Vous allez finir par croire que je fais une fixation sur les groupes de métal abscons de provenance exotique et la vérité n’est sans doute pas très loin: Negură Bunget est un groupe qui m’a sérieusement tapé dans l’oreille et leur dernier album studio en date, Vîrstele Pămîntului, est dans la continuité de Om, précédemment chroniqué ici même.
Alors certes, on pourra chouiner – comme beaucoup de chroniqueurs – sur le fait que la surprise est passée et que Vîrstele Pămîntului n’est pas le chef-d’œuvre qu’est Om. “On” pourra; moi pas: à mon avis, cet album confirme autant qu’il affirme le style de Negură Bunget, ce mélange entre un pagan-folk sombre et un black métal brutal, le tout entrecoupé d’ambiances planantes lumineuses, à l’image d’une promenade dans la “forêt brumeuse”, traduction littérale du nom du groupe.
On y retrouve beaucoup plus d’instruments traditionnels et de sons d’ambiance que dans Om – la flûte et les cloches de chèvres dans l’intro de “Pamint” ou l’instrumental “Umbra” et ses percussions – et pas mal plus aussi de plages aux claviers, par exemple sur le spectaculaire “Dacia Hiperboreană” ou le plus sombre “Jar”.
Un des maîtres-mots de cet album est le contraste entre les parties électriques – guitares métal et hurlements – les parties ambiantes et celles plus sombre folk. On a donc droit également à de splendides parties de pur métal, comme sur “Tara De Dincolo De Negură” ou “Arborele Lumii”, pour finir par les huit minutes de “Întoarcerea Amurgului”, qui, en mêlant growls, percussions, flûte et claviers atmosphériques, fait un peu la synthèse de l’album.
De mon point de vue, Vîrstele Pămîntului est un album sinon indispensable, du moins majeur que l’on s’intéresse au folk, au black métal, au métal en général ou à tout amateur de bizarreries plus ou moins inclassables. Peut-être même plus qu’Om.
Certes, c’est du black métal, un genre qui n’est pas exactement connu pour sa subtilité et qui risque de rebuter les plus esthètes d’entre vous, mais les perles mélodiques qui s’y trouvent valent largement la peine de s’aventurer dans ces sentiers mal balisés, peuplés d’ombres anciennes.
Si vous entendez prochainement que je me suis mis à apprendre le roumain, vous saurez pourquoi.
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ben dites donc, au vu des 3 ou 4 dernières chroniques (Om, Elehia, Kuu…), ça doit être la folie chez vous les soirées grillades au barbecue… ;o)
ça ferait presque passer Elysian Fields pour du Patrick Sebastien !
Des 3 albums, je serais plutôt attiré par le Kauan (j’ose pas dire que je suis attiré par le Kuu). Reste plus qu’à le dénicher…
Merci pour ces chroniques.
La plupart des soirées barbecue, c’est chez Fulgan, qui est plutôt métal symphonique (chanteuse optionnelle) ou Alice Cooper.
Les zarberies slaves semi-progressives, c’est moi tout seul devant mon ordi. Les autres fuient.
Merci pour la découverte.
Je ne suis pas expert dans le folk black metal pagan, et ne saurais pas utiliser les bons termes pour confirmer en agrémentant tes remarques. Par contre je peux clairement exprimer un: y’a bon j’aime, mangez en !
Petite préférence pour cet étrange mélange de chants sur: Chei De Roua