Conan le Barbare niveau zéro

Dans “Conan”, il y a “con”. Je sais que cela va paraître au mieux hérétique et plus probablement trollesque à un certain nombre de mes lecteurs, mais, trois jours après, je suis encore un peu énervé. Car, ce lundi, j’ai comblé une lacune culturelle et regardé Conan le Barbare.

Ce n’était pas une bonne idée. Au moins ça me permet d’en dire du mal en toute connaissance de cause.

Car, avec d’autres bouses (du genre Matrix), Conan le Barbare fait partie du panthéon cinématographique des rôlistes. Si cela ne me mystifie pas tant que ça, ça me déprime quand même un peu. Ça explique aussi beaucoup de choses sur le fétichisme suspect du rôliste lambda envers les grosses brutes qui cognent en général, les barbares en particulier et, plus généralement, le med-fan.

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Satoshi Kon, 1963-2010

La semaine passée, le réalisateur japonais Satoshi Kon est décédé à l’âge de 46 ans,  des suites d’un méchant crabe. Sans trop de surprise, les grands médias francophones n’en ont, à ma connaissance, absolument pas parlé, malgré le fait que Satoshi Kon ait réalisé quelques chef-d’œuvres, comme Perfect Blue, Millennium Actress ou Paprika (pour ne parler que de ceux que j’ai vus).

La raison pour laquelle je reviens sur le sujet après autant de temps, à part le fait que je suis un grand fan de ses films et qu’il mérite qu’on lui rende hommage, c’est à la suite d’un message – le dernier message de Satoshi Kon.

Adieu, monsieur Satoshi Kon et excusez-moi, je crois que j’ai une poussière dans l’œil.

(Photo: Satoshi Kon à Washington, le 14 avril 2007. © Aaron Webb – sous licence Creative Commons NC-SA)

Sky Crawlers

Dernier film en date de Mamoru Oshii, réalisateur japonais auquel on doit les films Ghost in the Shell ou Patlabor, Sky Crawlers est une tuerie visuelle de près de deux heures, qui propose dans un XXe siècle uchronique, la vision d’une guerre contrôlée et de combats aériens à couper le souffle. Quel dommage que ce soit la seule chose qu’il faille en retenir.

Le gros problème d’Oshii est que c’est un réalisateur qui aime le contemplatif, mais qui filme des histoires truffées d’action. Du coup, on se retrouve avec des films à la limite de la schizophrénie – et pas toujours du bon côté. Dans cette optique, Sky Crawlers est assez typique: s’il comporte des scènes de combats aériens à couper le souffle, plus de la moitié des deux heures du film doivent être composée de plans fixes ou de panoramiques sur des paysages, certes somptueux, mais vides.

Quelque part, ça ne devrait pas m’étonner: le cinéma japonais, à l’instar de la bande dessinée japonaise, a sa propre façon de raconter des histoires – mélange de contraintes techniques, commerciales et culturelles; je soupçonne que la pratique du zen doit y être pour quelque chose. Ça ne m’empêche pas d’être déçu par ce film.

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Shrek Forever After

Décidément, ce week-end aura été celui des déceptions cinématographiques: après l’honnête, mais survendu Inception, la franchise de trop avec Shrek Forever After.

En étant honnête, je dois dire que certains gags m’ont fait rire et que, techniquement, l’animation reste d’un niveau très honorable, mais c’est ce que j’ai de plus positif à dire sur le film.

Le côté subversif des deux premiers épisodes, qui avait déjà pris un coup dans l’aile avec le troisième, a presque complètement disparu dans ce quatrième et (on l’espère) dernier film.

Alors certes, on a encore droit à quelques créatures de contes de fées passées à la moulinette postmoderne (comme Puss devenu obèse), mais le politiquement incorrect des temps passés, tel le carrosse passé les douze coups de minuit, s’est transformé en guimauve quasi-disneyenne.

Dans le genre réécriture des contes de fées, le comics Fables de Bill Willingham fait ça bien mieux en tapant plus juste et en étant souvent plus drôle.

Inception

Des quatre du gang habituel parti voir Inception, le dernier film de Christopher Nolan, je suis le seul à avoir plutôt bien aimé. C’est un peu Avatar à l’envers. Et, à vrai dire, je les comprends un peu, parce que je n’arrive pas à me départir d’une confuse impression qu’Inception rime avec déception. Je vais essayer de limiter les spoilers au minimum, mais si vous n’avez pas vu le film, c’est peut-être une bonne idée de ne pas continuer au-delà.

Inception est fondamentalement une histoire d’arnaque, où un groupe de mercenaires spécialisés embarquent dans le rêve d’une autre personne, non consentante, dans le but de lui soutirer des informations. Ou, dans le cas présent, de lui implanter une idée. C’est un peu le principe de la mémétique: faire de la culture d’idée comme on fait la culture de souches virales, pour en infecter une personne donnée.

Visuellement, on en a pour son argent, avec des effets spéciaux et des trouvailles visuelles très bien balancées, que ce soit la bagarre dans le couloir à la gravité changeante, le train de marchandise dans les rues de New York ou la ville-rêve qui s’effondre. Auditivement aussi, avec une omniprésence de la musique, avec des thèmes et des codes similaires à ce qui était déjà présent dans The Dark Knight, précédent film de Nolan.

Le problème se trouve au niveau du scénario: si on fait abstraction du côté science-fiction/fantastique et de la dimension onirique, il s’agit d’un bête film d’arnaque pas très enthousiasmant: la bande de zozos monte son mille-feuille onirique et piège son pigeon et c’est un peu tout. Soit, il y a une certaine tension quant à la réussite du plan et de l’objectif secondaire du personnage principal, mais c’est un peu tout. Franchement, c’est un peu “tout ça pour ça?”

J’aurais aimé quelques retournements, de la trahison, et quelques coups de théâtres du même genre. Pour un film aussi copieux au niveau des concepts, je le trouve un peu vide du point de vue de la trame. Ses deux heures et demie auraient pu être mieux remplies. Il y a sans doute une question de rythme, mais personnellement, ça m’a moins gêné que ceux de mes petits camarades; je suppose que c’est plus gênant si on n’entre pas dans le film.

Fondamentalement, je soupçonne surtout que la source principale de ma déception vient du fait qu’Inception est un film dont j’entend parler en long, en large et en travers depuis près de six mois et qui me faisait l’effet d’être une tuerie majeure. Au final, c’est un film agréable, mais sans plus, un peu mi-chair mi-poisson, le cul entre le blockbuster de saison et le film à concept.

Prince of Persia – The Sands of Time

Je ne sais pas au juste si je dois plus avoir honte d’être allé voir au ciné le film Prince of Persia – The Sands of Time ou de l’avoir trouvé plutôt sympa. Parce qu’enfin, c’est juste de la grosse machine hollywoodienne comme on n’en fait plus (enfin non: comme on en fait beaucoup, justement): un couple de bishi, Jerry Bruckheimer à la production, un énième clone de Hans Zimmer à la musique et un réalisateur dont le nom échappe sans doute à tout le monde pour un concentré d’aventures exotiques. En plus, c’est tiré d’un jeu vidéo; la seule bonne nouvelle est qu’on évite Uwe Böll…

Seulement voila: s’il y a une raison pour laquelle Hollywood produit encore de la grosse machine hollywoodienne, c’est parce que c’est diantrement efficace. L’aventure exotique rapporte, surtout si elle est servie par des bishi et complétée par des scènes d’action bien jouissives comme il faut. Et, de ce point de vue, force est de constater que Prince of Persia remplit clairement le contrat. On passe deux heures à regarder Jake Gyllenhall voltiger sur les toits de villes moyen-orientales, évitant flèches et assassins vicieux et volant au secours de Gemma Arterton, la princesse/prêtresse semi-nunuche.

L’histoire tourne autour d’un artefact qui peut contrôler le temps, une dague qui permet de remonter quelques secondes en arrière et d’utiliser une débauche d’effets spéciaux numériques forts jolis à l’œil. De pouvoir et de trahison, aussi, mais franchement, qui se soucie de l’histoire? On est là pour manger du pop-corn – au sens propre comme au sens figuré: on garde du film quelques belles images, et l’impression de passer un moment agréable (et du pop-corn, des bouts de maïs entre les dents et plein de vitamine Q).

Il est assez évident que Disney a essayé ici de lancer la même genre de plan que Pirates of the Caribbean, mais on est assez loin du compte. Pourtant, Prince of Persia mérite de passer deux heures dans une salle climatisée, au plus fort des chaleurs de l’été.

Les extraordinaires aventures d’Adèle Blanc-Sec

Adèle Blanc-Sec, journaliste parisienne au caractère impétueux, se lance en ce début du XXe siècle dans une quête pour redonner vie à sa jumelle, réduite à l’état de légume après un malencontreux accident de tennis impliquant une aiguille à chapeau. Pour cela, elle se rend en Égypte (alors que son éditeur la croit au Pérou) pour récupérer la momie du médecin personnel de Ramsès II, qu’un scientifique de ses amis pourrait arriver à ramener à la vie.

Oui, je sais, dit comme ça, ça vous pourrit un peu l’histoire du film, mais d’une part je ne raconte pas tout et, en plus, Luc Besson, pour une fois réalisateur et non seulement producteur du film, semble être parti du principe que l’histoire, c’est juste une excuse pour filmer des bêtises. Un peu comme d’habitude avec Luc Besson, quoi. Le résultat, c’est ce que ces Extraordinaires aventures d’Adèle Blanc-Sec est un film spectaculairement foutraque, qui part dans tous les sens, avec un Besson un roue libre.

Par “foutraque”, j’entends, par exemple, qu’il faut un bon quart d’heure pour voir apparaître l’actrice principale – au point qu’on se demande si ce n’est pas le ptérodactyle, dont les exploits occupent ce premier quart d’heure, le héros du film. Et qu’ensuite, la trame se perd régulièrement dans des scènes amusantes, certes, mais accessoires. C’est clairement le gros défaut du film et, paradoxalement, ce qui fait un peu de son charme. Un film américain aurait certainement torché les scènes accessoires en trente secondes et aurait mis à la place des bagarres épiques de dix minutes.

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Les Gérard

Je me rends bien compte que j’arrive un peu après tout le monde sur ce coup, mais il y a une semaine étaient décernés les Gérard 2010 du cinéma (il en existe aussi pour la télé). Les Gérard, c’est un peu comme les César, sauf que c’est le contraire: au lieu de récompenser les soi-disant …

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Iron Man 2

Deuxième film à l’affiche de ce week-end, Iron Man 2, la suite des aventures de l’inénarrable Tony Stark, le super-héros le plus cool et le plus puant de l’histoire. Dans ce deuxième épisode, le milliardaire mégalomane doit affronter des nouveaux ennemis, à commencer par son propre organisme et le Sénat américain. C’est très postmoderne.

Il y a bien évidemment un vrai super-méchant, joué par un excellent Mickey Rourke qui se donne des faux airs de Danny “Machete” Trejo, un plan machiavélique qui implique un concurrent de Stark et des cascades spectaculaires, servies par des effets spéciaux sans faille. Pour le reste, disons que l’effet de surprise du premier étant quelque peu passé, cette suite, malgré la surenchère visuelle, donne l’impression d’être un ton en-dessous.

Cela étant, “un ton en-dessous” du premier place Iron Man 2 nettement au-dessus de la soupe superhéroïque, même si c’est principalement dû au décalage du personnage principal par rapport aux canons du genre.

Alice in Wonderland

Nouveau week-end ciné avec une double séance: avec un peu de retard, nous sommes allé voir Alice in Wonderland, que l’on peut assez facilement résumer par “Tim Burton et Johnny Depp en roue libre”. Je vous fais grâce de l’histoire, sinon pour dire qu’elle s’inspire des deux bouquins de Lewis Caroll, Alice in Wonderland et Through the Looking Glass.

S’il est dans l’ensemble plaisant, on ne peut pas dire que ce soit le film de l’année. Visuellement ébouriffant, mais surtout abominablement artificiel; je suppose que c’est un peu le but, au vu des bouquins dont il s’inspire, mais ça lasse très vite. Surtout, comme mentionné, on a vite l’impression que le film est un prétexte pour l’étalage par Tim Burton, le réalisateur, de ses fantasmes visuels préférés et, pour Johnny Depp dans le rôle du Chapelier Fou, de se lancer dans un des numéros de cabotinage dont il a le secret.

Du coup, même si j’étais plutôt content de le voir au ciné — malgré la course d’obstacle pour trouver une séance en VO pas-3D à une heure décente — je me dis que c’est un film pour lequel j’aurais très bien pu attendre la sortie en DVD.

Clash of the Titans

Dimanche ciné, deuxième. Les avis des forums rôlistes sur Clash of the Titans oscillant entre “bouse infâme” et “divertissement honnête”, je n’attendais pas grand-chose de ce remake à gros budget d’une série B des années 1980. Au final, même si j’ai envie de dire “les deux, mon général”, je dois avouer que mon coeur balance plutôt du côté de la seconde option.

Officiellement, l’histoire est celle de Persée, fils de Zeus, figure mythologique qui défait Méduse, sauve Andromède et autres exploits du même tonneau (des Danaïdes). Bon. Maintenant, pour ce qui est du film, vous prenez cette belle légende, vous tapez dessus jusqu’à ce que ça fasse de la mousse et rajoutez par-dessus un salmigondis d’aventures plus ou moins bâtardes, à base de monstre géant, de querelles entre dieux et de libre arbitre.

Ne me demandez pas non plus pourquoi le film s’appelle ainsi, vu qu’en fait de titans, on n’a droit qu’une vague mention au début.

Saupoudrez l’ensemble de batailles épiques et très agitées de la caméra, d’effets spéciaux allant du raisonnable (Méduse, les scorpions géants, le Kraken) au calamiteux (les costumes des dieux grecs, Zeus en tête, probablement volés chez un accessoiriste pour sentai) et d’acteurs plus ou moins inspirés. Vous obtiendrez au final un machin qu’on hésite à prendre au sérieux, tant le contraste est saisissant entre le côté dramatique du scénario et de la mise en scène et l’aspect franchement risible de certains des éléments du film, mais rythmé et énergique.

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How to Train Your Dragon

Dimanche ciné hier, avec une double séance, ce qui va également faire une double note de blog, pour le coup. On commence (à onze heures du matin, ce qui n’est pas humain), avec How to Train Your Dragon, le dernier dessin animé de la maison Dreamworks.

À la base, on a un village viking sur une île perdue, qui est régulièrement attaqué et pillé par des dragons, et Hiccup, un gamin qui, comme de bien entendu, et à peu près l’exact opposé de la bande de velus surexcités et surarmés qui peuplent son village — à commencer par son chef de père.

Taillé comme une allumette qui aurait été malade et plutôt du genre inventif, le gamin dégomme par erreur un dragon légendaire et, ne pouvant pas le tuer, décide de le dresser. Ce faisant, il découvre plein de choses sur les bestioles en question; je ne vous fais pas un dessin: c’est du classique de chez classique. Les sarcasmes et les allusions sur l’adolescence en moins, Disney aurait pu le faire.

Classique, mais efficace: c’est drôle, enlevé, avec la bonne combinaison de recherche historique à moitié décente pour faire l’ambiance et le parlé contemporain pour le décalage. Il y a des gags visuels à foison et de l’action, Les bestioles sont sympa comme tout, avec une mention spéciale pour celle de l’histoire, qui prouve sans aucun doute la théorie que les dragons et les chats sont une seule et même espèce.

Le film serait sorti une année plus tard, j’aurais même pensé à une parodie des visuels d’Avatar, tant certaines de scènes de vol sont similaires — mais mieux, parce que ne se prenant pas au sérieux. Même l’image ci-dessus rappelle le graphisme du Pocahontas stellaire de James Cameron.

Exemple typique des dessins animés contemporains qui s’adressent autant aux adultes qu’à leurs gnomes, How To Train Your Dragon est plutôt réussi.

Sherlock Holmes

Franchement, je ne vois pas comment j’aurais pu ne pas aimer ce film: il y a Sherlock Holmes, d’une part, qui est un de mes personnages littéraires préférés. Ce Sherlock Holmes est interprété par Robert Downey Jr., qui avait déjà fait auparavant un Tony Stark de toute beauté dans Iron Man.

Il y a un Dr Watson, interprété par Jude Law, qui rappelle à notre bon souvenir que, loin d’être un faire-valoir fat et empoté, c’est un ancien médecin militaire et quelqu’un qui, à défaut d’avoir le sens de l’observation et le génie déductif du détective, a suffisamment de sens commun et d’esprit pratique pour douze Holmes.

Et puis, surtout, il y a cette reconstitution du Londres de la fin du XIXe siècle, si parfaitement steampunk avec ses ruelles pavées, ses débuts de technologies domestiques, ses lords so british, ses sociétés secrètes et autres machines infernales et son inframonde criminel crasseux. Je mentirais si je disais que ça n’était pas une des motivations premières pour voir ce film.

Je vais être très honnête: pour ce qui est du reste, il y a du bon et du moins bon. Le très méchant Lord Blackwood (Mark Strong), bien inquiétant mais un peu occulté par son intrigue, des scènes d’action nerveuses, mais qui tirent parfois un peu en longueur. Des effets spéciaux numériques impressionnants, mais pas toujours très réussis et un personnage féminin, Irène Adler (Rachel McAdams) qui agit comme le parfait contrepoint du duo Holmes-Watson, mais qui est un peu pâlotte pour être une véritable héroïne à part entière.

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The Princess and the Frog

Je dois avouer avoir quelque peu hésité avant d’aller voir le nouveau dessin animé de Walt Disney, The Princess and the Frog. La vision du trailer laissait présager un dessin animé très – trop – classique.

De ce côté-là, aucune surprise: c’est du Disney de la vieille école, à base de vieilles légendes (la princesse qui doit embrasser un prince transformer en grenouille pour le faire redevenir humain), d’animation “classique” (dessinée et non à base uniquement d’image de synthèse, même si je soupçonne qu’il y a une grosse dose d’animation assistée par ordinateur dedans), d’exotisme – la Nouvelle-Orléans des Années folles, moins la ségrégation parce que c’est quand même du Disney – et de morceaux chantés. Le traitement réserve cependant quelques surprises qui ne sont pas pour me déplaire.

D’une part, on a un renversement des rôles traditionnels, avec un personnage féminin fort et actif et un prince charmant qui est un gros branleur. Ensuite, si on a en effet le gros méchant de service, on a un certain nombre de candidats au rang de méchant en second qui s’avère être parfaitement décent (et un méchant en second somme toute peu courant).

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Avatar

Histoire de céder à l’hystérie médiatico-geek de cette fin d’année, ceci est donc l’article quasi-obligatoire sur Avatar, le nouveau film de James Cameron. Non, ça n’a aucun rapport avec le dessin animé dont j’avais parlé ici même il y a quelques temps. On peut en résumer l’intrigue par une pirouette genre “Un homme parmi les loups dans l’espace” ou par un descriptif plus élaboré du genre “un marine paraplégique utilise un corps de synthèse pour infiltrer une tribu aborigène sur une planète qui regorge d’un minerai rare et cher”. Mais ce n’est pas très important.

À moins d’avoir passé les derniers mois au fin fond de Bornéo, dans la Creuse ou sous un gravillon, il est difficile d’être passé à côté du fait qu’Avatar est un film 1) très cher, 2) en images de synthèse et 3) visuellement ébouriffant. Pour l’avoir vu en 3D, je confirme: ça en jette! C’est d’ailleurs heureux, parce que c’est à peu près la seule chose qui évite que ce film sombre rapidement dans un semi-oubli.

Le point fort du film est indéniablement le degré d’immersion qu’amènent le travail visuel sur la planète en elle-même et ses indigènes et la 3D accentue encore cet état de fait (et tend à me rendre malade avec des points de vues vertigogènes).

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Black Lightning (Chernaya Molniya)

Ceux d’entre vous qui ont vu Night Watch savent déjà que les Russes sont capables de faire au moins aussi barrés que les Américains (pas forcément très bon, mais barré). Je pense que ça va également se vérifier avec l’anime First Guard, mais, en attendant, jetez donc un œil à cette bande-annonce (en russe) de Black Lightning (Chernaya Molniya).

L’histoire est celle d’un étudiant fauché qui, cherchant une voiture pour conquérir la fille de ses rêves (eh oui, même les Russes ont des rêves de Ricains), se retrouve avec une vieille Volga toupourrite. Mais qui vole.

On notera que c’est un projet auquel participe Timur Bekmambetov, qui a déjà sévi sur la trilogie Night Watch, ainsi que sur le film Wanted. Cet avis risque de tenir lieu de faire-part.

Inglorious Basterds

Le dernier film de Quentin Tarantino, Inglorious Basterds, est un film de guerre sérieux. Ou un film de guerre pulp. Ou un road-movie trash. Ou une histoire de vengeance. Ou un foutage de gueule massif. Plus probablement, tout ça ensemble.

Soyons clair: je me suis plutôt amusé pendant le film: c’est décomplexé, très second degré, ça cabotine à tout va avec des numéros d’acteur d’anthologie (déjà, il y a Brad Pitt, mais Christoph Waltz, qui joue l’officier nazi, l’écrase complètement dans ce domaine). En même temps, il y a des moments où je me suis fait un peu chier, des scènes de WTF complet  et d’autres où le rire ne vient pas sans une impression de malaise.

Je soupçonne que c’est voulu, que Tarantino a fait un film où le spectateur se demande régulièrement si c’est du lard ou du cochon. C’est pour cela qu’au final, je ne sais pas trop si je dois le recommander ou non. Si on est plutôt bon public et qu’on sait prendre un peu de distance (ce qui est parfois difficile dans un film, où l’immersion est un facteur important de l’expérience), c’est sans doute un bon moment.

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Up

Comme je parle souvent de rock prog, je tiens à préciser que cette rubrique sur Up concerne le nouveau film des studios Pixar et non un album de Peter Gabriel. Comme il est dans la rubrique cinéma, je suppose que la plupart d’entre vous l’ont compris, mais il y a parfois des étourdis. En plus, ça me permet de faire quelque chose de rare: un lien sur un site Disney.

Vous aurez remarqué que j’ai parlé de film et non de film d’animation. D’une part, parce que lorsque l’on parle de Pixar, c’est un pléonasme et, d’autre part, parce que Pixar ne fait pas des “films d’animation”, mais des films qui, accessoirement, se trouvent utiliser l’animation plutôt que des acteurs (autrement que pour les voix, s’entend). C’est leur grande force, mais parfois, ça cause quelques malentendus.

Un de ces malentendus est que c’est forcément un film pour enfants et drôle. Ce n’est pas inexact, mais c’est incomplet: Up, puisqu’on en parle, est un film qui n’est pas que pour les enfants et qui n’est pas toujours drôle. Le premier quart d’heure du film, qui raconte la vie du protagoniste, Carl et de sa femme se conclut par la mort de cette dernière; “drôle” n’est pas exactement le terme qui me vient à l’esprit. Elle est cependant nécessaire, car elle permet d’ancrer Carl dans l’histoire et de faciliter une certaine empathie entre le public et ce vieil homme bougon; le scénario aurait pu aussi la traiter par flashbacks et ellipses, mais je doute que c’eut été aussi efficace.

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Torchwood: Children of Earth

Par une fraîche matinée, à 8 h 40 précise, heure de Londres, tous les enfants de la planète s’arrêtent pendant une minute. Rebelote à onze heures. La fois suivante, ils se mettent tous à hurler à l’unisson et, la fois d’après, ils annoncent d’une seule voix: “We are coming.” Voici le principe de départ de Torchwood: Children of Earth, cinq épisodes d’une heure qui forment la troisième saison de la série Torchwood.

Je crois vous avoir déjà parlé de Torchwood: une série dérivée de Dr Who, qui se concentre sur la branche galloise d’un institut fondé par la reine Victoria et qui a pour mandat de lutter contre les menaces extra-terrestres en général (et le Docteur en particulier). Là encore, les prémisses étaient intéressants: une sorte de X-Files décomplexé avec une équipe de cas sociaux obsédés sexuels et des enquêtes sur des phénomènes paranormaux / extra-terrestres réalisés par l’équipe scénaristique de Dr Who, qui peut être particulièrement tordue quand elle s’y met. Seulement voilà: mal rythmée et se prenant un peu trop au sérieux, après visionnage des deux saisons, Torchwood ne tient pas ses promesses.

Children of Earth vient rectifier tout ça. Et quand je dis “rectifier”…

Je ne peux pas vous dire grand-chose sur l’histoire sans déflorer les nombreuses surprises et retournements qui émaillent le scénario, mais je peux affirmer que, si Torchwood venait à s’arrêter après cette mini-saison, ce final justifierait largement d’avoir visionné deux saisons d’un niveau plus que moyen.

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