Avant toute chose, je tiens à m’excuser auprès de mes (rares) collègues qui lisent ce blog : si j’ai choisi pour cette chronique un groupe grec nommé Rotting Christ, ce n’est pas dans le but de faire dans le blasphème gratuit, mais bel et bien parce que leur dernier album, Aealo, me fait méchamment regretter de ne pas les voir ce week-end en concert à Lausanne.
Je suppose que je ne surprendrai personne en disant que c’est du métal et, qui plus est, pas du plus subtil. Du genre inspiré par la Grèce antique (le titre signifie “catastrophe” en grec ancien), mais pas celle des éphèbes et de la philosophie ; Aealo, c’est plutôt la Guerre de Troie croisée avec une attaque de vikings, voire plusieurs. Au temps pour la civilisation antique, bonjour les invasions barbares !
Le métal de Rotting Christ oscille entre un black métal brutal aux vocaux gutturaux et à la rythmique pour bombardement stratégique et une certaine forme de métal mélodique, le tout agrémenté des poussées ethnicisantes, comme les omniprésents chœurs féminins. Après deux morceaux qui donne dans la musique de brutasse assumé, le côté mélodique apparaît dans le très épique « Demonon Vrosis », puis plus loin dans le fort tribal « Dub-Sag-Ta-Ke » ou un « Fire Death and Fear » dominé par une basse de destruction massive.