“Histoires magiques de l’Histoire de France”, de Guy Breton et Louis Pauwels

C’est avec une certaine méfiance que j’ai abordé Histoires magiques de l’Histoire de France, le second titre conseillé par Ghislain dans mon billet sur Le matin des magiciens, après un Les livres maudits quelque peu décevant. J’en ressors beaucoup plus enthousiaste.

L’ouvrage contient une quantité de chroniques, originellement conçues pour la radio, qui narrent des anecdotes historiques à plus ou moins haute teneur en fantastique. Outre l’intérêt du fond, la forme est également originale, puisqu’en sus de la narration proprement dite, chaque chronique est suivie par un dialogue entre le narrateur (Guy Breton ou Louis Pauwels) et le producteur de l’émission, Jacques Pradel.

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“Dreadnought”, de Cherie Priest

Une infirmière, veuve de frais, se lance dans la traversée du continent nord-américain, toujours secoué par une guerre civile qui dure depuis dix ans; c’est ainsi que l’on pourrait résumer Dreadnought, de Cherie Priest. Ce roman, qui peut tout aussi bien se lire de façon indépendante, est en quelque sorte la suite – techniquement, le troisième de la série “Clockwork Century” – de Boneshaker, même si ce n’est pas immédiatement apparent.

Là où j’avais trouvé ce dernier juste plaisant, j’ai été plus enthousiasmé par Dreadnought, même s’il n’est pas parfait. D’abord, le bouquin ne suit non plus deux personnages, mais un seul: Mercy Lynch, infirmière sudiste, forcée de traverser le continent dans sa (presque) plus grande diagonale, de Richmond à Tacoma – et donc de traverser le territoire de l’Union.

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“The Quantum Thief”, de Hannu Rajaniemi

La servante transhumaine d’une semi-divinité, son vaisseau cristallin intelligent et un voleur aux multiples copies quantiques rentrent dans un bar… Bon, dans The Quantum Thief, de Hannu Rajaniemi en fait de bar, Mieli, Perhonen et Jean le Flambeur (le trio, donc) commence déjà par s’échapper d’une prison stellaire, puis se dirigent vers Oubliette, la cité mobile de Mars, à la recherche de la mémoire du voleur. C’est déjà pas mal, mais ce n’est que le début.

Dit comme ça, le roman ne sonne pas exactement comme étant facile d’accès. Il ne l’est pas réellement : les premières pages, constellées de jargon, ne sont pas évidentes à appréhender, mais le génie de l’auteur consiste à nous décrire des scènes où les différents concepts et gadgets ne forment qu’un décor exotique à une action trépidante.

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“Les pirates du temps”, de Raymond Milési

Les pirates du temps est le troisième tome des aventures de Delcano, signé Raymond Milési, dont je vous avais déjà parlé précédemment. Pour ceux qui prennent l’histoire en route, Delcano est un agent indépendant des services secrets terriens, dans un 49e siècle multiplanétaire. Du bon vieux space-opéra des familles avec un héros mâtiné San-Antonio.

Vous aurez noté que je n’ai pas chroniqué ici le deuxième tome, Futur sans étoiles; la raison en est principalement qu’il m’avait déçu. La faute surtout à un rythme bancal, qui commençait par deux chapitres de digressions, se concluait à peu près aux deux-tiers de l’ouvrage (en plus avec à peu près la même ficelle que dans le premier volume) et finissait le reste du bouquin en roue libre.

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“Les livres maudits”, de Jacques Bergier

J’aurais dû me méfier. J’ai cherché un peu partout, puis fini par trouver au détour d’un étal du marché aux puces, Les livres maudits, livre de Jacques Bergier que Ghislain m’avait vanté dans la foulée du Matin des magiciens.

En fait, j’avais un peu tiqué en notant qu’il avait été publié dans la collection “Aventures mystérieuse” de J’ai Lu, fameuse pour ses couvertures bordeaux et son contenu hautement pipologique, à base d’extra-terrestres, d’anciens astronautes et d’occultisme. J’en ai lu pas mal quand j’étais jeune.

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“Wastburg”, de Cédric Ferrand

Sois maudit, Cédric Ferrand! Que la malepeste te ronge la boyasse et que les ribaudes te caillasse la trogne jusqu’à ce que ça fasse de la mousse! À cause de toi et de ton roman Wastburg, j’ai lu de la fantasy et, non seulement je me sens sale en dedans, mais en plus, je me retrouve à jacter comme un malandrin de ta ville infernale!

Non, en fait, le pire, ce n’est pas tant que j’ai lu de la fantasy – de la vraie, de la médiévale, avec des épées et des murailles – pour la première fois depuis la fin du XXe siècle (ou peu s’en faut). Le pire, c’est que j’ai aimé ça.

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“Zen and the Art of Motorcycle Maintenance”, de Robert M. Pirsig

Okay, c’était bizarre. La lecture de ce Zen and the Art of Motorcycle Maintenance, de Robert M. Pirsig, s’entend. Probablement en grande partie parce que j’en avais beaucoup entendu parler; c’est un peu un bouquin de référence dans le monde geeko-hacker, pour des raisons d’ailleurs assez faciles à comprendre après la lecture.

Parce que Zen and the Art of Motorcycle Maintenance (que je vais abréger ZAMM à partir de maintenant, pour simplifier) parle de Zen et, partant, de philosophie au sens plus large, ainsi que de l’entretien des motos et, plus largement du rapport de l’homme à la technologie, à une époque (1974) où elle commençait tout juste à devenir ubiquitaire et de plus en plus complexe.

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“Une orchidée qu’on appela vanille”, de Nicolas Bouvier

Il faut vraiment que je sois un fanboy de Nicolas Bouvier pour qu’il me fasse acheter un bouquin qui parle de vanille! Au reste, Une orchidée qu’on appela vanille est somme toute une œuvre mineure de l’écrivain genevois, tant par sa longueur (une petite centaine de pages écrit gros) que par son contenu et qui est presque plus intéressant par son contexte et son histoire que par son contenu.

“Les Boissonnas”, de Nicolas Bouvier

Lentement, mais sûrement, je suis en train d’arriver au bout de l’œuvre de Nicolas Bouvier; Les Boissonnas, ouvrage de commande sur une dynastie de photographes genevois, est un des derniers que je n’avais pas encore lus.

Le fait est que, pour un ouvrage de commande, il est écrit avec une quantité presque déraisonnable d’enthousiasme par un Nicolas Bouvier qui, à cette époque, a déjà la plupart de ses voyages derrière lui. On sent un peu le retour aux sources d’un auteur qui se replonge dans la Genève de son enfance et, à travers la famille d’un photographe qu’il a appris à connaître via son dernier représentant (en nom, tout au moins), Paul.

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“Et si la France avait continué la guerre?”, tome 2: 1941-1942

Je viens de terminer le deuxième tome de Et si la France avait continué la guerre?, la série de bouquins tirées du projet uchronique “1940: la France continue“. Je rappelle en deux mots le principe: le 15 juin 1940, la France décide de continuer la guerre et organise un repli vers l’Afrique du Nord.

Déjà que le premier tome, qui ne couvrait que la seconde moitié de l’année 1940, était conséquent, celui-ci se développe sur près de dix-huit mois, du début 1941 à mai 1942. Du coup, c’est un pavé de 700 pages (sans compter la bibliographie, plus que conséquente) qu’il faut affronter.

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U-Chroniques

Un recueil de nouvelles d’auteurs français, parmi lesquels une tripotée d’auteurs de jeu de rôle, sur le thème de l’uchronie? Je dois tuer qui pour l’avoir? Au final, le processus s’est avéré un peu moins compliqué (et moins douteux d’un point de vue légal) et j’ai donc pu lire tranquillement U-Chroniques, ouvrage collectif publié par l’association ImaJn’ère.

La première conclusion à laquelle j’arrive est en fait une question: la nouvelle est-elle un bon format pour l’uchronie? Disons les choses autrement: même si j’ai globalement bien apprécié cet ouvrage, je me suis souvent retrouvé frustré par le format court. Je suppose qu’à force de me nourrir au Turtledove en huit volumes ou aux chronologies kilométriques de 1940, la France continue, ça devait arriver.

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« You Are Not So Smart », de David McRaney

Ça fait toujours bizarre de lire un bouquin qui, de base, vous traite d’abruti. Certes, You Are Not So Smart y met les formes, mais c’est quand même un peu l’idée derrière la petite cinquantaine de chapitres, qui traitent des différentes manières dont l’esprit humain fonctionne – et, surtout, ne fonctionne pas.

Autant dire que, si vous êtes des naïfs qui s’imaginent comme une machine pensante, rationnelle et objective, vous allez manger chaud ! Et même si vous pensez, à juste titre, que vous n’êtes en effet pas si malin que ça, vous allez vous apercevoir que vous n’êtes pas si malin de penser que vous n’êtes pas si malin : en vrai, c’est pire.

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“Eternity Incorporated”, de Raphaël Granier de Cassagnac

Dans la Bulle, seule structure humaine à avoir survécu au Virus, la vie des citoyens est contrôlée par le Processeur. À ce stade de l’évocation de Eternity Incorporated, roman de science-fiction de Raphaël Granier de Cassagnac, deux catégories de lecteurs de ce blog vont sans doute sourire : les joueurs de jeu de rôle, qui y verront une grosse inspiration Paranoïa, et les habitués de la collection Fleuve Noir Anticipation, à qui cela rappellera sans doute (et entre autres) une trilogie de G. Morris sur un thème similaire.

Je ne vous cacherai pas qu’il y en a aussi, mais le roman reprend ces éléments et influences, les remet au goût du jour et les remixe en un ensemble cohérent, une fable sociopolitique avec des éléments mystiques ambitieux. Cette ambition est à la fois le point fort et le point faible du roman : point fort, parce qu’il se donne un but intéressant et rarement évoqué – une utopie qui réussit confrontée  à son obsolescence finale – et point faible parce que cette conclusion arrive un peu de nulle part et gâche l’ensemble par un final à la 2001 (le film de Kubrick) qui laisse le lecteur se demander quel est le fox-trott.

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“Sanshôdô : La voie des trois vérités”, de Jean Millemann

Autre bouquin découvert lors de Zone francheSanshôdô : La voie des trois vérités, de Jean Millemann m’a été vendu par l’auteur comme tapant dans le même concept que Tigres Volants, à savoir le choc de culture. Vente suivie par une dédicace chantée (en duo avec Laurent Whale) que je soupçonne fortement influencée par l’impressionnante collection de boissons alcoolisées qui tapissait le stand, mais passons.

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise: les trois nouvelles de ce court bouquin traitent effectivement de la rencontre entre la culture terrienne et des extra-terrestres. Beaucoup d’extra-terrestres. Genre, toute une civilisation interstellaire avec une brassée de peuples très différents de l’humain lambda.

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“Le chant des Psychomorphes”, de Laurent Whale

C’est sur la foi de la critique plutôt enthousiaste du Traqueur stellaire que j’avais acheté à Bagneux Le chant des Psychomorphes, de Laurent Whale – ce qui m’avait d’ailleurs valu une dédicace chantée. True story. Et, pour être très honnête, ce n’est pas sans une certaine appréhension, maintenant que je m’essaye timidement à quelque chose qui s’apparente vaguement, de loin et sans lunettes (surtout les miennes), à faire semblant d’être auteur de fiction, que je le chronique ici.

Surtout que je suis un petit peu déchiré quant à ce court roman très space-opéra: d’un côté, c’est un festival de clichés du genre avec quelques gros trous dans le scénario et, de l’autre, c’est une histoire qui a de l’énergie à revendre, un bon rythme (surtout dans sa deuxième partie) et, en guise de héros, un protagoniste fonctionnaire de seconde zone, embrigadé malgré lui dans une conspiration qui le dépasse complètement.

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“Les figures de San-Antonio”, de Raymond Milési

C’est un peu ce qu’on appelle une “tête de gondole”: si je n’avais pas vu ce livre, Les figures de San-Antonio, signé Raymond Milési, je ne me serais sans doute jamais intéressé à la série de science-fiction “Delcano” du même. À croire que c’était calibré pour moi – ce qui est le signe d’un excellent marketing.

Par “figures”, il faut bien entendu parler des figures de styles, procédés littéraires et autres acrobaties linguistiques qui foisonnent dans les ouvrages signés San-Antonio. L’ouvrage, sous-titré “Hyper mes tropes!” (ce qui constitue un solécisme), est autant un catalogue de ces différentes figures et une mine de citations parmi les plus croustillantes.

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« Ti-Puss », d’Ella Maillart

Les histoires de chat finissent mal, en général. Autant vous prévenir tout de suite : Ti-Puss, d’Ella Maillart, n’y fait pas exception. C’est une belle histoire de chat, mais qui se conclut sur une note douloureuse.

Ti-Puss n’est pas seulement l’histoire d’un chat, l’éponyme Ti-Puss Minou Wildhusband, c’est aussi l’histoire d’une Ella Maillart en Inde, dans les années 1940, à la recherche d’une certaine forme de bonheur auprès de sages hindous, et qui trouve auprès de cette petite bestiole sinon des réponses, tout au moins un écho à ses questions.

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“The Toaster Project”, de Thomas Thwaites

Après avoir lu The Toaster Project de Thomas Thwaites, vous regarderez votre grille-pain – entre autres appareils – d’un autre œil! Car, voyez-vous, ce petit livre bien illustré raconte une aventure en apparence très simple: la quête d’un étudiant en design pour faire un grille-pain. Par “faire”, j’entend “construire de toute pièces, à partir de matériaux bruts, trouvés dans les îles britanniques”.

Dit comme ça, c’est tout de suite moins simple et, au final, il lui a fallu neuf mois, près de deux mille kilomètres de voyages et pas loin de mille deux cents livres sterling pour arriver à faire un grille-pain. Qui ne fonctionne pas très bien. Et qui est très moche.

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Libérez “Suppressed Transmissions”!

On va dire que j’insiste, que ça vire à l’obsession, mais c’est pas moi qui ai commencé: le blog rôliste Held Action vient d’en remettre une couche sur la réédition de l’intégralité des Suppressed Trasmissions de Ken Hite avec l’article Free the Suppressed Transmissions, lui-même relancé par une énième conversation sur RPG.net.

Quelque part, on pourrait se dire que la situation n’a pas vraiment changé: Steve Jackson Games semble avoir mentionné qu’ils ne sont pas opposés à cette idée, pour peu que ça leur rapporte des thunes. C’est de bonne guerre: c’est une maison d’édition, pas une fondation philanthropique. 

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