Eh oui, encore un livre de Nicolas Bouvier! Encore faut-il préciser que ce Il faudra repartir n’est pas à proprement parler un livre, mais une collection de ce que l’on pourrait appeler vulgairement des fonds de tiroir, publiés douze ans après la mort de l’auteur. Seulement, quand il s’agit de Nicolas Bouvier, je pourrais citer plusieurs auteurs qui n’arrivent pas, dans leurs ouvrages publiés, à la cheville de ses fonds de tiroir.
Et puis il y a de vraies curiosités, comme ce premier récit de voyage, écrit à 18-19 ans (en 1948) sur les routes d’une Europe encore marquée des stigmates de la guerre. À peine adulte, le style de Nicolas Bouvier – descriptif, parfois moqueur et attaché aux gens et aux lieux – point déjà, avec des sorties comme “les Français sont sans rivaux pour installer des garages dans des maisons Louis XIV.”