« La Conspiration des Colombes », tome 1, de Yann-Cédric Agbodan-Aolio

« La Conspiration des Colombes », tome 1, de Yann-Cédric Agbodan-Aolio

Ceux qui me lisent depuis un moment savent que la ligne éditoriale de ce blog peut se résumer dans « les trucs qu’Alias aime bien ». Du coup, je suis un peu gêné aux entournures pour chroniquer le premier tome de La Conspiration des Colombes, de Yann-Cédric Agbodan-Aolio.

“Le Chant du Cosmos”, de Roland C. Wagner

"Le Chant du Cosmos", de Roland C. Wagner

Un jour, Yeff, le jeune Océanien, a rencontré Clyne, qui devient sa Muse et a fait de lui un des meilleurs au Jeu de la Pensée. Jusqu’à l’arrivée de l’Incisif, qui menace l’équilibre du Jeu – et peut-être aussi de l’univers. À moins que le maedre… Vous l’aurez compris, Le Chant du Cosmos, roman de Roland C. Wagner, joue à fond sur les codes du space-opera.

“Lensman”, de E.E. “Doc” Smith

Cet hiver, j’ai enfin pu combler une lacune dans ma culture SF en (re)lisant l’intégrale de la série des Lensman, signée Edward Elmer Smith (plus connu sous le nom de “Doc Smith”). Lacune d’autant plus frustrante que j’en avais lu les trois premiers en français il y a très longtemps, parus dans la collection SF Albin Michel, qui atteint aujourd’hui des sommets de rareté et dont je n’avais jamais pu trouver la suite.

Au reste, même les trouver en anglais a été plus que compliqué: les dernières éditions ont plus de quinze ans et sont à peu près introuvables, ce qui est quand même étonnant pour une série qui est une des sources majeures du sous-genre “space opéra”. J’ai dû me rabattre sur des éditions électroniques publiées dans le cadre du Projet Gutenberg, partiellement incomplètes et truffées d’erreurs de numérisation.

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“Le chant des Psychomorphes”, de Laurent Whale

C’est sur la foi de la critique plutôt enthousiaste du Traqueur stellaire que j’avais acheté à Bagneux Le chant des Psychomorphes, de Laurent Whale – ce qui m’avait d’ailleurs valu une dédicace chantée. True story. Et, pour être très honnête, ce n’est pas sans une certaine appréhension, maintenant que je m’essaye timidement à quelque chose qui s’apparente vaguement, de loin et sans lunettes (surtout les miennes), à faire semblant d’être auteur de fiction, que je le chronique ici.

Surtout que je suis un petit peu déchiré quant à ce court roman très space-opéra: d’un côté, c’est un festival de clichés du genre avec quelques gros trous dans le scénario et, de l’autre, c’est une histoire qui a de l’énergie à revendre, un bon rythme (surtout dans sa deuxième partie) et, en guise de héros, un protagoniste fonctionnaire de seconde zone, embrigadé malgré lui dans une conspiration qui le dépasse complètement.

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Star Trek: Enterprise

Chaque franchise a son mouton noir; pour Star Trek, c’est sans doute Enterprise, une série en quatre saisons qui s’intéresse au tout premier vaisseau hyperluminique terrien portant le fameux nom (mais pas encore l’immatriculation NCC-1701). Personnellement, je l’aime bien; par certains côtés, elle est à l’opposé de la série originelle et, par d’autres, pas du tout. Le côté amusant, c’est de voir non pas un vaisseau rutilant, bénéficiant d’un siècle d’avancées technologiques, mais un prototype mal dégrossi, lancé en catastrophe avant même ses essais opérationnels et dont l’armement principal est encore dans ses cartons. C’est aussi un équipage de pieds-tendres qui débarquent, la bouche en cœur, dans un univers qui n’est pas toujours amical.

Cela dit, ça reste du Star Trek: par beaucoup de côtés, c’est toujours de la science-fiction pour enfants sages, naïve au possible, avec ses extra-terrestres qui se caractérisent principalement par des couleurs de peau exotiques et/ou des protubérances faciales variées et ses planètes monoclimatiques. Même si quarante années de développements scénaristiques sont passées par là depuis la série originelle, on est loin de l’approche crasseuse d’un Firefly (pour donner un nom au hasard) où les protagonistes sont à peu près tous gris, avec des nuances variables. Ici, les héros sont des héros, même s’ils ont leurs moments de doute et leurs faiblesses; on est plus près d’une ambiance pulp (remise au goût du jour du XXIe siècle) que d’une quelconque prétention au réalisme.

En même temps, c’est un peu marqué dessus, donc on ne va pas se plaindre trop fort. Et, pour autant, la série est plutôt plaisante, avec les deux premières saisons consacrées aux débuts de l’exploration interstellaire terrienne et aux interactions entre les différents membres de l’équipage.

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“Crown of Slaves” et “Torch of Freedom”, de David Weber et Eric Flint

Crown of Slaves et Torch of Freedom, de David Weber et Eric Flint, sont les deux tomes d’un spin-off de la série “Honor Harrington”, qui se situent entre les trois derniers épisodes de la série. Ceux qui, comme moi, ont suivi la série originelle avant de s’intéresser à cette histoire parallèle ont déjà croisé certain des personnages, notamment l’improbable duo d’espions Anton Zilwicki et Victor Cachat, respectivement de Manticore et du Havre (deux nations qui, je le précise pour les ceusses qui ne sont pas au fait des évènements, sont en guerre depuis plusieurs décennies).

C’est dans l’espoir de combler les trous apparus à la lecture de Mission of Honor que j’ai entrepris cette histoire – un peu à reculons, je dois l’avouer. J’avais tort: si ces deux ouvrages ont beaucoup des défauts communs à la série, l’adjonction d’Eric Flint est particulièrement bienvenue et apporte un peu de légèreté à une histoire passionnante – la création d’une nation stellaire d’esclaves libérés et les prémices de la grande bataille contre Mesa –, mais passablement indigeste.

Disons les choses clairement: les derniers ouvrages écrits par David Weber sont d’une richesse indéniable, mais d’un point de vue littéraire, ils sont assommants. C’est un festival de descriptions à rallonge, de plongées dans les arcanes de la politique interstellaire, de digressions historiques et autres monologues internes interminables de personnages secondaires (qui parfois meurent brutalement la seconde suivante), sans parler de la profusion desdits personnages secondaires. Pour un peu, je dirais que je soupçonne David Weber d’être plus un rôliste qu’un auteur.

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Tigres Volants est du space-opera (ou peu s’en faut)

En fait, non: Tigres Volants n’est pas du space-opera. Je l’ai dit, répété, radoté. Mais, en lisant le dernier Honor Harrington et en écrivant le billet y relatif, je me suis dit que ça pourrait.

Avant que les fidèles du jeu (les deux qui restent) n’appellent à la guerre sainte et à purger l’hérétique, je rappelle qu’en tant qu’auteur, j’ai le droit d’être hérétique. Enfin, je crois.

Attention: ce billet contient quelques spoilers sur Mission of Honor, pour ceux qui ne l’ont pas lu.

Fondamentalement, il manque deux choses pour que Tigres Volants devienne, sinon du space opera, du moins quelque chose qui s’en approche: une opposition (au sens large du terme) plus marquée et plus visible, ainsi que des gros combats spatiaux.

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“Mission of Honor”, de David Weber

Mission of Honor est le dernier volume en date de la série de science-fiction de David Weber qui est centrée autour du personnage de Honor Harrington, officier de la flotte spatiale du Royaume stellaire de Manticore. Mine de rien, c’est du dense: un pavé de 600 pages écrites petit. Il m’a bien fallu le voyage en train de Stuttgart vers Bâle et une poignée d’heure à côté pour en venir à bout. On est loin du côté “roman de quai de gare” des débuts, avec ses couvertures kitsch et ses vaisseaux en forme de double gode (à part les couvertures, toujours aussi kitsch).

Je vous fais grâce de l’histoire depuis le début, sinon pour dire qu’il s’agit d’un univers où plusieurs jeunes nations stellaires se retrouvent à se faire la guerre et jouent de dangereux jeux d’alliance, à l’ombre de l’ancienne Ligue solarienne, centrée autour de la Terre et en pleine déliquescence. Mission of Honor contient pas mal des ingrédients des volumes précédents, à base de combats spatiaux spectaculaires et de haute et basse politique, avec une très nette emphase sur les seconds que les premiers. C’est d’ailleurs un peu le problème du bouquin.

Si les premiers volumes de la série étaient clairement dans le style de science-fiction militaire, les derniers volumes s’en éloignent passablement. L’intérêt est qu’on a, avec le “Honorverse” (qui contient une volée d’ouvrages annexes que je n’ai pas encore lus), un univers spectaculairement complet et complexe, qui dégage un sentiment de crédibilité très appréciable pour quelqu’un comme moi, qui apprécie les mondes bien construits.

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Tigres Volants n’est pas du space-opera, épisode N+1

C’est un débat récurrent au sein de la – très petite – communauté de joueurs de Tigres Volants: le combat spatial a fait son retour, tel un marronnier fleuri de missiles et de lasers à rayons X, sur les forums!

Le genre de débat qui génère des idées brillantes, beaucoup de frustration et de désespoir, des mètres linéaires de règles alambiquées qui ont généralement plus de trous que de substance. Beaucoup d’électrons meurent en pure perte.

Le problème majeure vient d’une double inadéquation: d’une part, des joueurs qui veulent faire du combat spatial – de préférence à la Star Wars, avec lasers qui font piou-piou et grosse explosions dans l’espace – et, d’autre part, un système de règle qui essaye désespérément de gérer cette demande.

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Le jeu de rôle, City of Heroes (et moi et moi)

Je commence à comprendre les gens qui comparent des jeux massivement multijoueurs (les MMORPG, pour faire simple) à une drogue. J’avais déjà vu l’effet sur certains de mes potes; avec City of Heroes, j’expérimente l’effet en direct. Car oui, passée la période d’essai, j’ai craqué: acheté le jeu et payé un mois de plus.

 

Tigres Volants est-il du space opera?

Les enfants, je crois qu’on s’est mal compris.

D’après un certain nombre de messages sur divers forums et commentaires à gauche et à droite, beaucoup d’acheteurs, potentiels ou réels, de Tigres Volants y voient un “jeu de space opera”. Pour être plus précis, ils sont déçus que l’accent ne soit pas mis sur les vaisseaux spatiaux, les bastons entre iceux et des planètes qui explosent.

Je m’en suis déjà expliqué, mais, pour résumer, disons que je considère que Tigres Volants est un jeu qui se déroule à l’échelle des personnages et que, du coup, tout évènement qui impliquent des distances mesurées en secondes-lumière, des vitesses de l’ordre de la fraction de c, des engins de la taille d’une petite ville et des armes de destruction massivement massive est plus un élément de décor. Il y a peu de chances que les personnages se retrouvent impliquées dans un combat spatial (qui ne sont pas exactement courants, non plus) et peu de chances qu’ils puissent changer quoi que ce soit de majeur — rien en tous cas qui ne puisse se résoudre avec les règles déjà disponibles.

L’espace et les planètes lointaines sont des éléments de l’univers de Tigres Volants, au même niveau que les océans et les continents exotiques sont des éléments d’un jeu se déroulant au XIXe ou au XXe siècle. Du coup, les propriétaires de vaisseaux spatiaux sont aussi rares au XXIIIe siècle que les propriétaires de moyens de transport transatlantiques dans les années 1900-1930, par exemple. Dans les deux cas, le commun des voyageurs emprunte des transports de passagers.

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