre un autre travail ou bien. Avec le bitcoin on semble éditer soi-même les billets (je sais, c’est plus compliqué).
Mais je suis peut-être pessimiste et conservateur. Un jour le bitcoin sera peut-être accepté par les Etats… et soumis à l’impôt et aux inquisitions fiscales.
Tiens, il y a un article sur le fonctionnement de Bitcoin dans le dernier Pour la Science…
Bitcoin n’est que le premier de son genre, n’importe qui peut lancer un équivalent :
https://korben.info/generateur-de-bitcoin.html
Moralité : un bordel sans nom prévisible, et si ça se décante on en reviendra à des systèmes basés sur la confiance en l’émetteur de la monnaie…
Ce qui est déjà le cas, si on regarde.
Je pense plutôt que le Bitcoin à un bel avenir devant lui. Quant au déséquilibre du partage des richesses cela n’a rien de nouveau parce que les personnes les plus riches au monde ne dépassent même pas 1 de la population mondiale.
à mes yeux Bitcoin est davantage un moyen de transfert de fond qu’une véritable monnaie en soi.
Gratuit, rapide et ouvert le dimanche ^^
Et une police informatique bien formée peut remonter à la source d’un éventuel transfert d’argent sale.
Je reste optimiste
Merci pour ce commentaire et bienvenue!
Et bien, j’aurais dû acheter des BTC en 2013, je me mettrais bien aujourd’hui ^^
Je confirme.