Si je vous parle aujourd’hui d’Anima Morte et de son album The Nightmare Becomes Reality, c’est en partie parce que la Confrèrie secrète du rock progressif m’a adressé un avertissement: à force de parler de jeux de rôle et de bouquins, je risque de perdre ma carte de prog-head et, du coup, n’être plus réduit qu’à chroniquer du Justin Bieber. Franchement, personne n’a mérité ça. Même Justin Bieber.
En partie seulement, parce qu’il s’agit d’un très bon album de rock progressif instrumental, même s’il y a un peu tromperie sur la marchandise. En effet, et comme vous pouvez le juger sur la pochette, tout est fait pour suggérer une ambiance façon musique de film d’horreur italien de la “grande époque” Dario Argento et consors. La musique, cependant et quoi qu’excellente, n’a qu’un rapport assez ténu avec une bande originale. Et en fait d’Italie, le quatuor derrière Anima Morte est suédois.
Bon, soyons franc: mes connaissances sur le genre giallo et autres films d’horreur italiens de l’époque et des liens entre ces films et le rock progressifs de l’époque sont à peu près nulles. J’ai cependant une pratique certaine des bandes originales de film (j’en blâme le jeu de rôle) et The Nightmare Becomes Reality ne ressemble pas beaucoup à ces dernières. Fondamentalement, c’est du rock progressif façon fin des années septante, avec de multiples sonorités de clavier (piano, Hammond, Mellotron) omniprésentes.
On retrouve, tout au long des onze morceaux plutôt courts qui composent l’album, des thèmes récurrents qui contribuent à lui donner une cohérence certaine. L’ambiance générale n’est pas tant orientée horreur qu’angoisse (un peu) et bizarrerie (beaucoup). De ce point de vue, c’est d’ailleurs un album qui peut faire une musique d’ambiance raisonnablement efficace pour tout jeu d’aventure un tant soit peu fantastique.
Dans l’ensemble, mes morceaux préférs sont “Contamination” et “Feast of Feralia”, mais je n’ai pas vraiment trouvé de morceaux qui soit en-dessous des autres; The Nightmare Becomes Reality est un album remarquablement égal, de ce point de vue. Vous pouvez d’ailleurs en écouter trois morceaux sur le site Soundcloud du groupe.
Un album que je recommande donc à ceux qui aiment le rock progressif instrumental et les ambiances bizarres et surannées, inspirées des films d’exploitation italiens (ou autres) des années 1970. Ça a l’air un peu restrictif, dit comme ça, mais The Nightmare Becomes Reality est néanmoins assez facile d’accès.
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“Un album que je recommande donc à ceux qui aiment le rock progressif instrumental et les ambiances bizarres et surannées, inspirées des films d’exploitation italiens (ou autres) des années 1970.”
Ma pomme, quoi.
Tu devrais essayer Deamonia, le groupe de l’ex-clavier de Goblin, qui reprend les classiques de ce groupe avec un groupe de métal à chanteuse. Dario Argento Tribute est un bon album live par exemple mais je déconseille Zombi – Dawn of the Dead qui n’a que quelques bons morceaux (qu’on retrouve sur le live d’ailleurs)et plein de trucs pas terribles qui ne correspondent même pas au style du groupe. Très bien pour sonoriser du jeu de rôle.
Ghislain