Dimmu Borgir: Abrahadabra

Jusqu’à peu, j’ignorais qu’il existait quelque chose de tel que du black métal symphonique. Grâce à Dimmu Borgir et leur dernier album Abrahadabra, me voici édifié. En même temps, je soupçonne que les genres absurdes sont au métal ce que les fantasmes surréalistes sont au porno (selon la règle 34): dès l’instant où on le mentionne sur Internet, quelqu’un l’a déjà fait.

À vrai dire, je ne pensais jamais acheter un album de ce groupe norvégien, principalement parce que le black métal n’est en règle générale pas ma tasse de thé, ni ma pinte de Guinness ou quelque métaphore de la même eau. Deuxième règle du métal: ne jamais dire jamais. Parce que c’est certes du black métal, mais symphonique. Et pas du symphonique pour rire, mais le modèle avec le gros orchestre de folie.

Musicalement parlant, c’est assez similaire à ce que faisait Therion il y a quelques années, en encore plues emphatique et avec plus de grognements, plus de gros riffs qui tachent, plus de tout, en fait. C’est ce qui m’a le plus frappé à l’écoute de l’album: on a somme toute une musique incroyablement variée, une sorte de mélange de métal, de symphonique à grand spectacle, de growl et de compositions qui s’approchent curieusement du progressif. C’est très travaillé, très complexe, très riche.

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Les Discrets: Septembre et ses dernières pensées

Si j’étais taquin, en lieu et place de cette chronique sur Septembre et ses dernières pensées, premier album du groupe de post-rock français Les Discrets, je vous dirais bien de prendre mon billet d’hier sur le dernier album d’Alcest et de remplacer noms du groupe et de l’album, tant ils sont similaires. Mais je ne suis …

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Alcest: Écailles de lune

Alors là, normalement, pour commencer ce billet sur Écailles de lune, deuxième album du groupe français Alcest, j’aurais dû vous diriger vers ma chronique du premier (Souvenirs d’un autre monde), sauf que je viens de m’apercevoir qu’il était sur l’ancien blog. Putain, deux ans! Je vais donc vous la faire courte: Souvenirs d’un autre monde était un excellent album et Écailles de lune est son digne successeur.

Il faut dire qu’Alcest est un de ces groupes qui puise ses racines dans le black métal et assimilés et qui, contre toute attente, distille un post-rock mélancolique de toute beauté. Beaucoup de parties instrumentales à la limite de l’acoustique, des chants éthérés et une atmosphère à mi-chemin entre le plombé et l’atmosphérique.

Ce qui change dans cet album, c’est que les racines métal ressortent bien plus que précédemment, notamment avec l’intro de “Écailles de lune pt. 2”, où le chant prend une tournure plus éthérée du tout, ou avec “Percées de lumière”, qui évoque nettement les compositions récentes d’Isis.

Franchement, cet album m’impressionne. Neige, le multi-instrumentiste à l’origine du projet, est une sorte de génie; je ne vois pas comment quelqu’un de normalement constitué peut arriver à se promener avec une telle aisance sur la frontière entre deux genres cousins et pourtant si dissemblables.

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Ihsahn: After

Dans les arcanes du métal progressif, il y a des groupes qui éveillent votre attention, d’autres qui vous tapent tout de suite dans l’oreille et quelques-uns qui, à l’instar d’Ihsahn, vous attaquent le cerveau à la ponceuse à disque. Le disque en question s’appelle After et est, si j’en crois la bio du groupe, le dernier d’une trilogie. Si c’est le cas, on a connu des conclusions (et des trilogies) moins réussies.

Au reste, la classification de “métal progressif” est ici presque trop modeste pour qualifier un tel déferlement de technique et d’inventivité. On a des ambiances death/doom/black métal, des vocaux growlés et des riffs brutaux et, au milieu de tout cela, un saxophone (“Undercurrent”) ou des moments de pure grâce (comme “Austere”, qui vient précisément juste après “Undercurrent”). On est plus ici dans un registre expérimental, voire extrême, que dans toute autre classification.

Il faut dire que celui qui se cache derrière le pseudonyme d’Ihsahn, le ci-devant Vegard Tveitan, ressortissant norvégien, s’est fait connaître dès l’âge de treize ans en jouant dans les premiers groupes de black-métal scandinaves, notamment Emperor. Autant dire que l’on pas affaire à un mickey et ça se ressent très vite. D’une part, par la maîtrise de l’instrumentation, mais également par des compositions qui, si elles ont l’air parfois très bordéliques, sont parfaitement contrôlées. Pour citer le grand Francis Zégut, le port du casque est obligatoire!

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Alcest: Souvenirs d’un autre monde

J’avais cette théorie que, quand un groupe de heavy metal veut évoluer, il devient un groupe de métal progressif et, quand un groupe de death ou de trash veut évoluer, il se met à faire du post-rock. Alcest, projet du multi-instrumentiste français Neige, plutôt connu pour ses compositions brutaloïdes, est une preuve supplémentaire. Souvenirs d’un …

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